Saint-Etienne : violence de la police contre des jeunes


article de la rubrique justice - police > violences policières
date de publication : dimanche 24 juillet 2016
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Nous avons reçu cette lettre écrite par le père d’un des quatre jeunes adultes qui sont convoqués devant la justice pour y répondre de faits qui se sont déroulés à Saint-Etienne, le 12 mai 2016, lors d’une manifestation contre la “loi travail”.

Ce texte n’a besoin d’aucune complément. Il illustre ce que les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent depuis des années : l’utilisation politique de la violence des forces de l’ordre envers de jeunes adultes – voyez par exemple le rapport de l’ACAT.

Mise à jour (le 14 juillet 2016) : le tribunal correctionnel de Saint-Etienne qui a jugé les quatre jeunes, mercredi 13 juillet, a prononcé trois relaxes. Concernant le quatrième prévenu, la décision est mise en délibéré au 6 septembre 2016.
A noter que 400 personnes s’étaient déplacées pour apporter leur soutien aux quatre prévenus. [1]

Mise à jour (le 24 juillet) :On a appris le 22 juillet que le parquet a fait appel de la relaxe dont avaient bénéficié Nina, Jules et Yvan, et que le député Gagnaire “suit”.

Restons mobilisés pour la défense de nos droits - à commencer par celui de manifester (article 10 de la déclaration des droits de l’Homme de 1789, et article 9 de la convention européenne des droits de l’homme).

[mis en ligne le 11 juillet 2016, mis à jour le 14, puis le 24]



Bonjour

Suite à la manifestation du 12 mai 2016 contre la loi « travail », quatre jeunes stéphanois seront jugés le 13 juillet pour dégradations et violences sur les forces de l’ordre.
Un comité de soutien a publié un appel qui a reçu de nombreuses signatures : cliquer pour accéder à son site

Sans rentrer sur le terrain politique et sur le bien fondé ou pas de cette proposition de loi, il est important de vous apporter quelques compléments d’information étayés par de nombreux témoignages, photos et vidéos des faits.

Alors que la manifestation stationnait devant la permanence du député Jean Louis Gagnaire, trois jeunes sont montés dans les étages avec l’unique objectif d’apposer une banderole sur le balcon de la permanence.

A ce sujet, le député a déclaré le 2 juin à l’AFP : "Il n’y a eu ni vol, ni vandalisme dans ma permanence".

Des policiers les y attendaient, les ont mis en joue avec leur arme avant de les interpeller avec menottes aux poignets et un pied sur le visage.
Alors que le reste de la manifestation non informée de cette situation demeurait pacifique, un cordon de sept policiers casqués, bouclier au poing a avancé vers les manifestants, peut-être pour sécuriser la sortie de leurs collègues.
Ceci s’est fait à coups de matraques dans les jambes et à grands renforts d’insultes.

Face à cette situation, il y a donc eu réaction de la part des manifestants qui ont repoussé les policiers.

Aujourd’hui, les accusations sont lourdes et nos interrogations nombreuses…
Comment les trois jeunes, non armés, pris à revers dans la cage d’escalier et très rapidement maîtrisés dans les conditions évoquées plus haut, auraient-ils pu blesser des policiers ?

Nous nous demandons aussi comment le quatrième jeune, qui a reçu des coups de matraques sur la tête qui l’ont sonné (vidéos à l’appui), a pu blesser, à mains nues, sept policiers casqués avec boucliers au poing ?

Au vu de l’immense écart entre les faits et les accusations, nous pouvons nous inquiéter que ce procès ne devienne politique, et que, au lieu de juger des faits et rien que des faits, on ne cherche qu’à faire exemple et à criminaliser sévèrement le mouvement.

Ces accusations graves peuvent avoir des conséquences lourdes sur la vie de ces jeunes de 23 à 29 ans qui démarrent leur vie active.

Il est à noter que depuis le début de ce mouvement à St Etienne, les quatre jeunes concernés ainsi que leurs amis font entendre leur opinion dans le cadre de manifestations autorisées. Cela s’appelle la démocratie. Ils s’expriment certes avec détermination et originalité mais toujours sans violence y compris pour sortir des manifestations certains policiers sans brassard, cagoulés, déguisés en manifestants, qui infiltrent et provoquent parfois les cortèges comme ce fut le cas le 12 mai.

Nous ne supporterons pas que les jeunes soient assimilés à des « casseurs » ou à des « professionnels de la haine » qui par définition agissent masqués, détériorent des biens publics ou commettent des actes de violences physiques de façon préméditée que nous condamnons par ailleurs.

Je vous appelle à signer cet appel et à les soutenir pacifiquement le 13 Juillet
 [2]

Si vous le souhaitez, vous pouvez également les soutenir financièrement. Les frais de justice sont d’ores et déjà importants.

Merci

Notes

[1Pour plus de détails, voir https://www.francebleu.fr/infos/fai....

[2Mercredi 13 juillet :

  • à 11h manifestation – départ devant la Bourse du travail de St-Étienne.
  • à 13h rassemblement – devant le Tribunal de Grande instance de St-Étienne

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