stop Dublin


article de la rubrique les étrangers > les migrants
date de publication : mercredi 12 avril 2017
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Les collectifs,‭ ‬associations et citoyens solidaires,‭ ‬atterrés par le double discours "ni accueil des réfugiés, ni rejet du droit d’asile", dénoncent avec force le règlement Dublin,‭ ‬et demandent aux candidats à la Présidence de la République de sortir du silence.


(ci-dessous, des extraits de l’Appel) [1]

En mai‭ ‬2017‭, ‬le nouveau Président de la République aura la responsabilité de définir les axes de la politique d’accueil de la France à l’égard des réfugiés.‭ les candidats à la Présidence de la République doivent sortir du silence.

Une voie, plus conforme aux valeurs de notre pays dont le futur Président de la République sera le garant, est possible.

Le règlement Dublin III, c’est quoi ?

C’est la règle européenne prévoyant qu’un réfugié potentiel doit demander l’asile dans le premier pays européen où il pose le pied. La preuve de son passage dans un pays européen est généralement constituée par l’enregistrement de ses empreintes digitales dans le fichier Eurodac. Cette prise d’empreinte est très souvent obtenue par la contrainte ou la force. (...)

Actuellement, cette procédure permet de faire obstruction à 70 à 90 % des demandes d’asile, et justifie une politique d’expulsion (dites « transferts ») massive. En France : « Dublinez-moi ces réfugiés que je ne saurais voir ! »

Le règlement Dublin III est un prétexte au non-accueil. L’application de la procédure Dublin n’est pas obligatoire, les Etats sont libres d’examiner les demandes d’asile de toute personne. C’est le choix inverse qui a été fait par la France (...)

Le règlement Dublin III précarise les populations primo-arrivantes. Les personnes dites « dublinées », même quand elles ne sont pas assignées à résidence, font l’objet tout au long de la procédure de diverses convocations. Si elles ne s’y présentent pas, elles sont dites « en fuite » : elles perdent le bénéfice de leurs droits de demandeur d’asile, à savoir une allocation de subsistance et un hébergement, et doivent attendre 18 mois pour reformuler une demande d’asile en France. (...)

Le règlement Dublin III fait peser toute la pression migratoire sur les pays du Sud et de l’Est de l’Europe. De cette manière, les pays de l’Ouest s’exonèrent de toutes leurs responsabilités (...)

Le règlement Dublin III permet le renvoi vers des pays où ne sont respectés ni le droit d’asile ni les autres droits humains.

Les dublinés ne refusent pas leur transfert vers d’autres pays par caprice, mais bien parce qu’ils craignent, à raison, que leurs droits n’y soient pas respectés.

Plusieurs pays européens sont en effet pointés du doigt tant par les ONG que par des institutions : la Bulgarie, la Hongrie, l’Italie, la Grèce, ... Renvois vers le Soudan par l’Italie, accélération des expulsions vers l’Afghanistan prévues par l’accord Union européenne / Afghanistan.

Lorsque des réfugiés arrivent sur son territoire, la France effectue un tri absurde et injustifié entre les « bons réfugiés », et les « dublinables ». Ce tri permet à la France d’afficher une politique d’accueil ne concernant qu’une minorité des demandeurs d’asile, tout en pratiquant une politique brutale de renvoi et d’obstruction au droit d’asile.

Une autre voie est pourtant possible, plus conforme aux valeurs de notre pays dont le futur Président de la République sera le garant.


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