Obama : « nous avons torturé des gens »


article de la rubrique torture > les Etats Unis
date de publication : samedi 2 août 2014
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Le président des États-Unis Barack Obama a reconnu, vendredi 1er août 2014, comme il l’avait déjà fait par le passé, que des Américains avaient « torturé des gens » après les attentats du 11 septembre 2001, tout en appelant à ne pas les juger trop durement.


Après le 11 septembre : « nous avons torturé des gens » [1]

« Nous avons fait beaucoup de choses justes, mais nous avons torturé des gens », a-t-il déclaré, évoquant la prochaine déclassification d’un rapport parlementaire sur les techniques d’interrogatoire employées par la CIA entre 2002 et 2006, durant le mandat de George W. Bush.

« Lorsque nous avons utilisé certaines techniques d’interrogatoire poussé, des techniques que je considère et que toute personne honnête devrait considérer comme de la torture, nous avons franchi une ligne », a-t-il poursuivi, au cours d’un point de presse à la Maison Blanche.

Après les attentats du 11 septembre 2001, la CIA a capturé des dizaines de personnes soupçonnées de liens avec Al-Qaïda, et utilisé des « techniques d’interrogatoire musclé ». Ces méthodes comprenaient la privation de sommeil, la mise à nu du détenu ou encore la simulation de noyade.

Rappelant qu’il avait interdit ces méthodes dès son arrivée à la Maison Blanche, M. Obama a cependant mis en garde contre tout jugement « trop moralisateur » sur cette période.

« Je pense que lorsque l’on regarde en arrière, il est important de se souvenir combien les gens avaient peur après la chute des tours jumelles [du World Trade Center], le Pentagone avait été touché, un avion s’était écrasé en Pennsylvanie », a-t-il souligné.

« Les gens ne savaient pas si d’autres attaques étaient imminentes. Il y avait une énorme pression sur les épaules des forces de sécurité et nos équipes de sécurité nationale pour essayer de faire face à cette situation », a-t-il poursuivi.

M. Obama, qui a toujours apporté son soutien à la déclassification du rapport parlementaire, a jugé qu’il serait utile pour aider les États-Unis à tourner la page.

« Nous devons, en tant que pays, assumer nos responsabilités face à ce qui s’est passé afin que, je l’espère, cela ne se reproduise plus à l’avenir », a-t-il déclaré.


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