le nouveau président américain est adepte du waterboarding


article de la rubrique torture > les Etats Unis
date de publication : mardi 7 février 2017
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Très tôt durant la campagne pour les élections présidentielles, Donald Trump s’était prononcé en faveur du recours à la torture. En novembre 2015, il avait déclaré qu’il rétablirait la simulation de noyade (waterboarding) comme technique d’interrogatoire et « ferait même bien pire encore » [1]. Cette technique a été interdite par l’administration Obama, après avoir été mise en place sous la présidence de George W. Bush à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Un rapport du Sénat américain a montré que la torture utilisée par l’administration Bush n’avait jamais permis de recueillir des renseignements fiables.

Il faudra juger Donald Trump sur ses actes. Mais après une campagne électorale empreinte de racisme, de misogynie et de xénophobie, on peut craindre le pire. C’est pourquoi l’ACAT — Action des chrétiens pour l’abolition de la torture — s’engage à rester vlgilante.


UN ADEPTE DE LA TORTURE À LA MAISON BLANCHE

ACAT, le 9 novembre 2016


M. Trump avait justifié la torture en arguant qu’il fallait « frapper les sauvages ». Il avait considéré après les attentats de Paris que torturer le terroriste Salah Abdeslam aurait pu éviter les attentats de Bruxelles. Le futur président américain avait par ailleurs déclaré qu’il garderait ouvert le centre de détention de Guantanamo et qu’il le « remplirait de sales types ».

Début 2016, Donald Trump avait aussi déclaré que « le problème, ce sont les Conventions de Genève », qui régissent le droit international humanitaire. Selon lui, les soldats américains ont peur de se battre dans le cadre de la lutte antiterroriste à cause de « toutes les sortes de règles et régulations » qu’elles contiennent. Il demande par conséquent « des changements, des ajustements » des Conventions de Genève.

A propos de la peine de mort, Donald Trump avait affirmé qu’elle est dissuasive pour les criminels — ce qu’aucune étude statistique n"a jamais réussi à prouver.

TRUMP NE RENONCE PAS À LA TORTURE

Extraits de Trump ne renonce pas à la torture, le 26 janvier 2017


La presse américaine a publié mercredi 25 janvier un projet de décret de la Maison-Blanche qui demandera à l’administration d’examiner la possibilité de modifier les interrogatoires menés par la CIA et l’armée américaine rétablir les prisons secrètes de la CIA. Le même jour, Donald Trump a réaffirmé son soutien à la torture.

Le président Trump avait fait du retour de la torture un de ses arguments de campagne. Convaincu que la simulation de noyade est utile pour lutter contre le terrorisme, il a déclaré mercredi qu’il fallait "combattre le feu par le feu". Cette technique était utilisée par la CIA à l’encontre des personnes suspectées de terrorisme après le 11 septembre 2001 et sous l’administration Bush, avant que Barack Obama ne l’interdise. Donald Trump a indiqué qu’il s’en remettait au secrétaire à la Défense et au directeur de la CIA. "S’ils n’en veulent pas, ça me va. S’ils la veulent, alors je travaillerai à cela. Je veux faire tout ce qui est possible, en restant dans les frontières de la légalité" a-t-il déclaré.

Le secrétaire à la Défense n’est pas favorable aux pratiques de torture, comme il l’a déclaré plusieurs fois. Le directeur de la CIA, n’a pas encore pris position sur le waterboarding depuis son entrée en fonction, mais il avait défendu ces pratiques lorsqu’il il était sénateur et membre de la commission du renseignement.

Depuis 2015, La loi américaine proscrit la pratique du waterboarding. A l’époque, un rapport du Sénat avait souligné que la torture pratiquée par la CIA avait été totalement inefficace pour collecter des renseignements utiles à la lutte contre le terrorisme. Selon sénateur républicain John McCain, "Le président peut signer tous les décrets qu’il veut, mais la loi est la loi. Nous ne ramènerons pas la torture aux Etats-Unis."

Notes

[1La méthode de torture du waterboarding consiste à verser de l’eau sur un tissu recouvrant le nez et la bouche d’un prisonnier.
Pendant la guerre d’Algérie, une version de cette technique s’appelait « la baignoire ». (Wikipedia : Torture par l’eau)


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