le négationnisme n’est pas une opinion, c’est un délit


article communiqué de la section de Toulon de la LDH  de la rubrique extrême droite
date de publication : samedi 13 septembre 2008
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La section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme demande à Jean-Sébastien Vialatte, député-maire de Six-Fours-les-Plages, de ne pas permettre le déroulement à l’intérieur de la mairie d’une université de rentrée qui donnerait la parole à un avocat négationniste.

Note ajoutée le 14 septembre :

Nous vous proposons d’écrire au maire de Six-Fours pour lui demander d’annuler l’autorisation qu’il a donnée au Parti populaire (ci-dessous les coordonnées de Jean-Sébastien Vialatte et un exemple de message à lui adresser).


Communiqué de la section de Toulon de la LDH

Le négationnisme n’est pas une opinion, c’est un délit

L’Université de rentrée du Parti populiste, se tiendra à Six-Fours-les-Plages les 20 et 21 septembre prochain. Les intervenants annoncés sont Alain Soral, Louis Aliot, secrétaire général du FN, Franck Timmermans, qui est passé du FN au MNR avant de fonder le Parti populiste, Jean-Marie Le Pen… L’avocat Eric Delcroix viendra disserter sur le thème « Les droits de l’homme, une imposture contre la liberté de pensée et de conscience ».

Invoquant les libertés publiques, Jean-Sébastien Vialatte, député-maire de Six-Fours a permis que cette « Université de rentrée » se déroule au sein de la mairie de Six-Fours [1]. Le maire de Six-Fours déclare ignorer les noms des participants — « on n’a pas demandé [de liste], ça ne se fait pas » a-t-il déclaré récemment à Var Matin.

Sans doute Jean-Sébastien Vialatte ignore-t-il que Maître Eric Delcroix a été condamné par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, en octobre 1996, pour contestation de crimes contre l’humanité, après la parution, en septembre 1994, d’un livre intitulé « La Police de la pensée contre le révisionnisme. »

Nous demandons à Jean-Sébastien Vialatte de reconsidérer l’autorisation qu’il a donnée. Il ne s’agirait pas là d’une atteinte à la liberté d’expression, car la contestation de crimes contre l’humanité n’est pas une opinion mais un délit. Le maintien du déroulement de l’Université de rentrée du Parti populiste dans un local de la mairie de Six-Fours serait considéré comme une complaisance inadmissible envers l’extrême droite et un message en direction de ses électeurs.

La section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme veut croire que le maire de Six-Fours entendra son appel.

Toulon, le 13 septembre 2008

[1] Notons que le maire de Six-Fours avait fait preuve de moins de compréhension pour une réunion d’information auprès des associations locales que les élus socialistes du Conseil régional souhaitaient organiser. La demande, faite le 24 mai 2008, de prêt d’une salle municipale à partir de 18 h, au cours de la semaine du 16 au 21 juin, n’avait pas reçu de suite favorable.

La communauté juive demande au maire d’annuler le rassemblement

par Fred Dumas, Var Matin, le 13 septembre 2008 [extraits]

« Nous avons adressé un courrier au maire de Six-Fours pour lui demander d’annuler cette manifestation », confie Me Yves Haddad, avocat toulonnais et président d’honneur de la communauté juive de Toulon.

« Je sais qu’il est toujours délicat d’interdire. Mais compte tenu de la spécificité de notre département, qui a connu pendant tant d’années le Front National et la violence verbale des auteurs invités, il ne convient pas de permettre la tenue d’une telle réunion politique. C’est une réaction morale que j’ai... ».

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Hier, le centre communautaire israélite de Toulon et du Var a écrit au maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte, pour lui demander d’annuler purement et simplement la manifestation.

« Même si le parti populiste ne représente pas grand-chose, il véhicule des idées qui sont nocives à la démocratie », indique-t-il « Je vous fais part de ma surprise, connaissant votre sens profond de la démocratie d’avoir permis cette tenue dans cette ville d’autant plus que parmi les orateurss, en plus de ceux qui sont devenus
des “ classiques ” de l’extrême droite en France, il y a l’intervention de M. Eric Delcroix, négationniste déclaré et plusieurs fois condamné à ce titre
 », écrit M. Aziza, président de la communauté du Var.

« Je me devais d’attirer votre attention compte tenu de la considération que notre communauté a vis-à-vis de vous et de la déception que cette réunion suscite puisqu’organisée dans notre département qui a déjà été souillé par ce genre de prétendus hommes politiques. »

Action proposée

Adressez au maire de Six-Fours un message lui demandant d’annuler l’autorisation qu’il a donnée au Parti populaire.

- adresse : Mairie, BP 97, 83183 Six-Fours-Les-Plages
- téléphone : 04 94 34 93 69
- fax 04 94 25 63 77
- jean-sebastien.vialatte@mairie-six-...

Un exemple de message dont vous pouvez vous inspirer :

Monsieur le député-maire de Six-Fours,

Je vous demande d’annuler l’autorisation que vous avez donnée au Parti populiste de réunir son Université de rentrée dans un local municipal de Six-Fours-les-Plages les 20 et 21 septembre prochain.

En effet, le programme de cette réunion annonce un exposé de l’avocat négationniste Eric Delcroix, condamné en octobre 1996 pour contestation de crimes contre l’humanité.

Le négationnisme n’est pas une opinion mais un délit.

Avec mes salutations républicaines.

P.-S.

Note ajoutée le 16 septembre 2008

« Depuis 1990, les associations ont pu s’appuyer sur une loi, la loi Gayssot, condamnant les propos visant à nier la réalité de l’extermination raciale. Le principe sur lequel s’adosse cette loi est simple : le négationnisme ne constitue pas l’expression d’une opinion, mais c’est une violence, une attaque intolérable ciblée sur les victimes, les survivants, sur une communauté. Ce dispositif considère également que le négationnisme est une des formes modernes de l’antisémitisme, et qu’il doit être réprimé comme un abus raciste de la liberté d’expression. Dès sa promulgation, en 1990, cette loi a été combattue par l’extrême-droite. Le Front National y a immédiatement vu un obstacle à sa réhabilitation de la période de la Collaboration, à son désir de revanche sur l’Histoire. L’avenir lui a donné raison : Jean-Marie Le Pen est à ce jour la personne la plus souvent condamnée, en vertu de la loi Gayssot, pour ses multiples attentats verbaux. »

Didier Daeninckx, Le lieu du crime [1]

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