justice pour Steve


article de la rubrique justice - police > justice
date de publication : samedi 27 juin 2020
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Notre peine, notre indignation ne sont rien à côté de l’épreuve que traversent les parents, les amis, les proches de Steve ...


21 juin 2020 : manifestation de soutien en hommage au jeune Steve Maia Caniço, 24 ans, mort noyé dans la Loire, le soir de la Fête de la musique, à Nantes, l’an dernier.

"Le téléphone de Steve a-t-il pu être géolocalisé grâce aux expertises qui ont été diligentées ? L’expertise de l’appareil, cruciale, pourrait révéler où se trouvait précisément le jeune homme, à l’instant où les gaz lacrymogènes ont envahi le quai ? Et, ainsi, conclure à un lien de causalité, ou non, entre la charge policière et la chute du jeune homme dans la Loire." [1]

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13/09/2019 : " Steve : un rapport qui charge les policiers, pas la préfecture _ Rendu public vendredi par le ministère de l’Intérieur, le rapport de l’IGA déplore la violence excessive déployée par les forces de l’ordre le 21 juin à Nantes." [2]

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02/09/2019 : "Le rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), saisie après le décès de Steve Maia Caniço lors de la Fête de la Musique à Nantes, marquée par une opération policière controversée, sera rendu "au plus tard au 15 septembre", a annoncé lundi Laurent Nuñez.

Les résultats de cette enquête étaient attendus pour mercredi mais "le chef de service a demandé au ministre de l’Intérieur un délai complémentaire pour rendre ses conclusions", a déclaré sur Cnews le secrétaire d’Etat à l’Intérieur.

"Ce délai complémentaire lui a naturellement été accordé, c’est une affaire complexe, et au plus tard au 15 septembre nous aurons ce rapport", a-t-il ajouté." (AFP, publié le lundi 02 septembre 2019 à 09h40)

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11/08/2019 : "La plupart des témoins décrivent un sentiment d’incompréhension. Face au simple non-respect d’un horaire, ils ne comprennent pas la violente réaction policière. «  Leur rôle est d’assurer la sécurité, non d’orchestrer le chaos », estime l’un d’entre eux. « C’est encore douloureux dans mon esprit, j’ai vu des attaques violentes et gratuites dans ma vie, mais celle-ci était parfaitement infondée. Des matraques sur des gamins en tee-shirt, c’était terrifiant d’incompréhension, surréaliste. ’Disproportionnée’ n’est pas le même terme adéquat », s’insurge un autre.

Le JDD précise que 18 des 148 témoins affirment avoir vu des jeunes tomber dans le fleuve sans que les policiers ne s’en préoccupent. « Quand on est allés voir la police pour leur dire qu’il y avait des gens à l’eau, on s’est fait envoyer balader : ’Cassez-vous ou on vous embarque’  », relate un témoin. Des dires confirmés par un autre : « On était une dizaine près de l’eau, on suivait un mec qui se débattait dans la flotte. On est allés voir les flics pour qu’ils nous aident, ils ont répondu texto : ’C’est pas notre boulot, c’est celui des pompiers’ » (...)

Dans l’affolement, certains passants repèrent une personne inconsciente. Ils lui viennent en aide malgré les affrontements qui les entourent. « On s’est fait gazer et nous avons dû nous-mêmes transporter le jeune homme dans le camion de la protection civile alors que le gaz nous brûlait la gorge. C’était irrationnel et dangereux », avoue l’un d’entre eux." [3]

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01/08/2019 : "C’est tellement grossier dans la volonté de disculper la police que ça va être inacceptable pour beaucoup de gens", a expliqué jeudi 1er août sur franceinfo, Philippe Boussion, secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police FO Pays-de-la-Loire.

Il réagissait après la publication du rapport de l’IGPN sur la mort de Steve Maia Caniço à Nantes. Le rapport ne fait pas de lien entre l’action de la police et la mort du jeune animateur périscolaire de 24 ans. "C’est juste inaudible de dire qu’il y a aucun lien", a-t-il avancé.

"Le rapport lui-même dessert la police nationale. Je le dis clairement. Et surtout les policiers de terrain", a-t-il regretté.

Selon lui, "l’IGPN par grand miracle disculpe tout le monde dans la hiérarchie, charge la mairie, les petits policiers de terrain. Franchement ce n’est pas sérieux". [4]

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A Toulon, près de 200 personnes pour demander Justice pour Steve et pour Zineb, le 1er aoùt, devant le Palais de Justice.

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Communiqué - JUSTICE POUR STEVE

Steve Maia Caniço fêtait, avec des amis sur les bords de Loire, la musique, ce 21 juin 2019 où un ordre a été donné de les faire déguerpir parce qu’il était 4 heures du matin.

L’intervention aurait été menée, au moins pour partie, par des membres de la Compagnie Départementale d’Intervention de la Brigade Anti-Criminalité avec la présence d’un chien, l’utilisation importante de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et la présence de lanceurs de balles de défense. On sut le lendemain que plusieurs personnes étaient tombées à l’eau, que les secours ont repêché 14 personnes durant la nuit et que Steve restait introuvable.

Il a fallu attendre le 20 juillet pour que le procureur Sennès annonce le recours à un sonar pour tenter de retrouver le corps du jeune homme.


Comment peut-on parler, dans ce contexte, comme le fait le Premier ministre, d’intervention « justifiée » et « pas disproportionnée », de surcroît, en prenant appui sur un « rapport » de l’IGPN bouclé le 16 juillet, alors qu’au 8 juillet aucune enquête judiciaire sur cette action de la police n’avait été ouverte et alors que le corps de Steve n’a été retrouvé que 14 jours après ?

Notre peine, notre indignation ne sont rien à côté de l’épreuve que traversent les parents, les amis, les proches de Steve qui depuis un mois ne savaient pas où était ce jeune homme et qui sont à nouveau cruellement frappés par un dit rapport qui n’apporte aucune explication à sa mort tragique.

Deux enquêtes sont en cours, dont une ouverte par la famille et l’autre par le Défenseur des droits qui s’est auto saisi. Le Premier ministre annonçait hier l’ouverture d’une enquête administrative. Aujourd’hui, des députés réclament une enquête parlementaire …

Ne tardons plus, il serait indigne de « jouer la montre » dans une affaire qui méritait, dès le début, un peu plus de réactions, d’investigations, tout simplement d’humanité,

et réclamons, de toute urgence, que la vérité soit enfin dite sur ce qu’il s’est passé lors de l’intervention de la police, que la chaîne de commandement de la gestion de cette dramatique intervention soit recherchée, que le ministère de l’Intérieur renonce à une doctrine de maintien de l’ordre qui entache notre démocratie.

Communiqué LDH Toulon, 31 juillet 2019

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P.-S.

LIRE : « Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérable » (blog Mediapart d’Eloïse BAJOU) [6]


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