au revoir Mavida ...


article de la rubrique démocratie > le blog de Mavida
date de publication : mardi 13 mai 2014
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Les amis de la section de Toulon de la LDH sont profondément attristés par la disparition de Jacques Vigoureux survenue le 7 mai 2014, à Toulon, à l’âge de 87 ans. Jacques et Monique partageaient leur vie entre Toulon et le 18e arrondissement de Paris. Il a eu une vie professionnelle très riche au théâtre et à la télévision, au Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC) et à la Société des Gens de lettres puis il a fondé les Rencontres de Tamaris à la Seyne-sur-Mer. Ligueur depuis 30 ans, il a été de tous les combats de la LDH, toujours disponible et mobilisé.


Nous avons rencontré Jacques pour la première fois le 15 septembre 2001, à la Batterie des Revenants, du côté de Fabregas, lors d’un dîner organisé au profit de la section LDH de Toulon.

Et depuis, que d’échanges ... Jacques toujours discret, dévoué et attentif aux plus fragiles ... C’est à lui que revient la création du cercle de silence qui se reforme à Toulon place de la Liberté, chaque mois depuis octobre 2008.

Il nous envoyait de temps en temps des billets qu’il signait Mavida.
Voici un large extrait de celui qu’il nous a adressé il y a exactement un an :

« Aujourd’hui, rien ne m’a paru avoir une quelconque importance face au scandale permanent que constitue la mise au banc de la société des Roms, des Arabes en général, et parmi eux des Musulmans, des sans papiers qu’ils soient noirs, blancs ou basanés. Comme si nous étions dans l’incapacité d’accueillir ces gens qui ont cru, avant de venir, que la France pouvait les recevoir. Oui, bien sûr. Elle le pourrait si elle n’était pas devenu un pays où l’individualisme pour ne pas dire l’égoïsme est maintenant la règle.

« Ce comportement est dû, bien sûr, à la crise. Ah la crise ! Cette fameuse crise qui réveille de mauvais relents de nationalisme. Sans doute sommes-nous à la recherche d’un nouveau modèle pour vivre ensemble. Est-ce une raison suffisante pour ne pas accueillir chez nous des personnes qui sans doute pourrait apporter à notre pays les richesses, quoi qu’on dise, qu’elles portent en elles ? Pour ne pas les traiter avec dignité et le minimum de solidarité humaine ?

« Au lieu de cela, le ministre de l’Intérieur, qui devrait, me semble-t-il bannir tout racisme, attise la méfiance pour ne pas dire la haine en débitant des contre-vérités comme celle sur les Roms qui refuseraient de s’intégrer au nom de je ne sais quelle coutume ou culture totalement imaginaire.
Ce qui est à bannir en France ce ne sont ni les Roms, ni les Noirs, ni les Arabes, ni les Musulmans, ni le mariage homosexuel, c’est, et ce devrait l’être une fois pour toute, le RACISME, cette peste qui un jour ou l’autre devient brune. N’est-ce pas l’écrivain allemand Günter Grass qui écrivait : « Le racisme, c’est le manque de tolérance caché sous l’arrogance, les guerres et leurs conséquences, qui marquent l’histoire de nos pays ».

« Alors ne regardons plus jamais l’autre parce qu’il est différent comme un ennemi potentiel, ne croyons plus en apprenant que quelqu’un est musulman que c’est un terroriste, bannissons à jamais de notre langage les mots de « tapette » ou « pédé » ou encore mieux « lopette » pour parler des homosexuels hommes et des termes encore plus choisis comme « broute gazon » pour désigner les homosexuelles femmes.

« Lorsque nous aurons appris à être non seulement tolérants mais accueillants pour les autres la société aura un autre visage. Et nous apparaîtrons moins arrogants aux autres. »

au revoir Mavida ...



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