migrants : dénonçons la crise des valeurs et l’indignité


article de la rubrique les étrangers > les migrants
date de publication : dimanche 23 juillet 2017
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"Subir des violences inimaginables, ne pas obtenir la protection de son pays et fuir, pour finalement être traité de menteur et menacé d’expulsion dans un pays qu’on considérait pourtant comme celui des droits de l’homme : c’est ce que vivent un grand nombre de personnes – des centaines, des milliers ? – en dépit des valeurs d’accueil professées par la France."


(Photo : Forum du TIG)

A plusieurs reprises Serge Portelli, président de chambre près la cour d’appel de Versailles, a dénoncé les conditions d’accueil des réfugié-e-s et des migrant-e-s.

Reconnaître les psychotraumatismes :

Le centre Primo Levi, dans son expérience d’accueil des victimes de la torture, témoignait dans son rapport publié fin 2016, que "plus de la moitié des patients suivis en 2015 ont été déboutés du droit d’asile".

"Chaque année, 40.000 personnes sont déboutées du droit d’asile en France. Parmi elles, certaines ont pourtant subi des actes de torture dans leur pays d’origine. Le centre Primo Levi qui accueille ces demandeurs d’asile traumatisés poussait un cri d’alarme." [1]

Il alertait par ailleurs sur les "failles dans la procédure : manque de prise en compte des troubles de mémoire et autres effets du psychotraumatisme qui peuvent fausser le jugement, procédures inadaptées aux victimes de la torture, interprètes pas toujours à la hauteur" (...)

Dans ce cadre, Serge Portelli soulignait que "le psychotraumatisme détruit toutes les règles ordinaires de l’entretien. La vérité est alors presque impossible à déceler, ce qui explique que très peu de victimes soient reconnues comme telles dans la procédure d’asile". [2]

Ce n’est pas une crise des réfugiés mais une crise de l’accueil  :

En ces termes, Serge Portelli, Laurent Gaudé et Réza ont interpellé le gouvernement qui "exerce une pression de plus en plus forte pour que les personnes déboutées soient renvoyées dans leur pays".

" (...) La France est certes l’un des pays d’Europe qui reçoit le plus de demandes d’asile, mais c’est aussi l’un de ceux qui accordent le moins de statuts (en 2015, elle était 25e en termes de taux d’octroi…).

Sous l’effet de l’esprit de suspicion qui règne dans notre société vis-à-vis des demandeurs d’asile, il n’est pas rare que les dossiers soient instruits à charge et que les quelques éventuelles preuves que la personne aura éventuellement réussi à rassembler (non sans risques pour les proches restés au pays), soient mises en doute."

"Cette crise (de l’accueil) met en cause des valeurs fondamentales, le respect de la dignité humaine et le droit d’asile."(Article complet dans : [3]

Le 23 juillet, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron [4], Laurent Cantet (réalisateur du film "Entre les murs", primé à Cannes en 2008), rappelle le président de la République à ses récentes déclarations.

En effet, le 22 juin dernier, Emmanuel Macron en appelait "à la plus grande humanité" dans la gestion des migrants et avait assuré que la réforme du droit d’asile faisait partie des "priorités du travail gouvernemental".

Indigné par les situations vécues par les réfugié-e-s, Laurent Cantet réclame "un traitement décent pour tous les réfugiés."

P.-S.

A LIRE ou A RELIRE : les étrangers qui sont en nous, par Serge Portelli - Histoire coloniale ...
www.ldh-toulon.net/les-etrangers-qui-sont-en-nous-par.html


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