en Angleterre, tous les mineurs de moins de 18 ans sont désormais fichés


article de la rubrique Big Brother > le fichage des jeunes
date de publication : vendredi 6 mars 2009
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En dépit des nombreuses critiques que le projet avait soulevées, le fichier national des élèves anglais est maintenant en place : les données personnelles – nom, prénom, date de naissance, école, médecin traitant et autres renseignements concernant leurs familles – de onze millions de jeunes sont enregistrées dans une base de données accessible à près de 400 000 personnes. Les échanges d’informations entre les services – gouvernement, municipalités, services sociaux et diverses associations de “protection” contre les maltraitances – seront ainsi facilités. Mais le principe même d’un tel fichier continue à être vivement contesté : est-il nécessaire et raisonnable qu’une telle masse de renseignements confidentiels soit consultable par autant de personnes ?

D’autre part, dans l’intention affichée d’améliorer la “protection” des mineurs, le gouvernement britannique va créer un nouveau fichier afin de répertorier les onze millions d’adultes, un quart de la population majeure, qui travaillent dans le secteur de l’enfance [1].

L’exemple du Rncps est là pour montrer qu’il est aussi difficile pour les Français que pour leurs voisins anglais de résister à la frénésie de fichage qui s’est emparée de leurs gouvernants. Sauront-ils – avec l’aide de D.E.I. et des Nations-Unies – empêcher la création d’un répertoire national de la jeunesse ? ...


Le fichage des enfants anglais suscite des inquiétudes

par Cyrille Vanlerberghe, Le Figaro du 30 janvier 2009


Le gouvernement a mis en service une base de données recensant 11 millions de mineurs pour lutter contre la pédophilie et les mauvais traitements.

La dernière mesure du gouvernement britannique pour lutter contre la pédophilie et les mauvais traitements sur les enfants inquiète les partis d’opposition comme de nombreuses ONG. Depuis lundi, la totalité des enfants anglais sont répertoriés sur un fichier centralisé appelé ContactPoint, destiné à faciliter l’échange d’informations entre les services du gouvernement, les services de santé et d’assistance sociale, les municipalités et diverses associations d’aide à l’en­fance.

Au total, près de 390 000 personnes devraient avoir accès à cette base de données qui recueille le nom, la date de naissance, l’adresse, l’école et le médecin généraliste des 11 millions d’enfants de moins de 18 ans vivant en Angleterre.

Le gouvernement assure que le fichier ne sera accessible qu’avec des identifiants et des mots de passe individuels réservés aux personnes habilitées. Des promesses qui sonnent creux, vu la mauvaise habitude britan­nique de laisser traîner dans la nature divers ordinateurs et clés USB contenant des données personnelles sur les sujets de Sa Majesté.

Depuis deux ans, les services du gouvernement ont notamment égaré les fichiers de 5 millions de personnes recevant des allocations familiales, avec leurs noms, adresses et détails de comptes bancaires, les coordonnées de 3 millions de clients d’auto-écoles et les dossiers de 84 000 prisonniers. L’administration a également perdu des informations confidentielles, tel ce dossier top-secret sur l’état des forces d’al-Qaida en Irak oublié sur la banquette d’un train de banlieue par un fonctionnaire distrait.

Le très grand nombre de personnes qui auront accès au fichier sur les enfants augmente aussi les risques de fuite. Avec les nombreux changements de personnel dans les services publics et les associations, « le mot de passe d’accès à ContactPoint risque de se retrouver sur un Post-it jaune collé à l’ordinateur de la réceptionniste » , prévient dans le Times Ross Anderson, professeur de sécurité informa­tique à l’université de Cambridge. Dans ces conditions, beaucoup craignent que des personnes malintentionnées puissent accéder au système.

« Des systèmes Big Brother »

Le fichier « va augmenter les risques d’abus sur des enfants vulnérables, met en garde Michael Gove, responsable de l’éducation au sein du parti conservateur. Créer plus de bureaucratie autour d’informations sensibles et accessibles par des centaines de milliers de personnes ne va pas améliorer la protection des enfants. Nous avons besoin d’investir dans du personnel, pas dans des systèmes Big Brother. »

L’annonce du gouvernement travailliste intervient quelques mois après le scandale du meurtre de Baby P dans le nord de Londres, dont les souffrances ont révolté tout le pays. Ce petit garçon de 17 mois est mort de blessures infligées pendant des mois par sa mère et son beau-père, malgré de nombreuses visites des services sociaux et des passages répétés de l’enfant aux urgences. L’information avait circulé correctement entre les divers services, mais aucune décision n’avait été prise par les responsables.

Cyrille Vanlerberghe


Et, pour familiariser les enfants avec les progrès de la technologie...

Le bracelet électronique pour enfants
suscite des réactions partagées

[source AFP - 12/01/2009 - L’Expansion.com]


Le bracelet de surveillance électronique, pour suivre à distance les allées et venues de ses enfants, a suscité des réactions mitigées au salon de l’électronique (CES) de Las Vegas. Le « num8 », fabriqué par la société britannique lok8u, est une balise par satellite (GPS et GSM) qui s’attache au poignet, avec une précision d’environ 3 mètres.

« Il ne fonctionne que quand il est accroché au poignet de l’enfant », explique un porte-parole, Matthew Salmon, « et est très difficile à enlever ». « Même si l’enfant réussissait à l’enlever, cela enverrait un message d’alerte sur votre téléphone portable » précise-t-il : « vous auriez une carte Google avec sa localisation précise, le nom de la rue et le code postal ».

En temps normal, quand l’enfant porte la montre, un parent peut envoyer un simple texto pour savoir exactement où il se trouve. « Vous pouvez aussi désigner un périmètre donné, une barrière invisible, et s’ils vont au-delà, vous serez alerté », ajoute Matthew Salmon, « vous aurez immédiatement un texto ».

« Il s’agit vraiment juste de vous tranquilliser »

D’après Matthew Salmon, cette montre-balise étanche et résistante fonctionne jusqu’à trois jours sans avoir besoin d’être rechargée. Elle doit être mise en vente cette année en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis au prix de 200 dollars, avec un abonnement de 10 dollars par mois. Des milliers de personnes ont cherché à se renseigner depuis le lancement de cet équipement cette semaine, ajoute-t-il. « 50% étaient positifs, 50% étaient négatifs, trouvant que ça fait un peut ’Big Brother’ ». Mais pour le fabricant, « il s’agit vraiment juste de vous tranquilliser ».

Notes

[1Il s’agit de l’Independent Safeguarding Authority. Voir cet article de la BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/educatio...,


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