la cour constitutionnelle allemande censure la loi « stasi 2.0 »


article de la rubrique Big Brother > l’Europe de Big Brother
date de publication : samedi 6 mars 2010
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Saisie d’une plainte collective déposée par 35 000 personnes, la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a censuré, le 2 mars 2010, la loi sur la rétention des données de télécommunications qui obligeait les opérateurs à conserver pendant six mois des informations concernant chaque appel téléphonique (la date, l’heure, la durée, l’identité de l’appelant et de l’appelé, et la localisation dans les cas de téléphones portables – mais pas le contenu des conversations). Des données analogues devaient être enregistrées pour les connexions internet et les courriels.

La Cour constitutionnelle a demandé la destruction des données enregistrées en application de cette loi de décembre 2007, qui transposait une directive européenne de lutte antiterroriste et que les opposants avaient surnommée « loi Stasi 2.0 », du nom des anciens services secrets est-allemands. Les juges ne remettent pas en cause le principe de la conservation de données de télécommunication, mais ils demandent que leur utilisation par les services de police soit encadrée.


Pour les juges, ces données sont "d’une importance capitale pour des poursuites pénales efficaces et contre les dangers" de la grande criminalité, mais ils estiment que la rétention des données de connexion constitue "une atteinte particulièrement grave au secret des communicateurs" parce qu’elle permet une intrusion dans la vie privée des citoyens.

Ils appellent donc les législateurs à déclarer clairement que ces données ne pourront être utilisées qu’à l’occasion de poursuites judiciaires pour des délits graves, et à en informer les citoyens.

Après la décision de la cour, l’organisation à l’origine de ce recours constitutionnel a réclamé "la levée du stockage des données dans toute l’Europe".

L’actuelle ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, qui faisait partie des plaignants, s’est déclarée satisfaite du verdict de la cour. Elle a ajouté que le gouvernement devait prendre le temps de la réflexion avant de faire de nouvelles propositions.

Plus de détails dans cette page du site Bug Brother.


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