les voeux d’Albert Lévy : respecter l’égalité des droits, afin de mieux vivre ensemble


article de la rubrique justice - police > Albert Lévy
date de publication : samedi 30 décembre 2006
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Albert Lévy a pu, le 16 décembre dernier, fêter avec ses amis la fin du harcèlement judiciaire qu’il a subi pendant huit ans.

Ayant recouvré sa liberté d’esprit, il va poursuivre le combat pour ses idées à l’occasion des prochaines élections législatives : il sera candidat sur la 11-ème circonscription du Rhône. Vous pourrez le suivre sur son blog.

Il nous a adressé le texte suivant (tout un programme !) à l’intention des Toulonnais et tout particulièrement des membres de la section de Toulon de la LDH qui lui ont apporté leur soutien au cours de ces années difficiles.


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Albert Lévy (déc. 2006)

Les politiques doivent remettre l’homme au centre de leur engagement !

Un an après la révolte des quartiers périphériques des grands centres urbains, aucune mesure politique d’ampleur n’a été prise en leur faveur. Combien d’entre eux ont encore libre accès aux soins ? Combien d’entre eux, bénéficiaires d’un travail précaire, peuvent se loger décemment ? ...
La majorité actuelle en quête de profits à courte vue a réduit les services publics réduits à n’être que des biens de consommation ordinaires, oubliant les exclus, ces femmes et ces hommes en souffrance.

Loin de s’attaquer aux causes du profond malaise social, le projet de loi de « prévention à la délinquance » actuellement débattu au Parlement vise à stigmatiser encore plus ceux qui en sont les victimes. On voudrait également nous convaincre que les mineurs porteraient en eux le germe de la délinquance. L’Ordonnance de 1945, est en voie de disparition. Maintes fois remaniée, elle avait pourtant écarté d’un système éducatif moderne le travail obligatoire et l’enfermement, générateurs de rébellion sociale et de récidive chez l’enfant et l’adolescent. Il n’en serait bientôt plus question.

Pour faire bon poids, notre Ministre de l’intérieur-candidat à la présidence affirmait le 8 juin dernier que la justice devait « faire peur pour être respectée ». Cet homme, juriste et avocat de surcroît, affichait ainsi son mépris pour le peuple au nom duquel la justice est rendue. Il révélait également qu’il réduit l’autorité judiciaire au simple rôle de collaborateur de la police. En cette année de célébration du centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, victime d’un crime judiciaire, et alors que l’histoire ne cesse de nous rappeler que la terreur judiciaire est étrangère aux valeurs de la démocratie, il est difficile de ne pas voir dans cette déclaration d’un ministre de la République un nouveau pas vers un régime "autori[totali]taire"… N’oublions pas comment la justice était rendue dans la France de la collaboration, et ayons toujours présents à l’esprit les sinistres tribunaux d’exception qui ont sévi pendant la guerre d’Algérie !

La révolte des banlieues d’octobre 2005 a été le cri de ceux qui, faute d’être entendus, en avaient perdu l’usage de la voix. On avait ruiné tout effort d’intégration, par la relégation sociale, le mépris et l’insulte. Quelle vertu n’exige-t-on pas d’eux en leur demandant de s’en sortir en respectant les règles de la loi républicaine ?
Qu’en serait-t-il demain pour ces populations délaissées aux marges de la République, si nous laissions l’actuelle majorité poursuivre son travail de déconstruction ?

Nous devons tous continuer à nous engager et à nous battre pour que notre démocratie demeure vivante, dans le respect des droits des hommes et des valeurs de la République.

Lyon, le 30 décembre 2006

Albert Lévy

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