2001 : 150ème anniversaire de la résistance varoise
au coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte
En 1848, la France avait choisi la République. C’était la deuxième fois. Elle se voulait pacifique et généreuse : l’adoption du suffrage universel masculin, l’instauration des libertés élémentaires d’opinion et de réunion, l’abolition de la peine de mort en matière politique témoignaient de ses ambitions. La Constitution adoptée peu après les confirmait.
Le 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte, qui avait été élu président de la République en 1848, exécutait un coup d’État pour se maintenir au pouvoir et rétablir l’Empire. Dans une vingtaine de départements, notamment les Basses Alpes (aujourd’hui Alpes de Haute Provence), le Var et le Vaucluse, la protestation républicaine prit la forme d’une insurrection populaire "pour le Droit et la Légalité républicaine".
L’insurrection varoise
Le département du Var est le théâtre d’une vive résistance, la plus importante après celle du département des Basses Alpes.
Dès l’arrivée de la nouvelle du coup d’État, on assiste à une prise de pouvoir républicain au Luc, à Draguignan, Brignoles, Cuers, Vidauban, La Garde Freinet, Saint Maximin, Salernes... 87 communes du Var se sont soulevées. Le 6 décembre, l’ensemble du département est aux mains des insurgés, à l’exception de Toulon et sa région et d’une partie de la région de Draguignan, qui sont tenus par l’armée.
Une colonne d’insurgés remonte vers le nord, pour tenter de rejoindre les Basses Alpes où la préfecture est tombée au pouvoir des républicains. Le 10 décembre, la colonne des républicains est écrasée par les forces armées à la bataille d’Aups. Plusieurs dizaines d’insurgés sont tués. La répression fut très dure : autour de 3000 arrestations dans le Var, 4 condamnations au bagne de Cayenne, 744 déportations en Algérie...
Ces évènements ont servi de cadre historique à La fortune des Rougon, premier roman de la série des Rougon-Macquart d’Émile Zola.
Depuis 1997, l’Association 1851 [1]
oeuvre pour raviver le souvenir trop occulté de cet évènement, et pour promouvoir les valeurs dont se réclamaient les insurgés : la résistance à l’oppression, la responsabilité et l’initiative citoyennes..., valeurs qui sont celles que défend la LDH.
Lors de sa réunion d’adhérents du 8 juin 2000, la section de Toulon de la LDH a décidé, à l’unanimité, d’apporter son patronage à cette association, et elle a émis le voeu que la région PACA de la LDH puisse lui apporter son soutien.
Marius Mourre
A Cuers, où un brigadier de gendarmerie avait trouvé la mort, le 5 décembre 1851, dans des circonstances mal définies, il y eut 417 arrestations.
Le 14 décembre 1852, la Cour d’assises du Var condamnait à mort Marius Mourre, surnommé le Pacifique, ainsi que son frère Jean-Paul. Considéré comme le chef de l’insurrection à Cuers, Marius fut déclaré "coupable de crimes de rébellion et de pillage". Ces condamnations ayant été commuées en déportation à perpétuité, Marius Mourre connut le bagne de Toulon ; il partira pour la Guyane, où il devait décéder en octobre 1858.
Aujourd’hui une famille cuersoise descendant d’un autre frère de Marius Mourre attend la réparation de ce que Maurice Agulhon, professeur au Collège de France, nomme une iniquité.
[1] Le siège de l’association est symboliquement fixé aux Mées, où les républicains bas-alpins tinrent en échec l’armée du coup d’État.
1851-2001, Association pour le 150ème anniversaire de la résistance au coup d’État
du 2 décembre 1851,
Groupe scolaire Pasteur, 7 boulevard des Tilleuls - 04190 Les Mées
fax 04 92 64 24 02