Appel de la section de Toulon de la LDH, à un rassemblement fraternel, le 8 mai 2005 à 10 h, esplanade des Droits de l’Homme à Toulon.
08 mai 1945 - 08 mai 2005
Il y a soixante ans, le 8 mai 1945, la France fêtait dans l’allégresse la victoire sur les nazis, victoire à laquelle les habitants des colonies françaises avaient largement contribué. Le même jour, de l’autre côté de la Méditerranée, des Algériens ont voulu manifester leur aspiration à la liberté. A Sétif, un jeune scout, Bouzid Saal, refuse de baisser son drapeau algérien ; il est abattu par la police française. On sait les massacres qui s’ensuivirent dans le Constantinois au cours desquels 102 Européens et plus de 10 000 Algériens trouvèrent la mort.
Plus de quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, la France commence à reconnaître les faits établis de longue date : l’ambassadeur de France en Algérie a récemment qualifié les massacres de Sétif de « tragédie inexcusable ». Nous avons un devoir de vérité ; il faut dire ce qu’a été la guerre d’Algérie : la torture utilisée comme méthode de répression, la « pacification » qui a conduit à parquer de 1 à 2 millions d’Algériens dans des « camps de regroupement » ...
Il faut aller plus loin : dire ce qu’a été la colonisation, cette entreprise de conquête puis de gestion d’un vaste empire au cours de laquelle la République française a trahi ses valeurs. La France, qui s’affirme souvent comme le pays des droits de l’Homme, doit procéder à l’examen critique du passé colonial dont elle s’est longtemps glorifiée. La France doit faire ce qu’on attend de la Turquie et du Japon : regarder son passé en face. C’est pourquoi nous soutenons la pétition des historiens : nous demandons l’abolition de la loi négationniste du 23 février 2005 qui prescrit l’enseignement du « rôle positif de la présence française outre-mer ».
C’est ainsi que l’on pourra combattre tous les préjugés issus de la colonisation et modifier les regards échangés avec ceux d’entre nous qui sont originaires du Maghreb ou de territoires anciennement colonisés.
Le 15 mars 1962, Mouloud Feraoun et ses cinq compagnons, inspecteurs des centres sociaux, étaient assassinés à Alger par un commando de l’OAS. Le 15 mars dernier, la France et l’Algérie leur ont rendu un hommage commun. C’est une façon positive de nous retourner vers notre histoire commune. Il faut poursuivre dans cette voie de la réconciliation, honorer toutes les victimes, et écrire de nouvelles pages d’amitié entre les deux rives de la Méditerranée.
La section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme vous invite tous, quelles que soient vos origines ou votre nationalité, à venir participer à un
rassemblement fraternel, le 8 mai 2005 à 10 h,
sur l’esplanade des Droits de l’Homme(devant la fac. de droit, à côté de la porte d’Italie) à Toulon
Notre tract (au format PDF) :