mettez-vous donc un peu à leur place ...


article de la rubrique Big Brother > base élèves, non !
date de publication : mercredi 25 juin 2008
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On n’imagine pas toujours la vie de galère que doivent mener les responsables à qui incombe la lourde tâche de mettre en place un système informatique centralisé tel que base élèves. Quelques faits récents aideront à en prendre conscience.


Il leur faut savoir recourir à la manière forte pour convaincre des récalcitrants ...

Darcos toujours !

[Le Canard enchaîné du 25 juin 2008]

La semaine dernière, Mme B., jeune directrice d’école primaire à Grenoble, se voit contrainte par l’inspection d’Académie de l’Isère de renseigner le fichier Base Elèves du 1er degré. Autrement dit d’y entrer les données (nom, prénom, adresse, situation familiale, profession des parents, etc.) concernant tous les élèves de son établissement. Comme de nombreux directeurs, parents et enseignants, elle s’oppose à ce fichier qui pourrait, au bon vouloir de l’Etat, se transformer un jour en véritable « casier scolaire ». Menacée de sanctions, elle s’exécute pourtant, mais n’entre qu’une partie des élèves. Le vendredi suivant, l’inspection lui fait parvenir une lettre recommandée lui enjoignant d’aller consulter dès lundi son propre dossier et lui annonçant qu’elle n’est plus directrice. Et pan ! [...]

Le plus drôle, c’est que le commandant Darcos vient de décider (à la surprise générale) que le mégafichier Base Elèves sera expurgé dans les grande largeurs. [...] Du coup, l’acharnement des inspections académiques à brimer les chefs d’établissement ressemble à l’ultime salve d’un règlement de comptes entre chefaillons et insubordonnés.

Le problème, souligne Mireille Charpy, directrice d’école elle aussi, « c’est que la loi créant ce fichier manque toujours. Pourquoi devrions-nous obéir à un ordre sans fondement légal ? »...

Parce que c’est comme ça, un point c’est tout.

Il doivent savoir rester serein quand, par malheur, les choses ne se passent pas comme prévu...

Les données confidentielles de 500.000 Allemands par erreur sur internet

[www.7sur7.be, le 23 juin 2008]

Les données confidentielles concernant quelque 500.000 citoyens d’Allemagne ont été accessibles pendant plusieurs mois sur internet à la suite d’une erreur de configuration sur le mot de passe d’un programme des autorités, rapporte la chaîne publique ARD lundi soir.

L’entreprise HSH, chargée de la sécurisation de ces données informatiques, a en effet laissé affichés sur une page internet le nom d’utilisateur et le mot de passe prévus pour un programme donnant accès à ces données, rapporte la chaîne. Les noms, adresses, photos d’identité et appartenances religieuses des citoyens d’une quinzaine de villes et de 425 communes allemandes se sont ainsi retrouvées accessibles depuis le 15 mars et jusqu’à vendredi dernier.

Ces villes et communes étaient censées modifier le mot de passe fourni au départ par l’entreprise HSH, afin d’en choisir un "personnalisé", mais la plupart ne l’ont jamais fait, ce qui a rendu les données de leurs citoyens accessibles, rapporte ARD. Interrogé par la chaîne, un porte-parole de l’entreprise HSH a évoqué "un lapsus", mais affirmé que seules les données de trois villes, toutes dans le Brandebourg (est), avaient été accessibles sur internet.

Des journalistes du magazine Report aus München d’ARD ont fait le test et affirment, eux, avoir eu accès aux données d’au moins cinq villes, dont celles de Plauen, en Saxe (est). Selon le site internet de l’hebdomadaire Spiegel, la personne chargée de la protection des données pour le Brandebourg, Dagmar Hartge, a annoncé qu’une enquête allait être ouverte, en concertation avec le ministère régional de l’Intérieur, pour déterminer les circonstances et les conséquences éventuelles de la panne. (belga)

Note de LDH-Toulon - Cela s’est produit en France, en mai-juin 2007, et il avait fallu une bonne quinzaine de jours pour que le ministère de l’Education nationale prenne conscience du problème.

Il doivent rassurer les inquiets...

Vannes : les parents refusent que les enfants soient « fichés »

par Cyrille Vanlerberghe, Le Télégramme du 19 juin 2008

Des parents d’élèves et des enseignants étaient réunis, hier après-midi, devant l’inspection académique du Morbihan, à Vannes, pour demander « le retrait total de la base élèves ». Un fichier informatique que l’Éducation nationale a mis en place pour « faciliter l’administration des écoles ».

Face aux contestations de plus en plus de parents et d’enseignants, la base, qui au départ comprenait 59 champs à remplir par élève, a été progressivement réduite. Aujourd’hui, les directeurs d’école ont, au minimum, l’obligation de la renseigner sur le nom, la date et le lieu de naissance de leurs élèves. « Ce fichier représente une véritable atteinte aux libertés individuelles et au droit à la protection de la vie privée », indique un parent d’élève. Une maman du groupe de parents du canton de Muzillac, à l’origine du rassemblement, précise que la base est prévue pour suivre toute la scolarité des enfants. « Les difficultés qu’un élève pourra rencontrer en primaire le suivront alors jusqu’au bout : on enferme l’enfant dans son histoire ». Sud, le SNUIPP, ainsi que la FCPE étaient également représentés.

« Ce qui n’est pas normal, c’est qu’on ne nous présente pas l’ensemble du système. On sait que la base n’est que le squelette d’un système qui prévoit quatre autres logiciels qui y seront rattachés : l’un sera un relevé des compétences de l’élève, un autre enregistrera son assiduité en classe, quant aux deux derniers on ne nous les présente pas », explique Jacques Brillet, secrétaire départemental du SNUIPP 56. Les directeurs qui refusent de remplir la base craignent les sanctions. Cinq parents ont été reçus par l’inspecteur d’académie, Philippe Couturand.

Il faut qu’ils sachent s’adapter à des changements de la finalité du système...

Les mairies anglaises espionnent leurs administrés

par Cyrille Vanlerberghe, Le Figaro du 24 juin 2008

Les collectivités locales abusent des pouvoirs de surveillance dont elles disposent.

Pendant deux semaines, Tim Joyce, Jenny Paton et leurs enfants ont fait
l’objet d’une surveillance poussée, avec caméras de surveillance et filatures par un agent en civil. Ce qu’on leur reprochait ? D’avoir menti sur l’adresse de leur domicile pour obtenir une place dans une maternelle réputée pour leur fille de trois ans. L’histoire, qui s’est déroulée en avril dernier, avait montré que la famille n’avait pas menti mais surtout que la ville de Poole, sur la côte du Dorset, avait utilisé en toute légalité des pouvoirs qui lui sont attribués par une loi de 2000 visant à aider la recherche d’informations dans le cadre d’enquêtes antiterroristes et criminelles. Ce texte permet à de nombreux organismes de mener des écoutes et des enquêtes sur des personnes sans avoir besoin de l’autorisation d’un juge.

Sir Simon Milton, le président de la Local Government Association (LGA) a
envoyé hier une lettre aux 500 councils (les « conseils locaux » de
Grande-Bretagne, l’équivalent des mairies en France) pour leur demander de ne pas abuser des lois antiterroristes afin de résoudre « des affaires insignifiantes ». Le cas de cet espionnage pour carte scolaire dans le Dorset est loin d’être isolée. On a récemment appris que le quartier londonien de Chelsea avait utilisé des caméras de surveillance pour une banale affaire de fausse carte de stationnement pour handicapé. À Newcastle, la municipalité a réalisé des enregistrements secrets dans des immeubles pour constater des
nuisances sonores. Les villes de Bolton et Derby ont admis avoir utilisé des caméras cachées pour piéger des promeneurs qui ne ramassaient pas les déjections de leurs chiens…

Note de LDH-Toulon - Nicolas Sarkozy continue à être fasciné par le réseau de vidéo-surveillance installé en Grande-Bretagne, alors que les Britannique le considèrent comme un véritable fiasco. Il a d’ailleurs prévu de tripler à brève échéance le nombre de caméras de vidéosurveillance installées en France.

à suivre...


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