le SNUipp signe la lettre adressée au ministre par le collectif de résistance à Base élèves


article de la rubrique Big Brother > base élèves, non !
date de publication : mardi 29 juin 2010
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Lors de son 8e congrès national réuni à Brive (Corrèze) du 14 au 18 juin 2010, le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire des enseignants du primaire, a voté en assemblée générale une motion de soutien au Collectif national de résistance à base élèves.

Par ce texte, le SNUipp apporte sa signature à la lettre ouverte adressée au Ministre de l’Éducation nationale où le CNRBE demande l’abandon de Base élèves 1er degré (BE1D) et la destruction des données collectées irrégulièrement dans la Base nationale des identifiants élèves (BNIE) [1].
Le vote a été acquis par 194 voix pour (54 % des mandats), contre 106 (30 % des mandats), avec 54 abstentions (15 %) – 9 mandats n’ayant pas pris part au vote.

D’autre part, les dossiers déposés devant le Conseil d’Etat demandant l’annulation des actes de mise en oeuvre de BE1D – l’arrêté du 20 octobre 2008 –, et des actes de mise en oeuvre de la BNIE, passeront en séance publique de jugement ce 30 juin 2010 à 14h00 (10e et 9e sous-sections réunies). Toutes les personnes intéressées par cette affaire sont invitées à venir assister à cette séance – Conseil d’État (section du contentieux), 1 place du Palais-Royal [2].


Extrait de la partie III-2.3. Libertés concernant Base élèves voté au congrès national du SNUipp  :

Avec la FSU, le SNUipp est impliqué dans les actions de défense des libertés publiques et individuelles.

Concernant Base élèves, l’action du SNUipp et d’autres organisations (FCPE, Ligue de l’enseignement, Ligue des droits de l’Homme, collectifs locaux…) et la mobilisation de collègues et de parents ont débouché sur le retrait (désactivation) des champs les plus litigieux (nationalité…). Aujourd’hui, la plupart des écoles sont entrées, parfois, dans BE1D. Les critiques formulées par le comité de l’ONU pour les droits de l’enfant, les plaintes déposées par de nombreux parents, les recours auprès du Conseil d’État, les mobilisations des organisations et collectifs (LDH, FCPE, Ligue de l’enseignement, CNRBE…) confirment la légitimité de la demande du SNUipp de l’arrêt de ce dispositif, l’effacement des données, la mise à disposition d’un outil de gestion décentralisé (suppression du N° BNIE), l’interdiction de toute interconnexion. Le SNUipp est signataire de la lettre du CNRBE au Ministère de l’Éducation nationale. La multiplication d’applications sans aucune information concernant leur utilisation, leur accès et la conservation des données recueillies peut s’avérer dangereuse pour les droits et libertés individuelles (Mosart, Affelnet…). Le SNUipp demande la levée de toutes les sanctions, le rétablissement des directeurs et directrices sanctionnées dans leurs fonctions et leurs droits. Le SNUipp et la FSU doivent initier un rassemblement large pour obtenir la création d’un observatoire indépendant des fichiers et applications de l’éducation nationale. Pour cela un état des lieux précis sera fait de ces applications dans le but d’informer et de mobiliser l’opinion publique.

Diverses requêtes sont inscrites au rôle de la séance du mercredi 30 juin 2010 à 14h00 du Conseil d’État, 10e et 9e sous-sections réunies  :

- Requête par laquelle M. Vincent FRISTOT et autre demandent au Conseil d’État

  1. d’annuler la décision implicite du ministre de l’éducation nationale refusant d’annuler les actes et/ou les directives adressés aux recteurs, aux inspecteurs d’académies, aux directeurs d’écoles, relatifs à la mise en place du système "Base élèves premier degré", ensemble, les actes et/ou directives du ministre précité adressés aux recteurs, aux inspecteurs d’académies, aux directeurs d’écoles, relatifs à la mise en place dudit système [...].

- Requête par laquelle M. Vincent FRISTOT et autre demandent au Conseil d’État

  1. d’annuler l’arrêté du 20 octobre 2008 du ministre de l’éducation nationale portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif au pilotage et à la gestion des élèves de l’enseignement du premier degré,
  2. de saisir le Conseil Constitutionnel, au titre de l’article 61-1 et 62 de la Constitution et de la constitutionnalité du dernier alinéa de l’article 38 de la loi n° 78-10 du 6 janvier 1978, modifiée, relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés qui porte atteinte aux droits et aux libertés que la Constitution garantit, en particulier par son article 34, renvoi utile au jugement du présent recours pour excès de pouvoir en annulation de l’arrêté précité [...].

- Requête par laquelle M. Vincent FRISTOT et Mme Mireille CHARPY demandent au Conseil d’État

  1. d’annuler les actes du ministre de l’éducation nationale portant création et/ou mise en oeuvre d’un traitement automatisé de données à caractère personnel " base nationale des identifiants élèves ", ainsi que les actes de traitement automatisé pris en conséquence, subsidiairement, d’annuler les actes de déclaration du ministre défendeur à la Commission nationale de l’informatique et des libertés relatifs au traitement " BNIE ", s’ils doivent être considérés comme les seuls actes administratifs règlementaires pris pour la mise en oeuvre de la base précitée,
  2. d’enjoindre audit ministre, sous astreinte de 100 euros par jour de retard, de procéder à la destruction de l’ensemble des données déjà collectées dans le traitement " base nationale des identifiants élèves ",
  3. de mettre à la charge de l’État la somme de 1 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

Notes

[1Les organisations signataires de la lettre du CNRBE (à la date du 24 juin 2010) :

Collectif National de Résistance à Base Élèves (CNRBE), Réseau des enseignants du primaire en résistance, Collectif Anti Hiérarchie (CAH), Appel des Appels, Appel des 200 maîtres contre les évaluations nationales, Collectif Non a la Politique de la Peur, Ecole en Danger, Fédération France Parents, Mouvement Antidélation, Association Française Janusz Korczak (AFJK), Centres de Recherche des Petites Structures et de la Communication (CREPSC), CIMADE, Défense des Enfants International France (DEI), Fédération Nationale pour l’École Rurale (FNER), Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN), ICEM Pédagogie Freinet, MRAP, RESF, Organisation Femmes Égalité, Privacy France, Syndicat des Avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature, Union Syndicale Solidaires, Union Syndicale de la Psychiatrie (USP), CGT
Éduc’action, Fédération des Travailleurs de l’Éducation de la CNT, Fédération SUD Éducation, SNUipp-FSU, UDAS, Émancipation Tendance intersyndicale, École Émancipée, Sections départementales de la FCPE (64, 66, 94), Sections de la LDH (Châtenay-Malabry, Montpellier, Grenoble, Pau, Sartrouville, Toulon, Fédération des Bouches du Rhône), Collectif Sauvons l’École Pour Tous – SEPT (Bruche, Strasbourg, Haut Rhin), Comité de Vigilance d’Aubervilliers contre l’expulsion des Familles et Élèves Sans Papiers, Francas 93.

[2Sont intervenants les syndicats enseignants SNUipp-FSU Isère, le PAS-UDAS Isère et la Ligue des droits de l’Homme.
Les décisions sont rendues publiques dans un délai moyen de trois semaines.


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