Une semaine après la visite de Nicolas Sarkozy, des parents d’élèves du Tarn crient à la manipulation devant la présence, au passage du président, d’enfants d’une école agitant des petits drapeaux tricolores et criant son nom.
Le chef de l’Etat, invité par le député-maire UMP de Lavaur, Bernard Carayon le 7 février, avait été accueilli à la sortie de l’hôtel de ville par 130 enfants du primaire brandissant des drapeaux. Ils avaient été amenés sur place par une association en charge des élèves pendant la pause du déjeuner.
"Cette utilisation des enfants à des fins de propagande et/ou par souhait de complaire au président est inacceptable", s’est indignée la FCPE dans un communiqué.
En revanche les enseignants de l’école du Centre qui ont tenté de manifester pendant que leurs élèves se rendaient auprès du président de la République avec leurs petits drapeaux, en ont été empêchés et leur banderole confisquée.
140 enfants sur le parvis de l’hôtel de ville de Lavaur. Ils crient : « Sarkozy, Sarkozy ! ». Mardi 7 février, 12h20, le président de la République descend les marches de l’hôtel de ville sous les acclamations des élèves de l’école du Centre de Lavaur. Dans leurs mains, ils agitent des petits drapeaux tricolores.[...]
Cyrille Atlan, parent d’élève explique :« L’ALAE – Accueil loisirs associé aux écoles – a proposé aux enfants de sortir de l’école et d’aller voir le représentant de notre pays. On leur a donné un drapeau bleu blanc rouge et on leur a demandé de dire fort “Vive Sarkozy !”. Je n’ai pas été prévenue de cette sortie impromptue. ». De son côté, Coralie Lestrade a amené hier matin un courrier à l’attention de Bernard Carayon et de ses employés : « Pourquoi n’ont-ils pas uniquement pris les enfants ayant une autorisation ? Des recommandations très précises ont été données aux enfants : “bien se tenir, se mettre en rang, crier Sarkozy, Sarkozy, leur donner des petits drapeaux français pour qu’ils puissent les secouer” » [...]
6 des 9 enseignants de l’école du Centre ont tenté de manifester pendant que les élèves se rendaient avec les animateurs de l’ALAE sur le parvis de la mairie, place du Général Sudre. Il ne s’agissait que d’une tentative, puisque en moins d’une minute ils se sont vus confisquer leur banderole et prier de reculer jusqu’à l’hôpital soit à plus de cent mètres des barrières de sécurité. « Nous avons déployé la banderole où était inscrit « Ecole sacrifiée, avenir en danger ». Deux gendarmes se sont approchés de nous. Nous avons dialogué gentiment, puis nous avons été entourés par 4 personnes en civil, très certainement des policiers, qui ont pris notre banderole et se sont enfuis en courant » raconte, une des institutrices. « Nous sommes étonnés de ne pas pouvoir faire connaître notre ressenti lors de la venue du Chef de l’Etat et de lui faire croire que tout est beau dans le meilleur des mondes », ajoute une de ses collègues. [...]