violences policières à Martigues


article de la rubrique justice - police > violences policières
date de publication : lundi 1er mars 2010
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La Brigade anti-criminalité de Martigues a-t-elle fait usage d’une force disproportionnée lors d’une intervention pour simple tapage nocturne ? L’enquête tentera de le déterminer après qu’une plainte pour "violences volontaires par fonctionnaires dépositaires de l’autorité publique" a été déposée le 8 février par Dany Cohen, l’avocat de Yannick E. victime d’une grave fracture du bras droit.

Dans la nuit du 28 au 29 janvier dernier, les fonctionnaires de police, appelés par une résidente du foyer Adoma où Yannick E. dînait en compagnie de quatre autres personnes, avaient brutalement immobilisé au sol ce jeune Congolais demandeur d’asile. L’homme en a été quitte pour 45 jours d’ITT et une opération d’urgence. Parallèlement, une procédure pour "outrage et rebellion" a été engagé contre lui. [1]

[Première mise en ligne le 12 février 2010, mise à jour le 1er mars]



Appel du comité de soutien à Yannick

Signez et faites signer la pétition du Comité de soutien à Yannick

Nous le prenons sous notre protection

Nous, citoyennes et citoyens, soutenus par les organisations soussignées, nous constituons en comité de soutien à Yannick, jeune congolais réfugié couvert par la Convention de Genève, victime à Martigues de graves violences policières dans la nuit du 28 au 29 janvier 2010 : fracture spiroïdale du bras droit ayant nécessité une opération en urgence au Centre Hospitalier Général de Martigues suivie de 45 jours d’ITT dont 15 jours d’ITT pénale.

C’est en conscience, en nous référant aux faits établis et dénoncés publiquement par l’OVPI (Observatoire Départemental sur les Violences Policières Illégitimes) constitué de la Ligue des Droits de l’Homme, de la CIMADE, du MRAP et de l’ACCAT, que nous prenons part à ce comité qui a pour objectifs :

  • D’exprimer notre indignation face aux violences injustifiées dont a été victime Yannick.
  • De le soutenir moralement.
  • Dans le cadre de la plainte qu’il a déposé près du Procureur de la République pour « coups et blessures volontaires », de lui apporter de l’aide dans le combat judiciaire qu’il mène désormais contre des policiers qui l’ont gravement blessé, avec séquelles durables probables.
  • De lutter, au travers du cas de Yannick, contre toutes les formes de violences perpétrées par certains policiers trop souvent couverts par une impunité justement dénoncée par les rapports d’Amnesty International.

Compte tenu du grave préjudice subi, Yannick doit bénéficier d’une mesure exceptionnelle et immédiate de régularisation. A cet effet, une demande d’audience est demandée à M. le Préfet des Bouches du Rhône.

Martigues le 25 février 2010

Signataires
- la Ligue des Droits de l’Homme, le MRAP, la CIMADE, Aix Solidarité, Ensemble Citoyens, ATTAC Gardanne, l’ASTI,
- les Unions Locales C.G.T., C.F.D.T., F.S.U., et C.N.T. de Martigues,
- le Parti Communiste Français, le Parti Socialiste, le Parti de Gauche., le N.P.A., la FASE, les Verts Ouest Etang de Berre, la Gauche Citoyenne, Europe Ecologie.

Bras cassé lors d’une intervention : plainte contre des policiers

[AFP – Le 10/02/2010 à 15:23] – Une plainte pour violences volontaires a été déposée contre des policiers par un Congolais qui a eu le bras cassé lors d’une intervention de la brigade anti-criminalité à Martigues (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

La victime fait l’objet d’une procédure pour outrage et rébellion dans cette même affaire, transmise pour examen au parquet d’Aix-en-Provence qui décidera d’une éventuelle saisine de l’Inspection générale de la police nationale.

Les faits se sont déroulés fin janvier dans un foyer Adoma à Martigues où réside la victime, un demandeur d’asile de 25 ans qui dînait chez une voisine avec trois autres personnes d’origine africaine. A la suite d’un appel d’une résidente se plaignant de tapage nocturne, une équipe de la BAC s’est rendue sur place et a procédé à un contrôle d’identité.

Accompagné dans sa chambre, où il avait ses papiers, le Congolais affirme qu’il s’est disputé avec la voisine et que les policiers l’ont saisi à la gorge pour le faire taire, avant de le plaquer au sol et de lui faire une clef de bras à l’origine de la fracture. Hospitalisé à Martigues, il a été opéré d’une fracture spiroïdale du bras droit entraînant 45 jours d’incapacité de travail dont 15 jours d’ITT pénale.

"Les méthodes d’intervention ont été respectées face à un individu excité. Il est regrettable que l’on puisse ne pas accepter des contrôles pour quelque chose d’aussi banal qu’un tapage", a estimé David-Olivier Reverdy, secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance.

"A chaque fois qu’il y a des violences policières que nous considérons comme illégitimes, on nous répond que ce sont des gestes techniques légaux et que la force strictement nécessaire a été employée pour répondre à une rébellion. Là, il est évident que ce n’est pas le cas", a dit Chantal Mainguy de l’Observatoire départemental sur les violences policières illégitimes, constitué de membres de la LDH, du Mrap et de la Cimade.

Notes

[1« Un Congolais victime de violences policières ? », laprovence.com, mercredi 10 février 2010 à 17H40.


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