En 2015, puis en 2018, des lettres internes, dont une diffusée sous le timbre de la "Communication professionnelle de la Direction des trains", enjoignaient aux agents de la Sncf de signaler les migrants. Les cheminots ont dénoncé ces directives.
« Dans certains cas, la désobéissance est un devoir."
Ainsi Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, concluait-il sa lettre, adressée à Guillaume Pepy le 19 juin 2015 : "Dans certains cas, la désobéissance est un devoir".
2015 : "L’entreprise publique avait mis, à la disposition des forces de l’ordre qui contrôlent les migrants, une partie de la gare de Menton-Garavan. Outré, le secrétaire général de la CGT cheminots interpellait la direction.
"Depuis des semaines, les gares SNCF de Nice et de sa région vivent cernées par les cars de CRS, au rythme des descentes policières et des va-et-vient de la police aux frontières qui systématiquement contrôle chaque train en provenance d’Italie avec pour unique objectif de reconduire à la frontière les migrants venus d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. La grille horaire SNCF a même été bouleversée sur toute la région pour absorber le retard pris par le contrôle des trains en provenance d’Italie, y compris les trains privés Thello. (...)
En appelant solennellement Guillaume Pepy à « s’opposer à ces procédures condamnables », le secrétaire général de la CGT cheminots met une nouvelle fois un point d’honneur à défendre les valeurs du service public. Un service public qui ne saurait « servir une politique européenne et française qui n’assume pas ses responsabilités et ne trouve de réponse que par la répression et la fermeture des frontières »" [1]
2018 : Suite à la note (voir supra), diffusée en interne aux contrôleurs, leur demandant d’identifier les migrants à bord des trains et dans les gares, la CGT a demandé une audience à la direction locale de la SNCF.
Leur mobilisation a payé : "La direction de la SNCF maintient que cette note émanait d’une "initiative personnelle" et qu’elle n’avait pas été validée en amont. Néanmoins, Séverine Rizzi, secrétaire de la section CGT Cheminots de Bordeaux explique que la note avait également été envoyée par e-mail aux contrôleurs. À l’issue de cette réunion, un e-mail leur a donc été renvoyé afin de leur stipuler que cette note n’est pas à prendre en compte." [2]