Hubert Falco, maître incontesté de Toulon


article de la rubrique Toulon, le Var > Toulon
date de publication : dimanche 25 septembre 2005
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Depuis de nombreuses années, la section de Toulon de la
LDH est présente aux réunions publiques du conseil municipal. Un bon observatoire de la vie politique locale ... d’où nous avons pu suivre la déconfiture de l’équipe Le Chevallier.

C’est Hubert Falco qui est aux commandes de la ville depuis 2001. A l’occasion du conseil municipal du 23 septembre 2005 - un "conseil sans histoire " - nous nous proposons de faire le point sur la carrière politique de Hubert Falco.

Nous essaierons de répondre à la question : Sénateur-maire, ancien ministre, président de la communauté d’agglomération ... de quoi peut-il encore rêver le matin en se rasant ?


Une biographie politique

- Né le 15 mai 1947 à Pignans (Var), Hubert Falco était directeur général d’entreprise.

- Conseiller municipal de Pignans en 1971, puis maire de Pignans de 1983 à 2001.

- Conseiller général du Var à partir de 1985, il est élu président du Conseil général du Var de 1994 à 2002. Horace Lanfranchi lui succède à la présidence du Conseil général.

- Député (UDF) du Var de 1988 à 1995.

- Sénateur (DL) du Var de 1995 à 2002 date de son entrée dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

- Lors des élections municipales de mars 2001, Hubert Falco prend la mairie de Toulon à l’extrême-droite incarnée par Jean-Marie Le Chevallier (ex-FN).

- Hubert Falco crée, début 2002, Toulon-Provence-Méditerranée (TPM), une communauté d’agglomération regroupant onze communes et 400 000 habitants. Depuis lors il cumule les casquettes de président de TPM (8 février 2002) et de maire de Toulon, ce qui n’est pas un mince atout pour l’aider à financer son vaste programme de renouveau urbain.

- Secrétaire d’État chargé des Personnes âgées (17 juin 2002 / 31 mars 2004).

le 28 octobre 2003, à l’Assemblée nationale.

- Ministre délégué aux Personnes âgées (31 mars 2004 / 27 octobre 2004).

14 juillet 2004, à Paris.

- Elu sénateur (UMP) du Var le 26 septembre 2004, il se résigne à quitter le gouvernement, le 27 octobre 2004.

Le gouvernement après le départ de H.Falco.

Un coup de blues après son départ de " la table de la République " : « je n’ai plus trop de fougue, je suis fatigué. Je suis un peu au bout de l’échelle », laisse-t-il échapper lors du conseil municipal du 29 octobre 2004.

Depuis, Hubert Falco s’est repris.

La méthode Falco

par Jeff Sicurani, La Marseillaise du 24 septembre 2005

Toulon, vendredi 23 septembre 2005 : séance publique du conseil municipal.

Ordre du jour allégé pour nos élus, hier, lors de la séance publique du conseil municipal conduite de main de maître par le maire. Ferme avec sa majorité courtois avec l’opposition, confiant dans son pragmatisme et sa longévité politique, aussi dans les bonnes relations qu’il entretient avec les partenaire
de la ville : des institutions qu’il dirige pour la plupart.

Voirie, circulation, réseaux, travaux, fêtes et cérémonies... Décidément, ainsi que nous le confiait récemment le conseiller d’opposition PS Bruno Maranzana, « maintenant, tous les gros dossiers se discutent à TPM ».
Reste à l’assemblée communale la portion congrue des affaires courantes sur lesquelles le débat politique a bien peu de chance de s’enflammer.

Dans cette gestion de la multitude des détails, le maire trouve matière à satisfaction, notamment sur un point : la ville de Toulon bénéficie de la bienveillance des institutions. Une bienveillance à traduire par le volume des subventions accordées : « A notre arrivée en 2001, dit Hubert Falco, les
subventions encaissées représentaient
1,9 M€. Aujourd’hui, elles s’élèvent à 12,27 M€. Moi, je me bats pour obtenir ces subventions ».

A y regarder de plus près, les institutions dont la générosité se trouve ainsi accrue sont, hormis le conseil régional, loin d’être étrangères au maire : un conseil général tout acquis à sa cause au sein duquel il prépara très méticuleusement sa propre succession, un gouvernement dont il fut jusqu’à très récemment l’un des membres en tant que ministre délégué aux personnes âgées, enfin une communauté d’agglomération TPM qu’il préside en personne. De quoi conforter l’adage selon lequel on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Sans doute la stabilité et la réussite en politique sont-elles au prix de cette toile bien tissée. Garder le contrôle, cumuler non plus les mandats depuis que cela fait un peu mauvais genre [1]mais cumuler les pouvoirs, ça oui ! En toute démocratie du reste.

Au vu de résultats financiers positifs et de réalisations plus soutenues que sous les précédentes municipalités, on serait bien retors à pester contre cet état de fait, à un détail près : la realpolitik se proposant de « dépasser » les clivages pour gérer au plus juste l’intérêt public a toutefois le pernicieux effet d’édulcorer un débat politique qui devrait être l’essence de toute chose.

Le maire lui-même sur un ton badin n’annonce-t-il pas ce matin-là que, vu l’importance du chantier de redressement de Toulon, il rempilerait pour un nouveau mandat ? Une belle confiance nourrie par quelques sondages confortables rendant le suspense du suffrage universel très relatif. On en viendrait presque à plaindre ces pauvres conseillers muunicipaux de la majorité reclus benoîtement dans le plus parfait des silences si d’aventure eux aussi étaient réquisitionnés pour une nouvelle aventure de 6 ans. Idem pour des adjoints peu désireux de prendre la parole que manie si bien leur maire, avec le cœur en prime.

Quelque chose est désolant dans le port du Levant : loin du bruit des démocraties antiques, on s’ennuie ferme. Mais il est évidemment bon ton de le garder pour soi.

Jeff Sicurani

Var Matin/Nice Matin le confirme : Hubert Falco finira ce qu’il a commencé.

[...] la séance s’est poursuivie au rythme d’autres affirmations rassurantes. La municipalité n’augmentera pas la pression fiscale, s’efforcera de continuer à diminuer la dette jusqu’en 2008 et n’aura pas recours à l’emprunt.

« Nous avons diminué la dette de 50M€ depuis 2001, nous avons dégagé 40 M€ d’autofinancement. Alors, vous allez me dire : mais comment font-ils sans augmenter les impôts et sans faire d’emprunt pour réaliser tout ça ? C’est simple, je me bats pour obtenir des subventions. En 2001, la ville a obtenu 1,9 M€. En 2004, elle a encaissé 12,278 M€ de subventions. Malgré ça, il faut faire des choix. Si je fais tout aujourd’hui, je n’aurai plus rien à faire dans mon deuxième mandat. Je compte bien finir le travail que j’ai commencé. »

Catherine Hénaff-Blanchard [Nice-Matin du 24 septembre 2005]

Maintenant vous le savez, Hubert Falco rêve d’un second mandat !
 [2]
Voilà Toulon rassurée.

P.-S.

Quelques suggestions, en espérant qu’elles ne seront pas reportées à un troisième mandat :

  • une politique culturelle digne de la ville,
  • une médiathèque centrale,
  • une maison des associations,
  • un réseau de pistes cyclables,

...

Notes

[1Une page à lire concernant les cumuls de Hubert Falco.

[2Et aujourd’hui, personne, même à gauche, ne doute de sa réélection.


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