Philippe Vitel, député algérianiste


article de la rubrique Toulon, le Var > Toulon
date de publication : mardi 20 juin 2006
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Dans la famille Vitel, on est Algérie Française de père en fils. On en est fier et on soigne son électorat en conséquence.

Après la présentation du travail parlementaire de Philippe Vitel : son travail de député UMP du Var, voici quelques aperçus de son activisme activité nostalgérique.


Le 19 février 2005,
Philippe Vitel, usant de son droit de réponse, écrivait dans Var-Matin :

Le député du Var Philippe Vitel s’insurge contre les propos tenus à son encontre par Jean-Claude Lunardelli [1].

Il considère comme une « insulte à la mémoire de mon père, le docteur Jean Vitel et à sa famille, les déclarations de M. Lunardelli. En effet, mon père, député du Var de 1958 à 1962, n’a eu de cesse de défendre l’Algérie française, ce qui l’a amené à démissionner de l’UNR en 1961, de voter la motion de censure du gouvernement en 1962 et de perdre son siège de député cette même année. »

Et Philippe Vitel de conclure : « En ce qui me concerne, je ne me suis jamais revendiqué du gaullisme, n’ayant adhéré au RPR qu’en 1974 afin de soutenir la candidature de Jacques Chirac à la présidence de la République. »

Dans ces conditions, il est bien naturel que Philippe Vitel, vice-président du groupe d’étude des rapatriés à l’Assemblée nationale, fasse un preuve de la plus grande sollicitude envers son électorat « pied-noir ».

Une activité inlassable

C’est sans surprise que nous le retrouvons parmi la centaine de députés qui ont apporté leur signature à la proposition de loi n° 667 du 5 mars 2003, de Jean Leonetti et Philippe Douste-Blazy, « visant à la reconnaissance de l’œuvre positive de l’ensemble de nos concitoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de la présence française ».

Il est, bien entendu, signataire de la lettre ouverte adressée le 13 juillet 2004 au ministre français des affaires étrangères pour protester contre la venue du président algérien à Toulon pour participer à la commémoration du 60ème anniversaire du débarqement de Provence : « Les anciens combattants et les rapatriés d’Algérie s’indignent de cette invitation de la France qui représente une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour libérer la France et que Monsieur Abdelaziz Bouteflika a toujours ignorés, voire bafoués. »

Bien évidemment, il est au premier rang le 3 février 2006 à Saint Laurent du Var lors du baroud d’honneur organisé pour protester contre l’abrogation partielle de l’article 4 de la loi du 23 février 2005.

Il fait également partie des quarante députés irrédentistes qui ont demandé, dans une lettre adressée à Jacques Chirac le 5 mai 2006, l’abrogation de l’article 2 de la “loi Taubira” - en riposte à l’abrogation partielle de cette même loi [2].

Toutes les mains sont bonnes à serrer.

Ne pas mélanger les “DZA” et les “ZZB”

C’est un beau succès dont Philippe Vitel peut légitimement se targuer que d’avoir permis de résoudre ce problème difficile. Dès le 10 février 2005, il avait déclaré à l’Assemblée nationale qu’ « il était très important pour nous [3] d’obtenir la suppression du sigle DZA, que personne ne peut accepter aujourd’hui » [4]. Mais il n’était pas au bout de ses peines !

Le 15 mars 2005, Philippe Vitel posait la question écrite suivante au Ministre de l’intérieur
 [5]

M. Philippe Vitel attire l’attention de M. le ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur le problème du renouvellement des passeports pour les Françaises et les Français nés en Algérie et de nationalité française avant la proclamation de l’indépendance en 1962. En effet, alors que, jusqu’en 2004, à la rubrique « Lieu de naissance », le nom de la ville était suivi de la mention « Algérie », il est désormais suivi du sigle DZA, qui semble correspondre à la codification internationale de l’Algérie actuelle. Or, une circulaire de votre ministère du 19 octobre 2001 relative à « la mise en oeuvre de l’application Delphine pour la délivrance informatisée des passeports » demandait aux préfets de distinguer entre les personnes nées en Algérie à l’époque où elle était régie par l’administration française des personnes nées après l’indépendance et, pour les premières, de faire suivre le nom de la commune de naissance - en rétablissant, si besoin est, le nom qui était le sien avant juillet 1962 - par les termes France (DZA). La mention qui est faite aujourd’hui du seul terme DZA après le nom de leur ville de naissance sur le passeport des rapatriés constitue une sorte d’oubli historique de leur identité et contribue à brouiller la perception de leur nationalité, en France comme à l’étranger, puisque cela fait apparaître l’Algérie comme n’ayant jamais été française, à aucun moment de l’histoire. Cette situation apparaît en contradiction avec la politique volontariste de mémoire envers les rapatriés que le Gouvernement a initiée, notamment à travers le projet de loi adopté le 10 février 2005 à l’Assemblée nationale qui, en son article 1er, stipule que « la nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l’oeuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d’Algérie ». La persistance de cet état de fait, difficilement compréhensible, serait inacceptable pour les Français rapatriés d’Algérie qui ont subi les drames que l’on connaît et à l’égard desquels la France a contracté une dette d’honneur. [...]

Il lui fallut attendre le 4 octobre 2005 pour obtenir une réponse

Le ministre d’État, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, partage les préoccupations exprimées par l’honorable parlementaire. Il est naturel que nos compatriotes nés avant 1962 dans les départements français d’Algérie puissent retrouver aujourd’hui, sur leurs titres d’identité et de voyage, la marque de leurs origines. Ainsi, il se réjouit de pouvoir lui annoncer que la mention « DZA » n’apparaît plus sur les titres d’identité et de voyage délivrés depuis le 15 avril 2005 aux Français nés en Algérie avant l’accession de ce territoire à l’indépendance. Des instructions ont été adressées aux services chargés de la délivrance de la carte nationale d’identité et du passeport pour que, dorénavant, seul le nom de la ville de naissance, sous son appellation connue jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, y figure.

MAM et moi.

Mais il dut revenir à la charge, le 7 mars 2006
 [6]

M. Philippe Vitel appelle l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, sur l’identification des rapatriés d’Algérie. En effet, il semblerait que les Français nés en Algérie avant juillet 1962 possèdent un code secret « ZZD » sur leurs papiers d’identité. Cette mention électronique ne serait visible que sur les terminaux de l’administration. Afin de répondre aux interrogations des rapatriés d’Algérie sur ce sujet, il lui demande de connaître les motifs de ce codage et s’il existe un dispositif semblable pour l’ensemble de nos concitoyens.

Nicolas Sarkozy, qui ne manque pas une occasion de satisfaire ses sujets, lui répondit enfin, le 23 mai 2006

Des instructions formelles ont été données pour que, s’agissant des passeports ou des cartes nationales d’identité délivrés à partir du 15 avril 2005, n’apparaisse désormais plus que le nom de la commune de naissance sans aucune autre indication ou codification, lorsque l’un ou l’autre de ces titres est établi au bénéfice d’un usager né en Algérie avant le 3 juillet 1962. Il s’agissait alors de tenir compte principalement de la sensibilité exprimée par les Français rapatriés en cessant de compléter les indications relatives à leur lieu de naissance par le code « DZA », figurant jusqu’alors sur le seul passeport conformément à une recommandation émise par l’Organisation de l’aviation civile internationale. Pour que, dans l’application de gestion des passeports (DELPHINE), l’intégralité des champs de saisie obligatoire soient malgré tout renseignée - y compris donc la zone « pays » de naissance - et l’impression du titre puisse ainsi être autorisée, une codification alternative a dû été retenue : « ZZD ».Ce sigle ne constitue pas un acronyme. Il a été élaboré aléatoirement en tenant compte des divers codes de l’OACI d’ores et déjà offerts à la sélection par la table informatique de la rubrique « pays » de l’application DELPHINE. Intégré désormais à cette table, ce code est retenu, pour chaque dossier, sur l’initiative de l’agent traitant la demande de passeport et n’a pour d’autre finalité que de garantir l’impression correcte du document, c’est-à-dire conformément aux instructions précitées lorsque l’usager est né avant le 3 juillet 1962 en Algérie. [...]

Nicolas Sarkozy et moi.

Notes

[1L’ancien adjoint de Jean-Marie Le Chevallier l’avait mis en cause dans Var-Matin quelques jours après l’adoption du projet de loi de reconnaissance de la Nation en faveur des Harkis et des rapatriés d’Algérie.

[2Cette intense activité “nostalgérique” ne lui a pas fait négliger le reste de l’actualité. Il a notamment cosigné la proposition de loi de Jean-Paul Garraud qui prévoit la possibilité de déchoir de sa nationalité française un étranger naturalisé qui aurait « porté atteinte à la dignité de la France », ainsi que celle de Bruno Gilles visant à établir une journée nationale d’hommage aux victimes des régimes ommunistes.

[3Philippe Vitel étant né à Toulon (Var), ainsi que Papa Jean, nous nous perdons en conjectures concernant la signification de ce “nous” ...

[4Voir le JO du vendredi 11 février 2005, page 1058 : http://www.assemblee-nationale.fr/1....

[5Question écrite N° : 59908 de Vitel Philippe (UMP - Var)
au Ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire
Question publiée au JO le : 15/03/2005 page : 2651
Réponse publiée au JO le : 04/10/2005 page : 9239

[6Question écrite N° : 87975 de Philippe Vitel (UMP - Var)
au Ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire
Question publiée au JO le : 07/03/2006 page : 2332
Réponse publiée au JO le : 23/05/2006 page : 5501.


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