À la fin de la semaine dernière Le Monde titrait sur quatre ou cinq colonnes – je ne sais plus – que Nicolas Sarkozy préparait sa revanche en 2017. Tout à côté un petit article sur François Hollande au Qatar.
Ces deux titres, côte à côte, en première page m’ont semblé résumer assez bien dans quelle situation est parvenu notre pays. D’un côté un homme à l’ambition démesurée qui ne rêve que de revenir à la présidence de la République. De l’autre un actuel président qui aimerait bien que le Qatar lui donne quelque argent pour, dit-il, lutter contre le chômage.
Et entre les deux, l’affaire Tapie ! L’affaire Cahuzac ! Avant il y avait eu les manifestations contre le « mariage pour tous » qui virent l’alliance entre l’UMP et les évêques !
Me reviennent en mémoire ces mots de Jean Jaurès qui ne m’ont jamais semblé aussi justes.
Les « deux périls qui, en France, menacent (la République) le plus profondément, c’est-à-dire le cléricalisme et le césarisme… le césarisme est chez nous un péril incessant. Parce qu’il est, en même temps, l’appel à la force et au mensonge ! ». Il aurait pu ajouter comme on l’a vu avec les manifestations contre « le mariage pour tous » : « Le césarisme n’hésitant pas à faire appel au cléricalisme pour se perpétuer ».
Que propose d’autre Sarkozy et ses conspirateurs au petit pied que sont Hortefeux, Guaino, et leurs amis, si ce n’est le « césarisme » allié au « cléricalisme » ? Le tout pour sauver la France ! La sauver de quoi ? De ce qu’on appelle le « néolibéralisme » qui n’est rien d’autre qu’une course effrénée à l’argent servie par les chevaliers servants que sont les banquiers, le FMI – tiens, Madame Lagarde !
Quant aux socialistes à force d’être assis entre deux chaises, ils ne savent plus dans quelle position se mettre. Bon nombre de militants sont un peu perdus entre ce qui s’est dit, se répète encore en murmurant, et ce qu’ils voient, entendent et subissent chaque jour.
Est-ce bien la République française qui expulse toujours et encore des sans-papiers ?
Est-ce bien la République qui affiche sur les frontons de ses bâtiments publics le mot « Égalité » qui paraît être aujourd’hui vidé de tout sens ?
Est-ce bien l’Europe – et d’autres – qui plonge la Grèce dans la misère et le désespoir oubliant qu’elle fut la mère de la démocratie et de notre civilisation ?
Vous me direz : c’est pas mieux ailleurs ! Certes. Nous avons Tapie, Cahuzac... En Italie ils ont Berlusconi. En Espagne, ils ont eu Mariano Rajoy, actuel chef du gouvernement cité dans un scandale de corruption. Au Portugal, ils ont eu « le révolutionnaire » Barroso qui aujourd’hui veut régenter l’Europe, en Angleterre, ils ont eu le scandale des notes de frais de Gordon Brown, en Russie ils ont Vladimir Poutine, l’ami de Gérard Depardieu. En Allemagne ils ont Angela Merckel, fervente adepte du capitalisme mondial, après avoir été, en son temps, la porte parole du dernier gouvernement de la RDA et cornac de Barroso…
Non ! Je ne suis pas pessimiste.
Simplement j’observe les bouleversements du monde et mon grand regret est que l’Europe, la France soient absente de ce qui est en train de s’écrire.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que les premiers soucis sont les prochaines vacances, la préparation de la rentrée dans les chaines de télévision, et ... la question de savoir si Cahuzac, Tapie et autres hommes parfaitement honnêtes vont ou non lâcher le morceau !
Bon été tout de même !