les suites de l’appel des directrices et directeurs


article de la rubrique Big Brother > base élèves, non !
date de publication : mercredi 24 décembre 2008
version imprimable : imprimer


162 directrices/directeurs ont signé l’appel à la résistance citoyenne contre le fichage des enfants.

Ils sont sous pression de leurs inspecteurs d’académie. Certains ont été invités à quitter leur fonction de directeur – la procédure de retrait de leur emploi de directeur est lancée pour au moins quatre signataires –, d’autres sont menacés de retenues de salaire...

Après avoir annoncé le 19 décembre la levée de toutes les sanctions engagées contre l’un d’entre eux, Bastien Cazals, l’inspection académique de l’Hérault les a rétablies dès le lendemain, estimant que le directeur d’école maternelle était « revenu sur ses engagements » d’appliquer les réformes engagées dans l’Education nationale.

[Dernière mise à jour le 23 décembre 2008]

Lancement par le Collectif national de résistance à Base Élèves (CNRBE) d’une pétition de soutien aux directrices et directeurs d’école.

Levée puis rétablissement des sanctions contre Bastien Cazals [1]

[Dernière mise à jour le 21 décembre
Source : http://uneecolepourvictorethugo.hau....]

Vendredi 19 décembre, on apprenait que l’inspection académique de l’Hérault avait levé toutes les sanctions engagées à l’encontre de Bastien Cazals, directeur d’école maternelle du département entré en “résistance” contre les réformes engagées dans l’Education nationale.

Bastien Cazals avait refusé notamment de mettre en place l’aide personnalisée, qui, avait-il justifié, « est destinée à remplacer l’aide spécialisée » des Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), touchés par la suppression de 3.000 postes l’an prochain.

Un communiqué publié vendredi précise que, « compte tenu de ce geste d’apaisement décidé par l’administration », Bastien Cazals accueillerait, « à partir de la rentrée de janvier 2009 », « tous les élèves dont les parents le souhaitent, sur le temps dévolu à l’aide personnalisée, pour mettre en place des activités complémentaires du travail effectué en classe ». Il rejoint ainsi les 384 enseignants qui ont déposé mercredi des « lettres de résistance » à l’Inspection académique.

Mais dès le lendemain l’inspection académique de l’Hérault annonçait qu’elle rétablissait les sanctions engagées à l’encontre de Bastien Cazals, estimant qu’il était « revenu sur ses engagements » d’appliquer les réformes engagées dans l’Education nationale...

L’appel a été publié dans L’Humanité du 6 décembre 2008, avec le sous-titre « Une question d’éthique et de morale » avec les noms de quinze des signataires (ils sont actuellement près de 150).

Les irréductibles de Base élèves

éditorial de l’Expresso du 26 Novembre 2008 [2]

Ils sont fonctionnaires et pourtant ils refusent d’obéir. Comment expliquer cette situation ? "Nous refusons d’utiliser un fichier national centralisé et partageable dont nous ne pouvons prévoir l’évolution future." Réunis le 8 novembre à Paris, des directeurs d’école persévèrent dans le refus du fichier national des écoliers, Base élèves.

On pouvait croire les doutes levés par la publication le 1er novembre d’un arrêté redéfinissant le fichier et les accès. C’est d’ailleurs la position qu’ont prise aussi bien des syndicats, comme le Se-Unsa, que des parents, comme la FCPE. Il reste pourtant un petit groupe d’opposants qui refuse tout fichage des enfants. "Nous refusons de participer à l’établissement d’un répertoire national d’immatriculations des élèves permettant de conserver des données pendant 35 ans" disent-ils, même si l’arrêté organisant Base élèves précise que "la durée maximum de conservation des données dans Base élèves premier degré n’excédera pas le terme de l’année civile au cours de laquelle l’élève n’est plus scolarisé dans le premier degré".

Mais le mouvement rebondit aussi sur un autre projet ministériel. Pour Yves Scanu, interrogé par le Café, si l’arrêté définit étroitement les données recueillies, "un fichier au nombre de champs limités est sans danger mais avec cet identifiant on installe un outil qui pourra être inter-connecté à nombre d’autres fichiers. Il sera ensuite facile par décret d’ouvrir de nouveaux champs surtout s’ils seront renseignés par les futurs directeurs d’EPEP".

Plus que cette ultime réforme, ce qui empêche de tourner la page c’est bien le manque de confiance dans l’équipe aux affaires. Les sanctions commencent à tomber sur ces fonctionnaires qui s’affirment contre "le contrôle social de la population". Sur le site du Snuipp 34, une pétition est ouverte pour soutenir deux directrices sanctionnées.

François Jarraud

Une pétition de soutien à deux directrices sanctionnées de l’Hérault [3]

« Deux de nos collègues directrices viennent d’être convoquées récemment par l’Inspecteur d’Académie.

« Celui-ci a décidé de leur infliger des sanctions disciplinaires et financières : blâme et retrait d’une journée de salaire pour l’une, pour la deuxième retrait sur salaire et injonction de participer au mouvement pour demander un poste d’adjoint sinon retrait d’emploi en cas de non participation.

« Nos deux collègues paient ainsi le fait d’avoir résisté jusqu’au bout à l’installation de Base élèves. [...] »


SNUipp - SUD Education – SNUDI-FO – SGEN-CFDT – SNE - CNT Education

Et aussi :

Notes

[1Bastien Cazals sanctionné

Suite à la publication de sa lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, Bastien Cazals, directeur d’une l’école maternelle à Saint-Jean de Védas, dans l’Hérault, a été convoqué le 3 décembre 2008, à l’inspection d’Académie à Montpellier pour désobéissance pédagogique.
Il y a été reçu environ 45 minutes pour un entretien "courtois". « Aucune sanction n’est à l’ordre du jour », a souligné Joël Vezinhet, secrétaire départemental du SNUipp, un des cinq syndicats qui ont appelé à soutenir Bastien Cazals.

L’Inspectrice de l’Education Nationale de la circonscription de Gignac a rendu une visite surprise à Bastien Cazals, ce lundi 8/12 à 13h30.
Missionnée par l’Inspection Académique, elle a pu constater que Bastien Cazals ne faisait pas l’aide personnalisée, depuis le 1er décembre. Elle a appris, par la même occasion, que ses 2 collègues avaient également suspendu leur participation à ce dispositif.

L’Inspectrice de la circonscription de Gignac, qui s’est à nouveau déplacée à l’école Louise Michel de Saint-Jean-de-Védas, le 9 décembre à 9 heures, a remis en main propre une lettre à Bastien Cazals dans laquelle l’Inspecteur d’Académie de l’Hérault l’informe : "depuis le 1er décembre vous n’avez pas mis en œuvre l’aide personnalisée dans votre école, soit 5 jours d’accomplissement partiel de vos obligations de service. […] j’ai le regret de vous faire savoir que je vais faire procéder […] au retrait de 5/30ème de votre traitement pour manquement aux obligations de service ».

Ce vendredi 12 décembre 2008, à l’occasion de sa troisième visite de la semaine, l’Inspectrice de l’Education Nationale de la circonscription de Gignac a apporté une seconde lettre de l’Inspecteur d’Académie alourdissant la sanction infligée mardi dernier à Bastien CAZALS, directeur de l’école maternelle Louise Michel de Saint-Jean-de-Védas : l’aide personnalisée n’ayant pas été effectuée dans la stricte application des règles les mardi 9, jeudi 11 et vendredi 12 décembre, il sera procédé au retrait de 3/30ème de son traitement de décembre.

Pour sa quatrième visite en l’espace d’à peine 10 jours, l’Inspectrice de l’Education Nationale de la circonscription de Gignac a rendu visite à Bastien Cazals, ce mardi 16 décembre à 8h30 à l’école Louise Michel de Saint-Jean-de-Védas (34).
Elle a remis à M. Cazals une nouvelle lettre de l’IA ainsi notifiée : « J’ai l’honneur de vous informer que j’ai décidé d’ouvrir une procédure disciplinaire à votre encontre. Dans le cadre de cette procédure, je vous invite à consulter votre dossier professionnel, le jeudi 18/12 à 9h […]. Vous avez la possibilité de vous faire accompagner par un ou plusieurs représentants de votre choix. »

[2Sur le site du Café pédagogique : http://www.cafepedagogique.net/lexp....


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP