Hubert Falco : maire ou sénateur ?


article de la rubrique démocratie
date de publication : vendredi 15 mai 2015
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Le Sénat a voté, mercredi 13 mai 2015, une proposition de résolution modifiant son règlement intérieur, dans le but d’améliorer son fonctionnement. Le nouveau règlement prévoit des sanctions financières contre les sénateurs qui ne participent pas suffisamment aux travaux parlementaires.

Le Var compte 4 sénateurs, sur un total de 348. Deux d’entre eux figurent parmi les 35 sénateurs les moins assidus : Christiane Hummel et Hubert Falco [1]. Le site internet Nos sénateurs, un observatoire géré par le collectif Regards Citoyens, rassemble des informations permettant d’évaluer le travail au Sénat des différents sénateurs. Au cours des 12 derniers mois, Hubert Falco n’a produit aucun rapport écrit et n’a posé aucune question orale ; quant au nombre de ses semaines “d’activité” sur une année – une semaine d’activité est une semaine au cours de laquelle le sénateur a été aperçu au moins une fois dans l’hémicycle ou en commission –, il dépasse à peine la douzaine [2].

Ajoutons que Christiane Hummel et Hubert Falco sont respectivement maire de La Valette et de Toulon – Falco est de plus président de la communauté d’agglomération TPM. Comment comprendre que, à l’image de ces deux sénateurs varois, tant de maires cumulent leurs responsabilités locales et un mandat parlementaire ? Sans doute la remarque de Gérard Larcher : « un maire est plus fort quand il est aussi parlementaire » [3], constitue-t-elle l’une des meilleures explications du phénomène, mais il s’agit là d’un détournement de la loi : les sénateurs sont élus pour faire un travail de sénateur. A partir du moment où le nouveau règlement du Sénat sera entré en application les absentéistes devront s’adapter, et à compter de 2017, la loi interdira le cumul d’un mandat parlementaire et d’une fonction exécutive locale.

Hubert Falco devra bientôt choisir !


Absentéisme : Les sénateurs frappés au porte-monnaie ...

[ Var Matin, le 15 mai 2015 ]


Le Sénat a donné mercredi son feu vert à la réforme de son règlement voulue par son président Gérard Larcher (UMP), qui comprend notamment des sanctions financières en cas d’absentéisme.

M. Larcher avait présenté ces mesures en mars et en avait fait un projet de résolution qui a été voté par l’ensemble des sénateurs, à l’exception du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC) qui a voté contre.

Ce projet doit encore recevoir l’aval du Conseil constitutionnel.

Le dispositif des sanctions, qui entrera en vigueur le 1er octobre 2015, portera à la fois sur l’indemnité de fonctions et sur l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) dont bénéficient les sénateurs.

L’indemnité de fonction divisée par 2

L’absence au cours d’un même trimestre, soit à plus de la moitié des votes solennels, soit à plus de la moitié de l’ensemble des réunions de commissions du mercredi matin, soit à plus de la moitié des séances de questions au gouvernement entraînera la suppression de la moitié de l’indemnité de fonctions, soit 700 euros par mois.

En cas d’absence, au cours d’un même trimestre, à plus de la moitié de l’ensemble de ces votes, réunions et séances, cette retenue serait portée à la totalité de l’indemnité de fonction et à 50% de l’IRFM, soit 3 000 euros par mois pour cette dernière, 9 000 euros de moins pour le trimestre, et 1 400 euros de moins pour l’indemnité de fonctions par mois.

Toutefois, les obligations de présence pour les sénateurs ultramarins sont assouplies et les sanctions financières écartées, en cas de maternité ou de longue maladie.

Réduction du temps de parole

Autre mesure, le temps de parole au cours des débats sera réduit, afin de permettre une meilleure organisation du travail parlementaire. Les interventions des rapporteurs en discussion générale seront par exemple limitées à 10 minutes, au lieu de 20 actuellement.

Les explications de vote sur les amendements, les articles ou les motions ne devront pas dépasser 2 minutes 30, au lieu de 5 minutes.

Davantage de questions au gouvernement
Par ailleurs, il y aura désormais une séance de questions au gouvernement par semaine, alors qu’elles n’ont lieu actuellement qu’un jeudi sur deux.

Le Sénat a aussi confirmé que les groupes devront se constituer sous forme d’association pour sécuriser leur gestion et garantir leur transparence financière.

En revanche les sénateurs ont suivi l’analyse du rapporteur Jean-Jacques Hyest (UMP) qui a retiré de la proposition de publier un tableau reprenant les activités des sénateurs les mardis, mercredis et jeudis. « Ce n’est pas de l’ordre du règlement, mais de celui du Bureau, c’est informatif », a-t-il estimé.

Amendements

Plusieurs amendements ont été adoptés, dont un de Eliane Assassi (CRC) proposant qu’un groupe demandant la création d’une commission d’enquête ou d’information ait de droit la fonction de rapporteur.

Un autre de Jean-Vincent Placé (Ecologiste), voté à l’unanimité, reconnaît « l’existence et le travail des collaborateurs des sénateurs, rouage essentiel de l’institution » sénatoriale.

L’activité des sénateurs du Var [4]

Ces chiffres concernent les douze derniers mois, sauf pour David Rachline. Elu en septembre 2014, le sénateur-maire de Fréjus n’a exercé son mandat de sénateur que pendant sept mois.

Pierre-Yves Collombat est le sénateur varois qui cumule le plus de semaines d’activité. Même chose pour les présences en commission. Il est encore celui qui a posé le plus de questions orales au gouvernement.

Christiane Hummel n’a pas posé la moindre question orale au gouvernement, ni produit le moindre rapport. Elle est aussi celle qui cumule le moins de semaines d’activité (9) [5].


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