élections départementales : ne pas oublier les enjeux


article communiqué de la LDH  de la rubrique démocratie
date de publication : mardi 17 mars 2015
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La campagne pour les prochaines élections départementales ne semble pas passionner les foules. Et pourtant les assemblées qui vont être élues gèreront des budgets importants, dans les domaines sociaux, dans l’enseignement (les collèges), l’aménagement ...

D’autre part le mode d’élection des assemblées départementales est profondément modifié, ce qui a entraîné un redécoupage de tous les cantons – voyez ci-dessous, en bas de page, l’exposé des nouvelles règles de l’élection et la carte des nouveaux cantons du Var.

A titre de curiosité locale, signalons qu’il n’y a que deux listes en présence dans le canton de Roquebrune sur Argens, et cela dès le premier tour : l’une est UMP, l’autre FN, cette dernière bénéficiant du soutien du maire ex-UMP.


Communiqué LDH

Paris, le 9 mars 2015

Elections départementales

Exercer pleinement ses responsabilités civiques et électorales

Plus de quatre mille conseillers départementaux doivent être élus les 22 et 29 mars prochains, ceci pour un mandat d’une durée de six ans. De façon exceptionnelle, les élu-e-s seront renouvelé-e-s sur l’ensemble des cantons, récemment redécoupés, et dont le nombre a été réduit de moitié.

Tout indique que, dans un contexte politique agité de colères et de frustrations à la fois démocratiques et sociales, l’abstention risque d’être massive. Le risque est d’autant plus grand que, de façon assez hallucinante, électrices et électeurs sont invité-e-s à se rendre aux urnes alors même que les règles du jeu constitutives de cette élection ne sont pas fixées.

Malgré cela, malgré tout cela, les enjeux demeurent. Enjeux du quotidien, d’une part : les nouveaux conseils départementaux auront des responsabilités, et tout indique que les questions sociales en feront partie ; enjeux politiques : la mise en œuvre des lois paritaires, avec l’élection conjointe d’une femme et d’un homme ; enjeux démocratiques, enfin : en effet, le Front national compte bien pousser ses avancées électorales, avec les conséquences graves que cela risque d’avoir sur l’effectivité des droits et sur l’état des libertés.

Dans ce contexte, à la fois insatisfaisant et dangereux, la Ligue des droits de l’Homme estime que le pire serait de se désintéresser des enjeux et des périls. Elle appelle les électrices et les électeurs à exercer pleinement leurs responsabilités civiques et électorales.

Mais les électrices et électeurs auront parfois bien du mal à exercer leurs responsabilités. En dehors de son opposition à l’extrême droite, et comme elle l’a toujours fait, la LDH ne donne aucune consigne de vote pour les élections.
Dans de nombreux cantons l’élection se jouera au second tour à l’issue d’un duel dont l’un des protagonistes aura une étiquette d’extrême droite. Il peut même arriver que la situation de duel se présente dès le 1er tour – ce sera le cas dans une commune varoise, Roquebrune sur Argens.

En effet il n’y a que deux listes en compétition dès le premier tour à Roquebrune : un binôme UMP François Cavallier&Josette Mimouni face à un binôme frontiste Jean-Chrstophe Bertin&Danielle Subtil.

Depuis 2001, Roquebrune, la plus importante commune de son canton a pour maire Luc Jousse, dont la réélection a été difficile en mars 2014 (au 1er tour, il n’avait obtenu que 38,4 % de suffrages exprimés, face à deux listes divers droite totalisant 38,6 % et une liste FN 12,8 %). Luc Jousse a été condamné à une peine d’inéligibilité pour des propos qu’il avait tenus sur les Roms [1]. L’exécution de la peine est suspendue par l’appel. Après avoir démissionné de l’UMP, en janvier, L’article qui suit nous informe qu’il soutient la liste FN pour les prochaines élections

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Départementales 2015 : le maire ex-UMP de Roquebrune Luc Jousse en soutien du FN

Var matin le 14 mars 2015


Le maire de Roquebrune a décidé d’apporter officiellement son soutien aux candidats du Front national pour les élections départementales. Objectif : faire battre le binôme UMP Cavallier-Mimouni.

Luc Jousse aurait-il viré sa cuti ? Démissionnaire de l’UMP mi-janvier, celui qui avait trouvé porte close chez Debout la France aurait-il toqué à celle du FN ? Non. En tout cas, pas encore...

Mais Luc Jousse était pourtant jeudi soir à l’inauguration de la permanence du binôme Front national dans le canton de Roquebrune.

"C’est un grand honneur de vous avoir ici, a-t-il dit à l’adresse de son "nouvel ami" David Rachline, sénateur-maire FN de Fréjus. Mais si je suis à vos côtés, ce n’est pas parce que j’ai adhéré au FN. Je suis là parce que je soutiens Paul Heim", l’un de ses conseillers municipaux, ex-UMP lui aussi, devenu suppléant du candidat FN Jean-Christophe Bertin.

"C’est un grand travailleur, un adjoint estimé, reconnu, a-t-il poursuivi au sujet Paul de Heim. Avec David, on a convenu que pour combattre Cavallier et Mimouni (le binôme investi par l’UMP, ndlr), il était le plus efficace."

David Rachline et Luc Jousse (photo Var Matin)

P.-S.


Les nouvelles règles :

Notes

[1Par ailleurs, Luc Jousse a été condamné le 16 juillet 2014 à 5 ans d’inéligibilité et 20 000 euros d’amende pour détournement de fonds publics (Voir cet article de Libération, le 16 juillet 2014). En appel, le 17 mars 2015, l’avocat général a demandé la confirmation des peines prononcées. La cour rendra sa décision le 14 avril (Source : Var Matin, 18 mars 2015).


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