Var : une “simple interpellation” se termine par un mois de coma artificiel


article de la rubrique justice - police > violences policières
date de publication : samedi 2 mai 2009
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Un Hyérois a été plongé dans un coma artificiel le 2 avril à l’hôpital Font-Pré de Toulon. Cet homme de 34 ans avait été interpellé par les policiers de La Garde sur un parking du Pradet : il s’était endormi dans son véhicule. Les conditions et les raisons de son interpellation restent à éclaircir. Cent jours d’interruption temporaire de travail lui ont été administrés. Sa famille a porté plainte. [Var Matin, lundi 6 avril 2009]

Après avoir passé près d’un mois dans le coma, Michaël C. a pu échanger quelques paroles avec sa famille.« Nous souhaitons juste connaître la vérité », insistent ses proches.
[Var Matin, samedi 2 mai 2009]

[Première mise en ligne le 10 avril 2009, mise à jour le 2 mai]



Gravement blessée au Pradet,
la victime est sortie du coma

par Peggy Poletto, Var Matin le 2 mai 2009


Plongé dans le coma, depuis le 2 avril dernier, à la suite d’un contrôle policier devant le MacDonald’s du Pradet, Michaël C. a repris connaissance. Paralysé du côté gauche, ce jardinier de 34 ans a enfin pu échanger quelques paroles avec sa famille, cette semaine, à l’hôpital Chalucet où il a été transféré. Très affaibli par les multiples traumatismes et un oedème cérébral, il ne lui est pas encore possible de répondre aux interrogations des enquêteurs sur les circonstances exactes de son interpellation, ce soir-là, par une patrouille du commissariat de La Garde.

Un mois après l’incident, le mystère demeure sur le déroulement de cette opération de police.

Endormi dans sa voiture

Seule certitude, Michaël C. vient de quitter un parent avec lequel il a consommé de l’alcool. Il s’arrête au MacDonald’s et passe une commande. Il est
près de 21 heures. Il mange. Comme il n’a pas envie de reprendre le volant, il s’assoupit finalement dans son véhicule qui est stationné sur le parking du MacDonald’s. Jusqu’à l’arrivée des policiers gardéens... « Nous sommes toujours dans le flou. Nous avons du mal à comprendre comment un contrôle de police peut se terminer par cent jours d’ITT », relève Romain, son frère.

Du côté des services de police, la procédure a été respectée. Les fonctionnaires ont voulu s’assurer de l’état de santé de l’homme. Ce dernier a réagi de manière violente et n’a pas obtempéré. Alertés quelques minutes plus tard, les pompiers vont retrouver Michaël C. étendu. Inanimé. Vu la gravité de ses blessures, il devra être immédiatement placé sous coma artificiel à son arrivée à l’hôpital Font-Pré à Toulon.

Mobilisation, hier, sur les lieux de l’accident

Victime d’un traumatisme crânien, d’hématomes sous-dural, d’oedème cérébral el de diverses plaies, la vie de ce papa d’un petit garçon de 4 ans a failli se terminer de manière dramatique. « Il se bat aujourd’hui pour se retrouver sur ses deux jambes. Peut-être parviendra-t-il à expliquer ce qu’il lui est arrivé ce soir-là », espère son frère Romain.

Hier, une soixantaine de personnes s’est réunie sur les lieux de l’accident au Pradet. Loin d’être vindicatifs, ses proches ne veulent surtout pas que l’affaire tombe dans l’oubli. « Nous souhaitons juste connaître la vérité », insistent-ils.

Interpellé au Pradet, comment un homme s’est-il retrouvé dans le coma ?

Var Matin le 10 avril 2009


Michaël C. (photo Patrick Blanchard)

Michaël C., victime de traumatismes au niveau du visage et du crâne, est toujours dans un état grave. Sa famille et les proches veulent savoir la vérité sur l’interpellation.

Qu’est-t-il arrivé le 2 avril dernier à Michaël C., un Hyérois de 34 ans, lors de son interpellation au Pradet par des policiers du commissariat de La Garde ?

Depuis ce soir-là, l’homme, un jardinier, papa d’un petit garçon de 4 ans, est plongé dans un coma médical, paralysé du côté gauche. Victime de nombreux traumatismes au niveau du visage et du crâne et d’un oedème cérébral, il est toujours dans un état grave.

Une interruption temporaire de travail (ITT) de 100 jours a été délivrée par un médecin de l’hôpital Font-Pré où il a été transféré.

Mercredi soir, une nouvelle intervention chirurgicale a été pratiquée, mais il était impossible de le réanimer. Les pronostics quant à l’évolution de son état de santé restent réservés.

Une semaine plus tard, sa famille et de nombreux proches [1]
se mobilisent toujours pour connaître toute la vérité sur l’interpellation. Deux plaintes ont été déposées au commissariat central de Toulon et le procureur de la République a diligenté une enquête. Des policiers, en charge de l’enquête, au niveau du commissariat central de Toulon, ont reçu les parents et l’un des frères de Michaël C.

« Comment a-t-il pu avoir ces blessures ? »

Ils veulent, en effet, connaitre, la vérité sur cette soirée qui a mal tournée. Les faits se sont déroulés, jeudi dernier, aux environs de 22 heures sur le parking du drive de Mac Donald’s au Pradet. Une heure auparavant, Michaël C. a commandé un sandwich et une boisson gazeuse.

« Il avait bu auparavant et il a certainement voulu attendre avant de reprendre la route » explique Romain, le frère de la victime. Il s’endort sur place. Jusqu’à l’arrivée de la police... La suite n’est que doutes et interrogations pour ses proches.

« Imaginons qu’il n’ait pas obtempéré. Qu’il se soit agité. Comment a-t-il pu se retrouver dans un tel état ? Comment un contrôle a-t-il pu se terminer ainsi ? Il serait tombé sur un dos-d’âne, mais la tâche de sang est 20 mètres plus loin », relève un frère de la victime.

Les proches espèrent que des témoins présents, ce jour-là, autour du parking aient assisté à la scène. Les caméras de surveillance, mises sous scellés, n’ont pas livré d’éléments probants. « Nous voulons juste savoir », répètent-ils.

Peggy Poletto


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Interpellé par la police il finit à l’hôpital

par Peggy Poletto, Var Matin le 7 avril 2009


Le parking où Michaël C. a été interpellé. (Photo : C. R.)

Michaël C., un Hyérois de 34 ans, est plongé dans un coma artificiel, depuis jeudi dernier, jour de son interpellation par des policiers gardéens. Victime d’un traumatisme crânien, d’hématomes sous dural, d’oedème cérébral, de plaie à la paupière, l’homme, un jardinier-paysagiste, est toujours hospitalisé à Font-Pré, à Toulon. Une interruption temporaire de travail de 100 jours lui a déjà été délivrée.

Hier, ses proches cherchaient à comprendre ce qui a pu se passer, en fin de semaine dernière, sur le parking du Mac Donald au Pradet.

Endormi sur un parking

Ce soir-là, il semble que Michaël C. se soit présenté, vers 21 h, dans cet établissement. Il passe sa commande et retourne dans son véhicule situé sur l’aire de stationnement. Là, il se serait endormi avant que des policiers interviennent.

Que s’est-il ensuite passé ? Comment l’homme a-t-il pu se retrouver dans un état grave aux urgences ? Pour la famille, les circonstances de l’accident demeurent obscures. Hier, ses parents et son frère ont été reçus au commissariat central de Toulon.

Selon les premiers éléments, la victime aurait opposé une certaine résistance lors du contrôle par les fonctionnaires de police.

« C’est un fait, il avait bu quelques heures auparavant et il portait sur lui du cannabis. Nous avons connu un drame dans notre famille, et ce jour-là, il a consommé un peu trop d’alcool. Mais au moment où il est interpellé, il dort dans sa voiture. On ne sait toujours pas ce qui s’est exactement passé. En tentant de s’enfuir, il serait tombé sur la route. Est-ce suffisant pour expliquer son oeil qui sort de l’orbite et les divers traumatismes ? », s’interroge son frère.

La famille veut savoir

Ce dernier n’est pas vindicatif. « Je cherche, comme mes parents, à comprendre le déroulement de cette interpellation. »

Ils ont d’ailleurs porté plainte pour faire toute la lumière sur cette affaire. Par ailleurs, au commissariat central, l’on déplore l’état médical de Michaël C.. Sans dévoiler les circonstances exactes de l’interpellation, au commissariat de Toulon, on assure que des réponses seront données. Une information judiciaire n’est pas à écarter.

Hier, l’homme était toujours placé dans un coma artificiel en attendant de pouvoir subir une première opération chirurgicale.

Peggy Poletto


Notes

[1De nombreux témoignages sont présents sur le site de Var Matin : http://www.varmatin.com/ra/50/181574.


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