La décision de ne pas extrader Marina Petrella a été confirmée dimanche 12 octobre par l’Elysée, au nom de l’état de santé, très dégradé, de l’ancienne dirigeante de la colonne romaine des Brigades rouges. Agée de 54 ans, elle est hospitalisée depuis fin juillet à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, dans un état mental et psychique très détérioré, selon les médecins.
Communiqué de la LDH
Marina Petrella sauvée : l’humanité a enfin parlé.
Réfugiés italiens : la parole donnée doit être tenue
Enfin ! Le Premier Ministre a enfin entendu la demande de toutes celles et de tous ceux qui, mobilisés avec le Collectif de soutien à Marina, s’opposaient à son extradition en invoquant la clause humanitaire. Le Président de la République a donc renoncé à livrer Marina Petrella à son ami Silvio Berlusconi en s’en remettant à celui-ci pour éviter le pire. C’est un an de cauchemar qui se termine, un an d’acharnement inhumain qui a conduit Marina jusqu’aux portes de la mort.
Le premier devoir des autorités françaises, le devoir d’humanité, a donc été rempli in extremis. Reste à remplir un autre devoir, tout aussi impérieux du point de vue de la morale publique : celui de revenir au respect de la parole donnée. Peu importent ici les alternances politiques : ce qui a été promis au nom de la France par un Président de la République – l’asile pour tous ceux qui renonçaient à l’usage de la violence ‑ doit être tenu par ses successeurs.
Tous les réfugiés italiens ont, eux, tenu parole en menant au vu et au su de tous, depuis des années, une vie exemplaire dans notre pays. Nicolas Sarkozy, qui a offert naguère avec insistance le même asile politique aux preneurs d’otages des FARC colombiennes, ne peut être crédible lorsqu’il engage notre parole à tous que s’il tient celle de ses prédécesseurs.
Aucun réfugié italien ne doit plus être extradé vers l’Italie. Tous doivent pouvoir vivre en paix ici, comme la France s’y est engagée en notre nom. Notre joie d’aujourd’hui, qui est immense, renforce la détermination de la LDH à continuer ce combat pour la justice et pour l’honneur de la République.
Paris, le 13 octobre 2008