élections régionales de mars 2010 : les électeurs d’extrême droite ont préféré l’original à sa copie


article de la rubrique extrême droite
date de publication : vendredi 16 avril 2010
version imprimable : imprimer


« Le regain du parti d’extrême droite », auquel on a assisté en Paca lors des élections régionales de mars 2010, «  s’appuie sur 
les “petites classes moyennes” orientées à droite, qui constituent son socle depuis les années quatre-vingt » : elles ont utilisé ce vote, «  comme une manière de voter à droite quand on trouve la droite pas convaincante. »

Une étude 
de l’Ifop analyse 
le retour vers le FN d’une partie importante des électeurs frontistes qui avaient été séduits en 2007 
par Nicolas Sarkozy.
Pour Jérôme Fourquet et Damien Philippot, si « la technique du “siphonnage” de l’électorat frontiste [a été] mise en échec », c’est notamment « parce que le débat sur l’identité nationale est apparu aux yeux de l’opinion comme une “stratégie”, comme une tentative de capter une nouvelle fois le vote Front National, ». Les deux politologues font des remarques analogues au sujet du recours par l’UMP au thème de l’insécurité entre les deux tours des élections régionales.

Deux analyses parues récemment dans le quotidien L’Humanité.


Qui sont les électeurs du FN ? Le cas marseillais

par Christophe Deroubaix, L’Humanité, 24 mars 2010


Le regain du parti d’extrême droite s’appuie sur 
les « petites classes moyennes » orientées à droite, qui constituent son socle depuis les années quatre-vingt.

Lu dans la presse locale la semaine dernière  : « Comment ne pas comprendre le vote d’un électeur FN habitant un quartier sensible où les zones de non-droit s’étendent… ? » Au-delà de la douteuse compréhension, pas grand monde ne contestera l’image de cet électeur type du parti d’extrême droite, ce bon Français abandonné aux « lois » des cités, ce citoyen débordé par le cours des choses qui crie sa rage en glissant dans l’urne un bulletin de haine. Et pourtant, cet archétype, véhiculé par la thèse du « gaucho lepénisme », chère au politologue Pascal Perrineau, ne repose sur rien, si ce n’est sur l’apparence des choses et une volonté idéologique. La faute au « prolo ». La faute aux « cocos » qui, au moins, avant, savaient le canaliser, le « prolo ». Dès 2002, le chercheur Christophe Traïni dénonçait cette « théorie misérabiliste » du vote FN. Sous son autorité, Joël Gombin a rédigé son mémoire de master sur le vote FN dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse. Il continue de travailler le sujet en vue d’une thèse. De son enquête, il ressort trois conclusions  : il n’y a pas de corrélation entre le vote FN et le vote ouvrier, ni avec la présence d’immigrés, pas plus de lien avec le vote communiste des années soixante-dix et quatre-vingt. L’apparition du vote FN dans les années 1984-86 est le fruit, selon lui, de « la radicalisation d’une frange de la droite ». « Le socle historique du FN en Paca, c’est la petite bourgeoisie (artisans, commerçants, petits chefs d’entreprise) et les rapatriés d’Afrique du Nord », ajoute-t-il. Aujourd’hui, « le vote FN est utilisé comme une manière de voter à droite quand on trouve la droite pas convaincante ».

Regardons les résultats des dernières élections régionales dans les Bouches-du-Rhône, département le plus peuplé de la région, à forte tradition ouvrière et dont la principale ville, Marseille, a souvent été présentée comme la « capitale » du FN. Jean-Marie Le Pen a recueilli 113 118 voix, soit 20,54 %, lors du premier tour et 147 846 voix, soit 22,99 %, lors du second tour.

À Marseille, les scores s’établissent ainsi  : 21,48 % et 22,75 %. Soit dans la moyenne départementale. Marseille la populaire qui fit longtemps figure de terre d’élection du FN  : le raccourci a entretenu le mythe du « gaucho lepénisme ». Pourtant, ce sont « les petites classes moyennes » qui ont fait le succès de Le Pen. La trame urbaine des quartiers Nord de Marseille entre noyaux villageois (part importante de seniors) et cités facilite la lecture « sociale » des élections. Dimanche dernier, dans le bureau du village de Sainte-Marthe, le FN a recueilli 33 % tandis que dans les deux bureaux voisins situés au cœur de l’une des plus fortes concentrations de logements sociaux de France, il a plafonné à 11 %, loin derrière la gauche et l’impressionnante cohorte d’abstentionnistes (59 % au deuxième tour). « Le vote FN est aussi un moyen de se distinguer des classes populaires, surtout lorsqu’elles sont perçues de manière ethnique », pointe Joël Gombin. En raccourci  : je ne suis pas ouvrier et je suis blanc. Il faut ajouter que, selon le sociologue André Donzel, la « propriété » de sa propre résidence est l’une des clés de compréhension de la carte électorale marseillaise. Nous voilà assez loin du brave travailleur assistant de son balcon à la dérive d’une société.

Le tableau devient encore plus lumineux aux portes de Marseille. Les Pennes-Mirabeau (20 390 habitants), Allauch (19 000 habitants), et Plan-de-Cuques (10 536). Entre 26 % et 30 % pour Le Pen lors du second tour. Pas de « quartier sensible » en vue, pas plus que de « zones de non-droit ». Alors  ? Il faut d’abord décrire le « modèle » de ces villes. Elles furent, jusque dans les années soixante-dix, des villages avant de « subir » le phénomène de « périurbanisation ». La croissance démographique a été spectaculaire. Aux catégories populaires – noyau dur originel de ces villages – sont venues s’ajouter des classes moyennes et supérieures. Aujourd’hui, ces villes périphériques représentent le rêve de la campagne près de la ville, ou pour le dire autrement, les avantages de la proximité de la ville sans ses « inconvénients ». Le revenu médian par ménage y est supérieur, voire largement supérieur, à la moyenne de l’aire étudiée. L’accroissement de la population est désormais bien inférieur à la moyenne départementale, illustrant un « entre-soi » concrétisé notamment par le refus, partagé par les édiles et une frange majoritaire de la population, de construire des logements sociaux. Leurs maires, deux sont membres du PS, l’un se définit comme « divers », cultivent un « anti-marseillisme » de bon aloi qui renforcent leurs réélections dans un fauteuil. Ces trois villes ont voté massivement pour Nicolas Sarkozy (entre 35 % et 42 % au premier tour, entre 64 % et 70 % au second) et, depuis de nombreuses années, elles ont accordé au FN des scores bien supérieurs à la moyenne départementale.

« Dans le périurbain, chacun a une “ bonne raison ” de vouloir se protéger », analyse Joël Mongin. Un « autochtone » a mal vécu l’intrusion de ces « cadres parisiens » (même si, pour la plupart, ils n’étaient pas plus parisiens qu’évêques de Canterbury) qui ont renchéri le coût du foncier, compliquant l’installation de ses enfants. Le cadre en question veut se protéger des dangers perçus (insécurité, déclassement). Cette double « bunkérisation » mentale trouve dans le discours « frontiste » de la peur comme un prolongement. Dans ce tableau, il y a presque un côté Désert des Tartares : la ville « périurbaine » en fort retranché face aux périls de la grande ville. « A chaque fois qu’un problème de sécurité se pose, le maire l’explique par la proximité des quartiers Nord de Marseille », relate un militant communiste des Pennes-Mirabeau. « Marseille »… 
ou le mot-clé pour tous les sous-
entendus  : les pauvres, les immigrés… Les « Giovanni Drogo » provençaux se rendront-ils compte trop tard que cela les divertit de l’essentiel  ? 
Reliront-ils avec profit la dernière page du roman de Dino Buzzati  : « Mais une question lui vint ensuite à l’esprit  : et si tout était une erreur  ? ».

Christophe Deroubaix

Extrême droite. Pourquoi le FN remonte

par Jérôme Fourquet, Directeur adjoint du département opinion de l’IFOP
et Damien Philippot, directeur de clientèle au département opinion de l’IFOP
publié dans L’Humanité, le 10 avril 2010


Une dynamique de second tour atypique

Si un débat a pu exister après le premier tour des élections régionales pour savoir s’il y avait ou non une vraie remontée du FN, la question semble tranchée à l’issue du second. En effet, dans 22 des 51 départements où il était encore en lice [1], le parti de Jean-Marie Le Pen a atteint ou dépassé le 21 mars 2010 son score des régionales de 2004, qui avaient pourtant constitué un très bon « cru » pour le Front national.

Obtenant en moyenne 17,8 % des suffrages dans les 12 régions où il était parvenu à se maintenir, le Front national a bénéficié d’une dynamique favorable entre les deux tours  : la moyenne obtenue dans les 12 régions sujettes à triangulaires s’établissait en effet à 15,1 % le 14 mars, ce qui signifie que le mouvement a progressé de plus de 2,5 points entre les deux tours là où il est resté dans la compétition. En nombre de voix, alors qu’il ne concourait plus que dans une minorité de régions (12 sur 26), le Front national n’a perdu entre les deux tours que 280 000 bulletins au niveau national.

Cette augmentation du score du FN est d’autant plus significative qu’elle s’opère dans un contexte de hausse de la participation et qu’elle s’inscrit en rupture avec les phénomènes observés lors des scrutins régionaux précédents. En 2004 en effet, le FN avait obtenu en moyenne au premier tour 16,2 % dans les 17 régions où il avait réussi à provoquer des triangulaires  ; au second tour, dans ces mêmes régions, le Front national perdait plus d’un point. Pour le FN, les élections locales à deux tours se traduisent habituellement soit par une baisse du score entre les deux tours, soit par une progression très limitée (en dehors des récents scrutins municipaux et législatifs à Hénin-Beaumont, où Marine Le Pen a systématiquement réussi à créer une dynamique entre les deux tours). À cet égard, les élections régionales de 2010 font figure d’exception.

L’analyse de la carte électorale au niveau cantonal, voire communal, permet d’identifier l’un des ressorts locaux de cette progression dans les reports de voix s’étant portées sur des listes d’extrême droite dissidentes au premier tour. Entre les deux tours, le FN gagne ainsi 16,7 points à Orange et 12,3 points à Bollène dans le Vaucluse, fiefs de Jacques Bompard, qui menait la liste de la Ligue du Sud au premier tour. On peut constater le même phénomène en Moselle  : + 11,7 points à Rimling, + 7,9 à Epping et + 6 à Stiring-Wendel, communes où la liste « anti-minarets » avait recueilli de bons résultats.

Mais une autre raison majeure doit être avancée pour expliquer ce phénomène inédit  : au premier tour, le Front national semble avoir été l’une des principales victimes de l’abstention, une partie de ses électeurs ayant attendu le second tour pour se rendre aux urnes. Tout semble en effet indiquer que le FN disposait parmi les abstentionnistes d’une « armée de réserve » et que le sursaut de la participation observé au second tour lui a profité.

L’abstention comme sas de sortie du sarkozysme

Contrairement à ce qui a souvent été dit, le FN n’a aucunement bénéficié de la forte abstention du premier tour des régionales, mais il en a au contraire pâti, et ce peut être davantage que d’autres formations à l’électorat moins populaire. Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, c’est dans les cantons historiquement les plus frontistes (on peut retenir comme critère le vote au premier tour à la présidentielle de 2002, par exemple) que l’abstention a été la plus forte au premier tour des régionales.

Le très haut niveau d’abstention relevé le 14 mars a surtout frappé le FN dans la moitié est du pays, particulièrement abstentionniste  : quand bien même il a obtenu ses meilleurs scores à l’est d’une ligne allant du Havre à Marignane, à l’instar des précédents scrutins, il a dans ces mêmes zones, Nord-Pas-de-Calais, Paca et Lorraine mis à part, subi de fortes baisses par rapport aux scores de 2004. (…) En 2007, Nicolas Sarkozy avait fait dans les régions de l’est ses meilleurs scores grâce à une captation d’une partie de l’électorat frontiste. Cette année, au premier tour des élections régionales, une bonne part de cette France populaire de l’est a choisi d’exprimer son mécontentement par l’abstention plutôt que par le vote FN. L’abstention est ainsi apparue comme un sas de sortie du sarkozysme avant de se transformer au second tour pour partie en vote Front national.

Nul doute par ailleurs que les nombreux commentaires sur le succès du FN au lendemain du premier tour et sa capacité à se maintenir dans de nombreuses régions ont contribué à remobiliser une partie d’un électorat qui ne croyait plus guère dans les chances de succès de cette formation politique. L’effet d’entraînement né le 14 mars contribuerait donc lui aussi à expliquer l’augmentation inédite du score frontiste observée entre les deux tours du scrutin (…). Pour cet électorat qui cherche souvent à faire passer un message, le FN redevenait soudain un média utile et crédible, et le bulletin Front national, après avoir été émoussé, retrouve aujourd’hui tout son tranchant.

La technique du « siphonnage » de l’électorat frontiste en échec

Un autre élément d’analyse met en lumière le succès du FN à l’issue du second tour des élections régionales  : les 17,8 % obtenus dans les douze triangulaires lui assurent un score équivalent à celui mesuré dans ces mêmes régions en 2004. Certes le nombre de régions dans lesquelles siégeront des élus frontistes est en recul par rapport au précédent scrutin (et le FN est notamment absent dorénavant du conseil régional d’Île-de-France), mais la dynamique électorale enregistrée entre les deux tours confirme le regain de forme observé le soir du premier. Après le score décevant de Jean-Marie Le Pen en 2007 (10,4 % des suffrages), la déroute des législatives de 2007 (4,2 %) et peu de temps après des élections européennes très moyennes (6,3 % en juin 2009), le Front national signe à l’occasion de ces élections régionales son retour au premier plan de la scène politique française.

C’est évidemment la déception d’une partie de l’électorat « siphonné » en 2007 par Nicolas Sarkozy qui explique en premier lieu cette remontée du FN. De toute évidence, on observe à l’occasion de ces régionales le retour au bercail d’électeurs séduits par le discours du candidat Sarkozy lors de la campagne présidentielle. Avoir assumé d’être le leader d’une droite décomplexée, avoir proclamé sa détermination sur les thématiques sécuritaires et migratoires, avoir prôné la valeur travail et dénoncé l’assistanat ont été des stratégies payantes en 2007 mais ont aussi créé des attentes fortes aujourd’hui manifestement déçues chez une partie de l’électorat de la présidentielle. Comme le montre le tableau suivant présentant une analyse des données cantonales agrégées, c’est bien dans les zones où Jean-Marie Le Pen avait subi les plus fortes pertes en 2007 que les scores du FN aux régionales de 2010 traduisent les plus fortes progressions par rapport à la dernière élection présidentielle. Et inversement, c’est également dans ces cantons que le niveau de l’UMP est le plus en retrait par rapport aux résultats obtenus par Nicolas Sarkozy en 2007 et que l’abstention a également le plus augmenté. Une partie importante de ces électeurs frontistes séduits en 2007 est donc retournée vers le FN, soit directement au premier tour, soit au second après un passage par l’abstention.

Le débat sur l’identité nationale  : un révélateur de la stratégie sarkozyste

Quant au débat sur l’identité nationale, il est régulièrement convoqué pour expliquer le regain de forme du Front national. À ce sujet, la réalité semble un peu plus complexe que ce que les analyses mettent la plupart du temps en avant et il est difficile de se contenter de l’explication de base reprise par de nombreux commentateurs selon laquelle, ayant mis au cœur du débat public des thématiques traditionnellement portées par le FN, ayant créé en somme un « bruit de fond » sur l’immigration et les questions identitaires, le gouvernement aurait fait le jeu de ce dernier. Cette analyse est assez réductrice  : n’oublions pas qu’en 2007 le candidat Sarkozy avait procédé exactement de la même manière pour récupérer une partie de l’électorat lepéniste et que cela lui avait été grandement favorable. Que le même phénomène n’ait pas produit les mêmes effets trouve une explication dans la perception qu’ont eue les Français du débat porté par Éric Besson. Un sondage de l’Ifop réalisé à la fin novembre 2009 [2] révélait ainsi que, pour 72 % des personnes interrogées, ce débat avait un objectif purement électoraliste  : c’est bien parce qu’il est apparu aux yeux de l’opinion comme une « stratégie », comme une tentative de capter une nouvelle fois le vote Front national, qu’il a rapidement été démonétisé et qu’il a fini par produire l’effet inverse de celui recherché (…).

On relèvera enfin pour expliquer la remontée du Front national que la campagne portée par Marine Le Pen au niveau du Nord-Pas-de-Calais, mais aussi au plan national, a mis l’accent sur des thématiques nouvelles pour le FN, susceptibles d’attirer un électorat élargi ou de rassembler les déçus du sarkozysme. Effets de la mondialisation sur l’emploi et le pouvoir d’achat, délocalisation des activités, aggravation des inégalités, menaces contre la laïcité, décalage entre les élites et le peuple ont été autant de sujets investis par celle qui aspire à prendre la tête du parti (…).

D’une manière plus générale, et il s’agit là d’un élément très important dans l’explication de la dynamique retrouvée du FN  : en dépit du score élevé observé en Paca, c’est désormais Marine Le Pen qui incarne le parti, plus que son père (…).

Un passage de relais symbolique semble s’être ainsi d’ores et déjà effectué entre elle et son père, donnant du mouvement une image plus moderne, plus dynamique et moins extrémiste.

Pour 2012, la reconquête de l’électorat frontiste par Nicolas Sarkozy sera difficile. On peut en effet penser qu’il parviendra difficilement à réutiliser au sein de l’électorat populaire les leviers de 2007  : le débat sur l’identité nationale et la réactivation de la thématique sécuritaire entre les deux tours des régionales prouvent que cette stratégie n’est plus payante. Miser ainsi sur un « retour aux fondamentaux », tel qu’on semble l’envisager actuellement à l’Élysée, pourrait s’avérer peu productif, même si une part non négligeable des électeurs de droite sont toujours prêts à troquer la radicalité du discours contre un début de mise en application concrète de mesures, notamment sur la sécurité et l’immigration. Plus que sur le discours, c’est désormais sur les résultats que Nicolas Sarkozy sera jugé lors de la prochaine élection présidentielle.

Jérôme Fourquet et Damien Philippot

P.-S.

Le thème de l’“insécurité” [3]

De la même façon, l’insistance de l’UMP sur le problème de l’insécurité entre les deux tours des élections régionales a produit des effets similaires : loin de mobiliser l’électorat en faveur de la majorité présidentielle, cette initiative semble avoir elle aussi été perçue par l’électorat comme une opération de communication et a contribué à faire basculer une partie des abstentionnistes vers le vote FN au second tour. On peut également penser que la posture de déni des résultats des élections par les ténors de l’UMP au soir du premier tour a été perçue par ces électeurs comme une non prise en compte du message adressé, d’où une amplification du vote FN au second tour.

Jérôme Fourquet et Damien Philippot

Notes

[1Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Aude, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Hérault, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Loire, Lozère, Pas-de-Calais, Pyrénées-Orientales, Savoie, Seine-Maritime, Somme et Var.

[2Sondage Ifop réalisé pour le Journal du dimanche, les 26 et 27 novembre 2009 auprès d’un échantillon national de 955 personnes, représentatif de l’ensemble de la population française âgée de dix-huit ans et plus.

[3Référence : « Elections régionales : décryptage sur la remontée du FN » 2/2, 13 avril 2010 : http://www.delitsdopinion.com/2expe...).