Notre société aura un autre visage lorsque ...
Aujourd’hui j’avais l’intention de vous parler à nouveau de Monsieur Guéant et de ses merveilleux tableaux. Dans la foulée je vous aurais livré mes réflexions sur Henri Guaino et ses propos d’un autre temps contre les magistrats qui se sont permis d’inculper Nicolas Sarkozy. On aurait pu s’amuser avec les remarquables dons d’ubiquité de l’inénarrable Philippe Vitel, député du Var. Peut-être aurais-je dû vous faire part de mon opinion sur l’indécent Jérôme Cahuzac ?
Non ! Rien de tout cela ne m’a paru avoir une quelconque importance face au scandale permanent que constitue la mise au banc de la société des Roms, des Arabes en général, et parmi eux des Musulmans, des sans papiers qu’ils soient noirs, blancs ou basanés. Comme si nous étions dans l’incapacité d’accueillir ces gens qui ont cru, avant de venir, que la France pouvait les recevoir. Oui, bien sûr. Elle le pourrait si elle n’était pas devenu un pays où l’individualisme pour ne pas dire l’égoïsme est maintenant la règle.
Ce comportement est dû, bien sûr, à la crise. Ah la crise ! Cette fameuse crise qui réveille de mauvais relents de nationalisme. Sans doute sommes-nous à la recherche d’un nouveau modèle pour vivre ensemble. Est-ce une raison suffisante pour ne pas accueillir chez nous des personnes qui sans doute pourrait apporter à notre pays les richesses, quoi qu’on dise, qu’ils portent en elles ? Pour ne pas les traiter avec dignité et le minimum de solidarité humaine ?
Au lieu de cela, le ministre de l’Intérieur, qui devrait, me semble-t-il bannir tout racisme, attise la méfiance pour ne pas dire la haine en débitant des contre-vérités comme celle sur les Roms qui refuseraient de s’intégrer au nom de je ne sais quelle coutume ou culture totalement imaginaire.
C’est pourtant, ce même ministre de l’Intérieur qui affirmait il n’y a pas si longtemps : « Quand on s’enferme dans des slogans, le refus du débat et de la confrontation des idées, quand on se réfugie dans la théologie, c’est bien que l’on n’a plus confiance dans ses propres idées, ses propres convictions. » N’est-ce pas un slogan facile, digne de ceux énoncés par son prédécesseur – le marchand de tableaux – que de dire à propos des sans papiers « Nous n’allons pas régulariser 50, 100, 200 ou 300 dossiers parce qu’il y a une action des associations » ?
N’est-ce pas un racisme quotidien que d’obliger certaines ou certains d’ajouter à leur nationalité française : d’origine algérienne, tunisienne, marocaine, ou tout autre.
N’est-ce pas du racisme ordinaire que d’entendre dire que les Noirs sont « moins courageux que les autres » ? Quels autres ? Imagine-t-on la misère qu’ils ont pu connaître avant de venir chez nous ?
N’est-ce pas purement et simplement du racisme que ces manifestations contre le mariage des homosexuels ?
Ce qui est à bannir en France ce ne sont ni les Roms, ni les Noirs, ni les Arabes, ni les Musulmans, ni le mariage homosexuel, c’est, et ce devrait l’être une fois pour toute, le RACISME, cette peste qui un jour ou l’autre devient brune. N’est-ce pas l’écrivain allemand Günter Grass qui écrivait : « Le racisme, c’est le manque de tolérance caché sous l’arrogance, les guerres et leurs conséquences, qui marquent l’histoire de nos pays ».
Alors ne regardons plus jamais l’autre parce qu’il est différent comme un ennemi potentiel, ne croyons plus en apprenant que quelqu’un est musulman que c’est un terroriste, bannissons à jamais de notre langage les mots de « tapette » ou « pédé » ou encore mieux « lopette » pour parler des homosexuels hommes et des termes encore plus choisis comme « broute gazon » pour désigner les homosexuelles femmes.
Lorsque nous aurons appris à être non seulement tolérants mais accueillants pour les autres la société aura un autre visage. Et nous apparaîtrons moins arrogants aux autres.
Michel Mavida
Français de souche