les parlementaires varois cumulards


article de la rubrique démocratie
date de publication : samedi 17 août 2013
version imprimable : imprimer


L’interdiction du cumul d’un mandat de député ou de sénateur et d’un mandat exécutif local est un engagement de François Hollande. Cette forme de cumul concerne actuellement plus des trois-quarts des parlementaires : 476 députés sur 577 (82 %) et 267 sénateurs sur 348 (77 %). Parmi eux, 340 députés (59 %) et 202 sénateurs (58 %) exercent des fonctions exécutives dans les collectivités territoriales, le plus souvent à leur tête : 261 députés (45 %) et 166 sénateurs (48 %) sont soit maire, soit président de conseil général, soit président de conseil régional [1].

Mardi 9 juillet 2013, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture par 300 voix contre 228 le projet de loi interdisant à partir de 2017 le cumul d’un mandat parlementaire avec une fonction exécutive locale, ainsi que celui instaurant à partir de 2019 les mêmes incompatibilités pour les parlementaires européens. L’adoption de cette réforme ferait disparaître cette particularité française et contribuerait à un certain renouvellement de sa classe politique.

Le site internet quicumule.fr permet de savoir quels sont les parlementaires (députés et sénateurs) cumulards. Ci-dessous des résultats un peu plus complets pour le département du Var.

[Mis en ligne le 10 mars 2013, mis à jour le 17 août]



Hubert Falco

Il a longtemps été un champion dans ce domaine, ne reculant devant aucun cumul, n’hésitant pas à assumer simultanément des postes ministériels et des mandats locaux.

Le changement de majorité au niveau national l’empêche de poursuivre cette gymnastique, mais il continue à cumuler les mandats avec bonne conscience.
A la question qui lui était posée « Si une loi interdisant le cumul des mandats était promulguée, lequel conserveriez-vous ? », il répondait dans un entretien publié le 12 janvier 2013 :

« Ce n’est pas très important, aujourd’hui, à l’heure où des gens souffrent et qu’il faut résoudre des problèmes, de savoir ce que ferait Hubert Falco en cas d’interdiction du cumul des mandats. Ce qui est important pour moi, c’est de continuer à travailler. Il me restera toujours un mandat pour continuer à le faire, sauf si le citoyen en décide autrement. »


Les autres parlementaires varois

À l’exception de Pierre-Yves Collombat, tous les parlementaires varois sont UMP. Remarquons d’autre part que le député Jean-Michel Couve et le sénateur François Trucy sont les seuls à ne pas cumuler leur mandat parlementaire avec un mandat local.

Parlementaire Cons.municipalAgglomérationCons.général
Olivier Audibert Troin député 2012 1er adj Draguignan 2001 président CAD 2008
Pierre-Yves Collombat sénateur 2004 2e adj Figanières vprésid CAD
Hubert Falco sénateur 2010 maire Toulon 2001 président TPM
Georges Ginesta député 2002 maire Saint-Raphaël 1995 président VEM
Jean-Pierre Giran député 1997 Hyères 2001
Christiane Hummel sénatrice 2004 maire La Valette 2001 1e vprésid TPM
Geneviève Lévy députée 2002 1e adj Toulon 2008
Josettte Pons députée 2002 2e vprésid
Jean-Sébastien Vialatte député 2002 maire Six-Fours 1995 vprésid TPM
Philippe Vitel député 1997 2e vprésid 2008


Les dates qui figurent dans ce tableau correspondent à l’année de début de mandat : ainsi Philippe Vitel est député du Var depuis 1997.

CAD : la Communauté d’Agglomération de Dracénie regroupe 16 communes autour de Draguignan
TPM : la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée regroupe 14 communes autour de Toulon
VEM : la communauté d’agglomération Var Estérel Méditerranée regroupe 5 communes autour de Fréjus et Saint-Raphaël

_______________________

Le cumul des mandats, une exception française

[Le Monde, le 6 août 2012]


Le cumul des mandats est bien une exception française. Cette pratique concerne environ 80 % des députés et sénateurs. "La pratique du cumul, quelle que soit sa forme, situe la France dans une classe à part puisqu’il est, en proportion, plus de deux fois plus élevé qu’en Suède, le pays où la pratique est la plus fréquente en dehors de France", note Laurent Bach dans une étude réalisée pour le Centre pour la recherche économique et ses applications et intitulée : Faut-il abolir le cumul des mandats ? "Partout ailleurs qu’en France, il est impossible de diriger une région tout en siégeant au Parlement", ajoute-t-il.

Allemagne – Comme le note un rapport sénatorial publié en février 2012, plusieurs assemblées régionales interdisent expressément le cumul entre les mandats de député et de membre de l’assemblée du Land. Le cumul entre ces deux mandats n’est pas formellement interdit, mais il n’est pas compatible avec le principe selon lequel la sphère de compétences de l’Etat fédéral est indépendante de celle des Länder. Selon l’étude de M. Bach, 24 % des parlementaires allemands cumulent avec un mandat local, et seuls 4 % avec un mandat de maire.

Espagne – La Constitution prohibe tout cumul entre le mandat de député et celui de membre d’une assemblée de communauté autonome ; les sénateurs ne sont pas concernés. Il n’est pas autorisé non plus d’être membre d’une communauté autonome. Rien n’interdit de cumuler avec un mandat de maire ou de conseiller provincial, mais ces cas sont assez rares : seuls 20 % des députés ont un mandat local, et seuls 7 % sont maires. Dans les quelques cas de cumul de deux mandats, l’élu ne perçoit qu’une seule indemnité.

Italie – La Constitution interdit de cumuler un mandat au conseil régional et un autre au Parlement ou dans un autre conseil régional. Un parlementaire ne peut être maire d’une ville de plus de 20 000 habitants ou président d’une assemblée provinciale. Le cumul des mandats est très peu pratiqué ; seuls 7 % des parlementaires ont au moins un mandat local, et seuls 4 % sont maires.

Royaume-Uni – Outre-Manche, le cumul entre les mandats de parlementaire et de maire est interdit, tout comme le cumul entre parlementaire et président d’exécutif local. De fait, seuls 3 % des élus de la Chambre des communes ont un mandat d’élu local.

_______________________

Cumul des mandats et cumul des indemnités : l’écrêtement

Contrairement à une rumeur tenace, les élus "cumulards" ne gagnent pas des sommes astronomiques à force de mandats. La loi impose en effet une rémunération maximale de 8 300 euros net par mois. Un élu exerçant plusieurs mandats ne peut, en cumulant ses rémunérations, gagner plus que ce plafond. Il peut en revanche redistribuer le reliquat. C’est ce qu’on nomme "l’écrêtement". Cette pratique permet de reverser les indemnités touchées au-delà de 8 300 euros à d’autres élus. Un député-maire peut ainsi rémunérer un conseiller municipal de son choix. L’Assemblée avait voté la fin de cette pratique, mais le Sénat l’a rétablie en 2011.

Dans son rapport « pour améliorer le fonctionnement de la démocratie locale », remis au président de la République en février 2012, Jean-Pierre Giran proposait la suppression de ces redistributions qu’il qualifiait de “médiévales”.


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP