Le second cercle de silence s’est reformé à Toulon, dimanche 30 novembre 2008 de midi à 13 h, place de la Liberté. Environ quatre-vingt personnes – deux fois plus qu’en octobre – ont répondu à l’appel de la section de Toulon de la LDH, du Réseau éducation sans frontières du Var (resf83@free.fr) et de la délégation diocésaine du CCFD – Comité Catholique contre le Faim et pour le Développement.
Une quinzaine de manifestants se réclamant de l’extrême droite ont tenté, mais sans succès, de troubler la sérénité du rassemblement
[1].
Une cinquantaine de personnes [2], debout et silencieuses, sous un ciel plombé, place de la Liberté, à l’heure du déjeuner, au milieu des chalets de Noël encore fermés, les militants répondaient à l’appel de la Ligue des droits de l’Homme et du Réseau éducation sans frontières du Var. Une heure entière de silence. Un recueillement, plus fort que les mots, tendu vers la situation des sans-papiers.Il s’agit, comme chaque mois à présent, de dénoncer les traitements « inhumains », imposés aux hommes, femmes et enfants, dont la seule faute a été de n’être pas en règle administrativement.
Pour les représentant associatifs, il s’agit de protester contre « la politique d’enfermement et d’expulsion de ceux qui ne sont pas en règle. »
Nouveau rassemblement le 10 décembre
Contre ce rassemblement silencieux hier, le parti populiste du Var est venu présenter ostensiblement ses pancartes.
Il entendait ainsi s’opposer à la démarche du cercle, qu’il estime illégale. Dans un communiqué, son représentant a dénoncé une « manipulation d’immigrés clandestins, de nature à semer le trouble à l’ordre public ». Les initiateurs du cercle de silence ont poursuivi pacifiquement leur action. Ils lancent un appel aux citoyens, aux associations, notamment pour le mercredi 10 décembre. Un nouveau rassemblement silencieux est prévu en l’honneur du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Ils ont pour eux la conscience nette d’une sentinelle de la laïcité et de la république. Une conscience tout simplement. Ils comptaient s’exprimer librement sur le problème que constitue le traitement des sans-papiers, hier place de la Liberté. Après tout, le pavé de Toulon n’a pas qu’une seule vocation, aussi brune qu’elle soit, mais cela n’empêche en rien la mauvaise résurgence : face aux militants de la LDH, et à quelques autres n’ayant au bout du compte que la condition humaine au coeur, fait bientôt front, une bande de joyeux drilles comptant se défouler à grand renfort de porte-voix d’un refrain connu, parlant d’un étranger que l’on ne respecte pas. Quand on baisse la garde, ils régurgitent.
Avec un bonheur égal, il a défrayé la chronique judiciaire comme le monde de la librairie, d’extrême droite s’entend. De sinistre réputation, notre excellent camarade Frédéric Boccaletti, avançant désormais sous la bannière douteuse du Parti populiste, avait prévenu les plus hautes autorités du département : pas question de tolérer un préchi-précha de la sorte. Sa lettre menaçante adressée au préfet du Var, pourrait même faire référence. « Nous nous permettons de rappeler qu’il est prévu dans notre Constitution et dans notre Code pénal que toute personne qui aura par aide directe ou indirecte facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros. Or les organisateurs de cette nouvelle manifestation ne cachent pas leur prosélytisme ». Bien tourné, non ? Derrière l’idéologie, Vichy ou le bagne ?
[1] Frédéric Boccaletti, délégué pour le Var du parti populiste, avait proclamé l’illégalité de notre rassemblement dans une lettre ouverte adressée le 26 novembre au préfet du Var.
Convergences Nationales 83 (Var), le RED (section des étudiants de l’Université du Sud - Toulon - Var) et les Identitaires avaient répondu à cet appel et tenté de perturber le silence du cercle.
[2] La journaliste n’a assisté qu’à une partie du rassemblement.