"Femmes d’Argentine", le 11 mars au Royal -ANNULE


article de la rubrique Toulon, le Var > Toulon
date de publication : mardi 17 mars 2020
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En Argentine, l’IVG est interdite et une femme meurt chaque semaine des suites d’un avortement clandestin. Des femmes se sont levées pour réclamer la fin du patriarcat, la libre disposition de leur corps, le droit à la santé et à la vie.


Le 6 mars, en partenariat avec Amnesty International et le Planning Familial Varois, la LDH a apporté son soutien à la diffusion, en présence de son réalisateur, du film "Femmes d’Argentine" - Un film magnifique où la détermination, l’énergie des Argentines et des Argentins qui se lèvent pour que la loi légalisant l’avortement soit votée, sont contagieuses ; on sort de cette séance avec des forces nouvelles.

"En Argentine, où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est interdite, une femme meurt chaque semaine des suites d’un avortement clandestin. Pendant huit semaines, le projet de légaliser l’IVG a été âprement discuté au Sénat, mais aussi dans la rue, où des dizaines de milliers de militantes et de militants ont manifesté pour défendre ce droit fondamental. Les féministes argentines et leur extraordinaire mobilisation ont fait naître l’espoir d’une loi qui légaliserait l’avortement.

Le film documente le combat des « filles », ces jeunes femmes qui se sont levées pour réclamer la fin du patriarcat, la libre disposition de leur corps, le droit à la santé et à la vie. Tout au long des mois de débat au Sénat, il se fait l’écho d’une lutte menée tambour battant, au sens propre, car les « filles » animent chaque manifestation du choc des tambours qu’elles frappent avec la même énergie joyeuse et frondeuse que celle qu’elles mettent dans leurs slogans, le déploiement de gestes et de signes qui symbolisent leurs revendications. Ces revendications féministes s’accompagnent de revendications sociales, car ce n’est pas un hasard si les femmes qui meurent sont issues des milieux les plus défavorisés.

Le film alterne manifestations, interviews de prêtres, député-e-s, médecins favorables à cette loi avec des témoignages de femmes ou de familles de femmes mortes à l’issue d’un avortement clandestin, toutes et tous décrivant une réalité terrible.

Il permet de montrer le poids de l’Eglise, catholique et évangéliste, l’hypocrisie des médecins qu’enrichissent les avortements clandestins, l’extrême misère de femmes qui ont des enfants très jeunes (toutes les trois heures, une adolescente accouche et 70% de ces grossesses ne sont pas désirées, la plupart étant la conséquence d’un viol comme les cas extrêmes de ces fillettes de dix et douze ans cités dans le film). A ce propos, le film fait aussi entendre les « pro-vie » comme ils se nomment, capables de contraindre ces enfants à mener à terme leur grossesse et à le défendre publiquement.

Le rejet du patriarcat a, dans ce pays très croyant, un effet tout à fait intéressant : l’émergence d’une théologie féministe qui dénonce les mythes fondateurs justifiant le patriarcat. Selon cette théologie, il faut déconstruire le sacré de ces mythes créés par des hommes.

Malgré la mobilisation de plus d’un million de manifestant-e-s devant le Sénat le jour du vote, la loi pour l’avortement libre et gratuit n’a pas été votée et le combat continue pour que « sea ley » (que ce soit une loi).

Partout dans le monde, les droits des femmes sont à défendre. En France aussi, le combat contre le système patriarcal doit se poursuivre, comme le montre l’actualité, notamment contre les féminicides et leur absence de prise en compte par les institutions de l’Etat (police, justice) et la campagne #Metoo contre les violences sexuelles et l’impunité de leurs auteurs." [1]


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