réfugiés italiens, revirement de la France


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date de publication : vendredi 30 avril 2021
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Le président de la République a décidé de revenir sur les engagements de la République.


REVIREMENT INQUIÉTANT DE LA FRANCE POUR LES RÉFUGIÉS ITALIENS - Communiqué LDH (28.04.2021)

A l’inverse de ce que la présidence de la République soutient, la décision de François Mitterrand, exprimée lors du congrès de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) en 1985, de ne pas extrader les réfugiés italiens en France n’excluait aucun de ceux-ci.

Il est regrettable qu’en violation de toute éthique le président de la République ait décidé de revenir sur les engagements de la République.

S’en prendre à des femmes et des hommes qui vivent dans notre pays depuis plus de 40 ans pour des faits encore plus anciens, jugés en Italie dans des conditions dictées par les contingences de l’époque, ce n’est pas faire acte de justice, c’est raviver des plaies que le temps avait commencé de refermer.

La LDH dénonce cette décision du président de la République.

"Sept Transalpins condamnés en Italie pour des actes de terrorisme commis dans les années 1970-1980 ont été arrêtés mercredi 28 avril 2021 en France, à la demande du gouvernement de Rome. Pour la presse italienne, cet acte met fin à une aberration historique et judiciaire : la “protection” des terroristes d’extrême gauche réfugiés en France, grâce à la doctrine Mitterrand." (...) Des militants de l’extrême gauche italienne qui avaient profité d’une interprétation “généreuse” de la doctrine Mitterrand (en 1986, le président s’était engagé à ne pas extrader les anciens activistes italiens d’extrême gauche réfugiés en France, à l’exception de ceux qui auraient commis des crimes de sang)." [1]

"Comment la France a décidé d’arrêter les anciens activistes italiens :
A la demande de l’Italie, sept personnes, dont d’anciens membres des Brigades rouges, condamnées pour des actes de terrorisme, ont été interpellées, mercredi, en France. (...) Deux se sont rendus le 29 avril, un est encore recherché. Immédiatement après l’annonce de ce coup de filet, l’Elysée a fait savoir que la décision de transmettre ces dix noms au parquet a été prise par Emmanuel Macron lui-même ..." [2]

"Brigades rouges : la fin d’un vieux litige entre la France et l’Italie : Emmanuel Macron a décidé de régler le vieux litige avec Rome sur les anciens membres des Brigades rouges réfugiés en France en faisant arrêter dix d’entre eux mercredi 28/04/2021, dont sept ont été interpellés et trois sont recherchés, tous condamnés en Italie pour des actes de terrorisme commis dans les années 1970-1980.

La décision de transmettre au Parquet ces dix noms, sur "des demandes italiennes qui portaient à l’origine sur 200 individus", "a été prise par le président et s’inscrit strictement dans la ’doctrine Mitterrand’" datant de 1985 et consistant à accorder l’asile aux ex-brigadistes sauf pour les crimes de sang, a précisé l’Élysée.

L’établissement de cette liste de dix noms est le fruit "d’un important travail préparatoire bilatéral, de plusieurs mois, qui a conduit à retenir les crimes les plus graves. Le président a souhaité régler ce sujet, comme l’Italie le demandait depuis des années", a ajouté la présidence française. Le secrétaire d’État italien à l’Intérieur Carlo Sibilia a aussitôt salué sur Twitter un "résultat historique". [3]


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