au choix, faire travailler sans salaire ou créer des emplois


article de la rubrique droits sociaux > travail
date de publication : jeudi 28 février 2019
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Le Collectif Alerte dont la LDH est membre publie un communiqué pour renvoyer l’Etat à ses devoirs. L’Etat se tourne vers les entreprises qui reçoivent ses aides.


AIDES SOCIALES : DES DEVOIRS INCOMBANT À L’ETAT ET NON AUX ALLOCATAIRES !

A la suite des propos réitérés par le Premier ministre le 19 février à l’Assemblée nationale, et de la réponse de Christelle Dubos à une question au Premier ministre en séance publique le 20 février, les associations réunies au sein du collectif Alerte s’inquiètent de voir la question des « contreparties » aux aides sociales revenir sur le devant de la scène politique, instaurant une défiance à l’égard des allocataires.

Les récentes affirmations d’Edouard Philippe sur la nécessité de conditionner le versement des prestations sociales à des contreparties d’activités ou d’activités d’intérêt général, ont fortement interpellé les associations de solidarité réunies au sein du Collectif Alerte. Quelques mois seulement après la présentation de la stratégie pauvreté par le président de la République, ces déclarations viennent confirmer un risque de stigmatisation des plus précaires, déjà évoqué par nos associations.

Les associations du Collectif Alerte demandent au gouvernement de ne pas conditionner le versement des aides sociales à une activité mais de lutter activement contre le non recours à ces prestations. Il appartient de plus à l’Etat de proposer aux allocataires un accompagnement de qualité afin de favoriser leur insertion durable dans la société, en facilitant le retour à l’emploi comme le souhaite la majorité des bénéficiaires des minima sociaux.

Le collectif Alerte sera particulièrement attentif au respect de ces principes, y compris lors des futures remontées du Grand débat national et de la concertation annoncée sur le revenu
universel d’activité.

Communiqué du Collectif Alerte, dont la LDH est membre - Paris, le 20 février 2019 [1]

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ET LES DEVOIRS INCOMBANT AUX ENTREPRISES ?  : (Cf. Intervention du premier ministre, le 26 février 2019, durant la séance des questions d’actualité à l’Assemblée nationale) :

"Interrogé par Eric Straumann, député LR du Haut-Rhin – département ayant imposé sept heures hebdomadaires de bénévolat aux allocataires du RSA – sur son « audace » à « aller au bout de sa proposition », Edouard Philippe a répété sa position : « Il n’est pas scandaleux, je le dis comme je le pense, de poser la question des droits et des devoirs. […]

Lorsque l’Etat crée des systèmes de solidarité ou d’accompagnement ou d’encouragement, la logique de droits et de devoirs est impérative », a-t-il déclaré devant les députés. Et si, a souligné le chef du gouvernement, « se poser la question des contreparties […] est une bonne question », il a quelque peu amendé son propos de vendredi, centré alors sur les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires d’aides sociales, pointant également mardi les obligations des entreprises à qui l’Etat verse aussi des aides ou baisse certaines cotisations.

« C’est vrai pour ceux qui bénéficient des versements de la solidarité nationale, […] c’est vrai pour tous les acteurs économiques, pour tous les acteurs d’une République », a dit M. Philippe." [2]

Notes

[2Lilian Alemagna in Libération — 19 février 2019


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