bilan positif pour le centre d’accueil des SDF


article de la rubrique les étrangers > les étrangers sont des hommes
date de publication : samedi 16 décembre 2017
version imprimable : imprimer


En mars 2016, c’est sous les insultes d’habitants du XVIe arrondissement qu’architectes et gestionnaires présentaient leur projet de centre d’hébergement pour SDF.


(203 personnes vivent dans ces bâtiments de bois multicolores, modulaires et temporaires, à la lisière du Bois de Boulogne. Photo LUCIEN LUNG/Le Figaro)

« Bilan positif » pour le centre pour SDF du XVIe arrondissement de Paris

• Par Stéphane Kovacs - Publié le 13/12/2017, Le Figaro

"Un an après l’ouverture de bâtiments temporaires pour loger des familles sans abri, à la lisière du Bois de Boulogne, les riverains sont passés du « scepticisme » à la bienveillance.

Ce n’était pas gagné d’avance. En mars 2016, c’est sous les insultes d’habitants du XVIe arrondissement qu’architectes et gestionnaires présentaient leur projet de centre d’hébergement pour SDF. En octobre, il était la cible d’un début d’incendie. Mais cette semaine, c’est sous le regard bienveillant des riverains que le centre « La promesse de l’Aube » a fêté son premier anniversaire. « Le bilan est positif, tant dans la vie du centre que dans les relations avec le voisinage », relève l’association Aurore, qui accueille 203 personnes dans ces bâtiments de bois multicolores, modulaires et temporaires, à la lisière du Bois de Boulogne.

Atelier poésie, aide aux devoirs, atelier informatique, course à pied, une multitude d’activités sont proposées à ces dizaines de familles, de 25 nationalités différentes. « Notre mission est d’accompagner les résidents vers l’autonomie, explique Pierre Coppey, le président d’Aurore. Après un an, 12 sorties positives vers des logements pérennes ont déjà eu lieu, 27 personnes travaillent, 25 suivent des cours de français, et 9 font du bénévolat. 35 enfants sont scolarisés ; ils ont bénéficié d’un accueil remarquable dans le quartier ».

Du scepticisme à l’accueil :

Zulika, 11 ans, arrivée d’Algérie en France il y a trois ans avec ses parents et sa grande sœur, acquiesce. « On a deux chambres ici, elles sont petites mais c’est mieux que rien ! », lance-t-elle en berçant le bébé d’une voisine. « J’aime la vie sociale ici, renchérit Minsiensi, 51 ans, originaire du Congo Kinshasa. On est nourri, logé, vêtu aussi, grâce à la générosité des voisins. Le centre m’aide à faire les démarches pour avoir mes papiers. Car aujourd’hui je travaille au noir, et parfois on profite du fait que je suis sans papier pour ne pas me payer... »
Dans le quartier, « ils ne nous dérangent pas ; on les voit jamais », indique Monique, retraitée, qui fait ses courses rue du Ranelagh. « Au début, des gens nous ont piqué des chaises ou des coussins dehors, des produits qu’on nous livrait, raconte le patron du restaurant Non solo cucina. Rien de grave, mais maintenant on fait attention ». Responsable de l’association sportive de hockey sur gazon, Jean-François Boyer admet être passé du « scepticisme » à l’accueil. « On est juste en face, près de la piscine !, lance-t-il. On a considéré que c’était de notre devoir d’accueillir les jeunes qui le souhaitaient. Depuis deux mois, cinq ou six gamins viennent gratuitement le mercredi après-midi. Et ça se passe très bien ».

Nouveau centre dans le XIIe arrondissement  :

Pour la maire de Paris Anne Hidalgo, le centre de « La promesse de l’aube » est devenu un modèle. « On voit aujourd’hui la réussite du projet, d’abord par sa beauté, par son insertion, le nombre de bénévoles, y compris du XVIe, qui viennent apporter un soutien », a-t-elle déclaré la semaine dernière, lors de l’inauguration d’un nouveau centre d’hébergement de 300 places, dans le XIIe arrondissement. Ouvert pour sept ans, composé de modules préfabriqués, amovibles à terme, il est également géré par l’association Aurore." [1]


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP