recyclage (suite) : à Lyon, Perben fait alliance avec Millon


article de la rubrique extrême droite
date de publication : dimanche 16 décembre 2007
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Tandis que le Parlement européen salue la dissolution du groupe parlementaire d’extrême droite ITS conduit par Bruno Gollnisch, un vieux complice de ce dernier opère un come-back remarqué sur la scène politique lyonnaise.

En effet, l’excellent site Memorial98 confirme que, pour les prochaines municipales de Lyon, l’ancien ministre UMP de la Justice, Dominique Perben, fera liste commune avec le groupe de Charles Millon.

[Première mise en ligne le 22 nov. 07, mise à jour le 16 déc. 07]

Millon ! ... Perben ? ... elle est bien bonne !! [photo : Dominique Faget, au Parlement européen, le 14 nov. 07]

Perben s’allie avec les complices de Gollnisch et Le Pen

Charles Millon est resté célèbre pour s’être fait élire président de la région Rhône-Alpes en mars 1998 grâce à une alliance avec le Front National. Son allié et compère était Bruno Gollnisch, négationniste avéré, condamné le 18 janvier dernier à trois mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende, pour ses déclarations sur les chambres à gaz.

Dix ans plus tard Million et son groupe n’ont en rien modifié leurs conceptions de l’époque. Ils n’ont jamais exprimé de regrets à propos de leur alliance avec le Front National. Million se sent même conforté par la victoire de Sarkozy : « Nicolas Sarkozy a réussi là où j’avais échoué. J’avais dix ans d’avance, c’est tout…  » déclare-t-il dans le journal La Croix du 2 novembre 2007.

Une pétition à signer

PAS AVEC L’EXTREME DROITE, NI AVEC LA DROITE EXTREME

Des associations de défense des Droits de l’Homme et les anciens du collectif VACCIN, acteurs culturels de la région à l’initiative de la mobilisation contre Charles MILLION en 1998, se mobilisent et lancent un Appel Républicain : « Pas avec l’extrême droite, ni avec la droite extrême ».

Cet appel a pour objectif de mobiliser les Républicains Lyonnais autour du danger que représente l’alliance de la droite lyonnaise pour les municipales à Lyon : UMP, Millonistes, MPF.

Pour soutenir l’appel : http://www.pasaveclextremedroite.com

Charles Millon conspué à Izieu,
dans l’Ain, devant la stèle qui symbolise le calvaire des 44 enfants et sept adultes juifs raflés dans ce village et morts pour la plupart en 1944 à Auschwitz.

A l’occasion de la Journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité du gouvernement de Vichy, Charles Millon était venu assister [le 19 juillet 1998] à la cérémonie organisée par les services préfectoraux à Izieu. Il a été aussitôt conspué et sifflé par la cinquantaine de personnes qui assistaient à la commémoration : "Vous n’avez rien à faire parmi les déportés et les familles de déportés, vous insultez leur mémoire", ont lancé des personnes dans le public. La présidente régionale de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, Simone Lagrange, déportée à l’âge de treize ans, a pris la parole pour demander publiquement à Charles Millon de quitter les lieux. Ce dernier, maire de la commune voisine de Belley, n’est cependant parti qu’à la fin de la cérémonie. [1]

Dissolution d’ITS, groupe de Bruno Gollnisch au Parlement européen

par Rafaële Rivais, Le Monde du 16 nov. 07

Une salve d’applaudissements a accueilli l’annonce de la dissolution du groupe d’extrême droite Identité, tradition, souveraineté (ITS), mercredi 14 novembre, dans l’hémicycle du Parlement européen de Strasbourg. Ce groupe, présidé par le délégué général du Front national (FN) Bruno Gollnisch, avait été créé en janvier 2007 grâce à l’arrivée de délégués nationaux roumains et bulgares. Il ne dispose plus du nombre d’élus nécessaire pour se maintenir, depuis que le Parti de la Grande Roumanie (PRM), dirigé par le populiste Corneliu Vadim Tudor, a décidé de retirer ses cinq représentants, le 6 novembre. Les applaudissements ont suscité la colère du président du FN, Jean-Marie Le Pen, qui a fait un bras d’honneur à ses collègues.

Officiellement, ce sont des déclarations d’Alessandra Mussolini, petite-fille du Duce et membre italienne d’ITS, qui ont provoqué le départ des Roumains. "Elle a fait l’amalgame entre Tziganes et Roumains", accuse Petre Popeanga, ancien trésorier d’ITS : après le meurtre d’une Italienne par un immigré roumain d’origine rom, Mme Mussolini avait décrit les Roumains comme des "délinquants d’habitude" et réclamé l’expulsion de leur ambassadeur. La réaction de ses collègues l’avait incitée à annoncer son propre retrait du groupe, le 12 novembre.

DISCOURS "RACISTE"

Les élus du PRM ont néanmoins maintenu leur décision, ce qui fait dire à M. Gollnisch qu’ils ont agi "pour des raisons de politique intérieure" : ils chercheraient à redorer leur blason, à quelques jours des premières élections européennes dans leur pays, prévues dimanche 25 novembre.

Eugen Mihaescu, ancien vice-président d’ITS, qui fait campagne comme tête de liste du PRM, admet certes que "l’adhésion du parti à ITS l’a fait dégringoler dans les sondages". Mais il conteste l’interprétation de M. Gollnisch : "Nous partons parce que nous avons été bernés." Il affirme que "la délégation roumaine n’a pas été traitée avec la considération qu’elle méritait", ses collaborateurs, notamment, ayant été recrutés avec retard.

L’eurodéputé dit en outre avoir "découvert" des pratiques qu’il réprouve, comme "les réunions au bord de la mer aux frais du contribuable". Il trouve "honteux" qu’un Anglais, Ashley Mote, soit emprisonné pour fraude et reste membre. Mais c’est surtout le discours "raciste", en août, d’une invitée du parti d’extrême droite belge Vlaams Belang qui lui aurait ouvert les yeux sur la vraie nature du groupe. La proximité des élections serait donc une pure coïncidence.

Rafaële Rivais

Notes

[1L’Humanité du 20 juillet 1998.


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