32 ans ! ça suffit


article de la rubrique justice - police > justice
date de publication : jeudi 12 mai 2022
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Au-delà même du droit, le maintien en détention des prisonniers basques, depuis plus de 30 ans, est ressenti comme le signe d’une logique de vengeance.



avec le soutien des Artisans de la Paix #OrainPresoak @Artisans_Paix
Dynamique civile ayant permis le désarmement de ETA, et cherchant à renforcer les logiques de paix et de dialogue au Pays Basque. #PaixenPaysBasque #9décParis

22-04-2022 : Au mois de mai, deux échéances judiciaires importantes  :

* Le 13 mai, une nouvelle demande de libération conditionnelle, formulée en août dernier, par le détenu Ion Parot, ancien membre d’ETA incarcéré depuis 32 ans, sera étudiée par la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris. C’est la sixième qu’il formule.
* le 19 mai, se tiendra le procès en appel de Jakes Esnal, incarcéré à Saint-Martin-de-Ré depuis 32 ans aussi. La même juridiction devra statuer sur sa demande de remise en liberté, déjà rejetée en septembre 2020, mais pour laquelle la Cour de cassation avait fait droit au recours déposé par le détenu basque septuagénaire. Son cas sera donc à nouveau étudié. [1]

 [2]

« Le maintien en détention des prisonniers basques et le mépris de leur état de santé sont ressentis comme des signes d’une logique de vengeance  »

Un collectif de responsables d’ONG, de syndicalistes, d’universitaires et d’artistes, parmi lesquels, parmi lesquels Malik Salemkour, Marie Desplechin, Cécile Duflot et Hervé Di Rosa, dénonce, dans une tribune au « Monde », « l’acharnement d’Etat » contre les prisonniers basques, notamment Ion Parot et Jakes Esnal, détenus depuis trente-deux ans.

Des personnes manifestent en soutien aux prisonniers basques et pour demander de meilleures conditions de détention à Bayonne, le 8 janvier 2022. GAIZKA IROZ / AFP
Tribune. Après des décennies de violences au Pays basque, en Espagne comme en France, le choix volontaire a été fait de lancer, en 2011, un processus de paix avec un désarmement final de l’ETA en 2017, à l’initiative de personnalités civiles et politiques « artisans de la paix », pour inscrire exclusivement l’avenir dans le débat démocratique.

Ce tournant historique de pacification est toujours bloqué par un gouvernement français qui se refuse au dialogue avec les acteurs engagés dans cette dynamique, comme à toute avancée concrète en faisant des gestes d’apaisement et de justice, en dépit d’appels répétés d’un large consensus de la société civile et d’élus locaux de tous bords.

Sans plus aucun motif légitime et au-delà même du droit, le maintien en détention des prisonniers basques, l’application constante du statut de « détenu particulièrement surveillé » (DPS), l’ignorance des demandes de liberté conditionnelle et le mépris de leur état de santé sont ressentis comme autant de signes d’une logique de vengeance.

Exemple corse : Les situations de Ion Parot et Jakes Esnal, tous deux âgés de plus de 70 ans et détenus depuis plus de trente ans, sont exemplaires d’un acharnement d’Etat qui prend le risque de les voir mourir en prison et d’un embrasement de réactions impatientes dans le Pays basque, à l’exemple de ce qui se passe en Corse. [3]


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