nouvelle perquisition dans les locaux du journal Nice-Matin


article de la rubrique libertés > liberté d’expression / presse
date de publication : samedi 29 juillet 2006
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COMMUNIQUÉ LDH

Liberté de la presse : respect des sources d’information

Les perquisitions musclées avec saisie de documents et de disques durs contenant de nombreuses informations qui viennent de se dérouler dans deux quotidiens constituent des atteintes sérieuses à la liberté de la presse qui, comme le dit la Cour européenne des droits de l’Homme, « constitue l’un des fondements essentiels de la société démocratique, l’une des conditions primordiales de son progrès et de l’épanouissement de chacun ». Si la presse doit bien évidemment répondre des abus, ce ne peut être que dans le cadre des dispositions précisément prévues par la loi, le secret des sources, « pierre angulaire » de la liberté de l’information, devant être absolument protégé. La LDH demande, au-delà des recours que les journalistes victimes de ces agissements pourront exercer, que de nouvelles dispositions législatives soient envisagées pour interdire le renouvellement de telles pratiques.

Paris, le 7 juillet 2006


Nouvelle perquisition à Nice-Matin liée à une plainte sur le droit à l’image

[NICE, 29 juil 2006 (AFP) : 12h37]

Une nouvelle perquisition dirigée par un juge d’instruction de Draguignan (Var), en relation avec un fait divers de 2003, s’est déroulée vendredi [28 juillet] au siège du groupe Nice-Matin à Nice et dans deux agences du quotidien Var Matin, a indiqué samedi la direction du groupe.

Dans le cadre d’une enquête visant à connaître l’origine d’une photo publiée dans les quotidiens du groupe à la suite d’un crime, la juge d’instruction Dominique Guiraud s’est présentée accompagnée de deux gendarmes, d’un informaticien et d’une greffière au siège de Nice Matin puis aux agences varoises de Draguignan et Saint-Raphaël afin d’effectuer des recherches dans le matériel informatique et photographique des journaux. La justice s’interroge sur la provenance d’une photo représentant, de leur vivant, deux enfants de 2 et 6 ans assassinés en août 2003 par leur père à Roquebrune-sur-Argens (Var) et publiée par les journaux du groupe Nice-Matin dans les jours ayant suivi le drame. La mère des victimes avait porté plainte contre la publication des images. Une information judiciaire avait été ouverte en septembre 2004 pour "atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation ou transmission de l’image d’une personne et utilisation d’un document ou d’un enregistrement obtenu par une atteinte à la vie privée d’autrui et vol". Le maire de Roquebrune-sur-Argens a été mis en examen dans ce dossier pour avoir aidé à la fourniture de la photo, a-t-on précisé de source proche de l’enquête.

Une précédente perquisition, le 4 juillet, au siège du groupe Nice-Matin et dans une agence locale du Var, avait entraîné des protestations du SPQR (syndicat patronal de presse), du SNJ (syndicat de journalistes), de RSF (Reporters sans frontières) et de la LDH (Ligue des droits de l’homme), dénonçant une atteinte à la liberté de la presse. Joint par l’AFP, Michel Comboul, PDG de Nice-Matin et président du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR), a jugé samedi "disproportionnée" cette nouvelle perquisition au regard de l’affaire en cause, estimant qu’elle était la preuve d’une "justice à deux vitesses".


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