Scènes de racolage actif de l’électorat d’extrême droite par la droite, à l’occasion des élections régionales du printemps 2004.
[Marseille - AP - 22/03/04 - 19h07]
Le candidat UMP-UDF aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a fait un appel du pied à l’électorat du Front national lundi 22 mars lors d’une conférence de presse.
" M. Guy Macary [tête de liste FN en PACA] n’a qu’à appeler à voter pour moi puisqu’il dit le plus grand mal de M. Vauzelle ", a-t-il déclaré. " Je lance un message très clair, tous ceux qui ne votent pas pour moi votent pour la gauche, les électeurs du FN préféreront voter pour moi plutôt que redonner la main à Michel Vauzelle ", a précisé Renaud Muselier.
[Toulon - AFP - 26/02/2004 - 06h43]
Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a tendu la main aux électeurs du Front national mercredi [25 février] à Toulon expliquant qu’il fallait leur faire comprendre que "la République est prête à entendre leur désespérance".
"Ces Français qui votent avec la colère savent que voter pour le FN ne servira à rien. Et pourtant, ils pensent n’avoir d’autre solution que d’aller dans cette impasse", a expliqué M. Sarkozy, lors d’un meeting de soutien à Renaud Muselier, tête de liste UMP aux régionales en PACA.
"Leur faire des reproches ne sert à rien. S’ils votent comme ils votent, c’est parce qu’ils souffrent. Diaboliser ces électeurs est contre-productif. Il faut les sortir du ghetto [...], [leur] faire comprendre que la République est prête à entendre leur désespérance et à lui apporter une réponse", a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé devant un millier de personnes au palais des congrès de Toulon, ville qui fut gérée par le maire FN, Jean-Marie Le Chevallier, entre 1995 et 2001. A ses côtés se trouvaient Renaud Muselier, Hubert Falco, secrétaire d’Etat chargé des Personnes âgées et maire de Toulon, et de nombreux élus de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
"Le Pen ne propose pas de solution crédible. Le Pen, c’est le retour à la ligne Maginot, ça fait plaisir, mais ça ne sert à rien. Rien ne peut se construire sur la haine, la critique outrancière", a ajouté M. Sarkozy.
Le ministre a également dénoncé "l’immobilisme" des hommes politiques de gauche en matière de sécurité qui "a permis à Le Pen de prospérer avec de fausses idées".
"Pour eux, s’il y a des délinquants, c’est parce qu’il y a la police. Je pense exactement le contraire", a-t-il lancé. "Si vous voulez davantage de sécurité, pourquoi confier la région à ceux qui ont présenté un bilan si catastrophique ?", a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur a prévu de participer à deux autres meetings de soutien à Renaud Muselier en PACA, à Orange le 8 mars, puis à Nice, deux villes où l’extrême-droite est bien implantée.
[Orange - AFP - lundi 8 mars 2004 - 21h42]
Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, douze jours après avoir tendu la main aux électeurs du Front National à Toulon, a réitéré son appel lundi à Orange, expliquant que la droite avait "besoin du soutien" des électeurs du FN, "de ceux qui souffrent".
"Depuis 20 ans ceux qui souffrent nous disent pourquoi est-ce que vous nous abandonnez (...) , pourquoi restez-vous sourds à nos appels au secours, et bien il faut dire à ces Français que nous nous sommes mis au travail et qu’il faut nous soutenir", a déclaré M. Sarkozy, lors d’un meeting de soutien à Renaud Muselier, tête de liste UMP aux régionales en PACA.
"Nous avons besoin du soutien de ceux qui ne soutenaient plus personne parce qu’ils ne croyaient plus en rien", a ajouté le ministre de l’Intérieur qui s’était déplacé dans une ville gérée par l’un des responsables du FN, Jacques Bompard. Au premier tour de la présidentielle, l’extrême droite avait réuni plus de 36% des voix à Orange (28.000 habitants), devançant toute la droite (près de 35%) et la gauche (28%).
Après avoir évoqué les sans-papiers qui "ne peuvent pas être traités comme ceux qui ont des papiers", les gens du voyage, "pas en-dessous des lois, mais pas au-dessus", les jeunes "qui roulent dans des voitures que vous ne pourrez vous acheter en travaillant toute une vie" et après avoir abondamment critiqué les socialistes, Nicolas Sarkozy a consacré plus du tiers de son intervention aux électeurs du FN.
"Cela fait 21 ans que des citoyens, qui votaient pour des formations républicaines, en sont venus à exprimer un vote de colère (...). Ils savent, ces Français que cela ne produira rien, que cela ne changera rien, que cela n’améliorera rien, et pourtant, ils pensent ces Français n’avoir d’autres solutions que se diriger vers cette impasse", a-t-il dit.
"Comment leur rendre confiance (...), c’est une très bonne question, peut-être même la plus grande", a-t-il lancé. Nicolas Sarkozy, dont le discours était extrêmement semblable à celui prononcé le 25 février dernier à Toulon lors d’un autre meeting de soutien à Renaud Muselier, a de nouveau plaidé pour que ces électeurs "sortent du ghetto".
"S’ils votent ainsi, c’est parce qu’ils souffrent, et on ne va pas en plus le leur reprocher (...). Pour faire comprendre que la République a entendu la désespérance (...), une seule stratégie gagnante : l’action", a-t-il ajouté.
Le 17 mars, Nicolas Sarkozy sera à Nice, ville où Jean-Marie Le Pen avait également réalisé des scores élevés à la présidentielle (26,7% et 29,1% à chaque tour).