l’acharnement judiciaire contre Albert Lévy ...


article de la rubrique justice - police > Albert Lévy
date de publication : mardi 26 septembre 2006
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Albert Lévy magistrat au tribunal de Lyon, membre du Syndicat de la Magistrature et de la LDH, est renvoyé de nouveau devant la 17e chambre (chambre de la presse) du TGI de Paris, les 9 et 10 octobre prochain.

Le CIRDEL [1] propose un rassemblement en soutien à Albert Lévy, devant le palais de justice de Lyon, le 9 octobre à 18H.


Albert LEVY est mis en examen pour violation du secret de l’instruction dans une affaire qui remonte à 1998. A l’époque, Albert Lévy était substitut à Toulon, chargé notamment du grand banditisme dans un ressort géographique, le Var, marqué par les liaisons entre la pègre et certains personnages politiques, et ce dans le contexte d’une municipalité tenue par le Front national ; cible régulière de l’extrême droite, Albert Lévy avait également fait l’objet de menaces de mort qui n’avaient eu aucune suite judiciaire ; il subissait enfin les attaques du préfet Jean Charles Marchiani qui avait relayé auprès des autorités judiciaires locales son désir de se débarrasser de ce magistrat devenu selon ses propres termes un "trouble à l’ordre public".

Depuis maintenant 8 ans, Albert LEVY fait l’objet de poursuites judiciaires pour avoir, selon l’accusation initiale, remis à un journaliste un procès verbal d’audition mettant en cause le F.N. dans la gestion des cantines scolaires de Toulon. Dans cette affaire Jean-Marie Le Pen s’est constitué partie civile.

L’annulation, en 1999, par la cour d’appel de Paris, de la plus grande partie du dossier d’accusation et, par voie de conséquence, de la mise en examen d’Albert Lévy, a été suivie d’une nouvelle mise en examen par la juge d’instruction, parfaitement arbitraire puisque intervenant dans un dossier vide de toute substance. Apres cette ordonnance de renvoi en 2003 - sanctionnée par une annulation partielle par le tribunal correctionnel de Paris en mai 2004 que confirmera en partie la cour d’appel - une nouvelle ordonnance de renvoi vient d’être prise à l’encontre d’Albert LEVY le 20 mars dernier, sans aucun élément nouveau ni débat contradictoire permettant à Albert Lévy de faire valoir ses arguments !

Depuis 8 ans, un dossier vide avance, poussé par une étrange logique incitant les magistrats chargés de ce dossier à tenter de sauver des bribes d’accusation pour faire oublier sans doute les anomalies de cette procédure et l’acharnement d’une magistrate dont les méthodes avaient défrayé la chronique.

Soumis à une garde à vue précédé d’une interpellation et d’une perquisition à son domicile le dimanche 6 septembre 1998, Albert Lévy était examiné par un expert psychiatre insinuant que ce magistrat voyait des fascistes partout, concluant sa visite par un certificat décrivant un homme qui "se perçoit comme le défenseur des valeurs républicaines dans un environnement corrompu". S’appuyant sur cette savante expertise, la juge plaçait Albert Lévy sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre au tribunal et obligations de soins psychologiques. Dans ce cadre, un nouvel expert osait interroger Albert Lévy sur "son seuil d’intolérance à l’antisémitisme".

Durant cette procédure interminable qui dépasse à présent les délais admis par la cour européenne des droits de l’homme et qui permet de maintenir un magistrat dans une situation professionnelle insoutenable, Albert Lévy a subi une série d’injures antisémites. Celles de l’avocat général à de la cour de cassation Terrail, qui parodiant les attaques de Jean-Marie Le Pen contre Michel Durafour, allait écrire dans le bulletin de son association : "Tant va Lévy au four, qu’à la fin il se brûle", celles du journal Minute qui le présentera en costume de déporté en fustigeant le "juge rouge" !

Aujourd’hui, les tribunaux, qui se révèlent chaque jour plus incapables de juger les faits de corruption les plus graves, condamnent sans véritable garantie de procédure, les pauvres, les exclus, les marginaux, à de lourdes peines. C’est ce contre quoi s’élève inlassablement Albert Lévy ! C’est cette détermination qui lui vaut la haine de l’extrême droite et de certains acteurs de l’appareil judiciaire qui cherchent depuis huit ans à l’éliminer par tout moyen.

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Nous soutenons Albert Lévy...

Albert Levy, avant d’être magistrat au tribunal de Lyon était en poste à Toulon. Il était entre autre chargé du grand banditisme.

  • Depuis 8 ans il fait l’objet de poursuite judiciaire pour avoir, selon l’accusation initiale, remis à un journaliste un procès verbal d’audition mettant en cause le FN dans la gestion des cantines scolaires de Toulon. Jean Marie Le Pen a manifesté son intention de se constituer partie civile.
  • Depuis 8 ans Albert Lévy clame son innocence, mais il dérange. C’est un magistrat républicain, membre de la Ligue des Droits de l’Homme et du Syndicat de la Magistrature.

Albert Lévy victime d’un véritable acharnement judiciaire

  • Au démarrage de la procédure en septembre 1998 le juge d’instruction essayait de faire passer Albert Lévy pour fou car « il voyait des fascistes partout » (...à Toulon ) d’où expertise psychiatrique...Cette volonté de psychiatriser Albert Lévy a été sanctionnée et annulée par la chambre d’accusation de Paris. A l’époque ce zèle, a été appuyé par le préfet du Var, Jean Charles Marchiani et par des provocations organisées par la gendarmerie maritime du Var.
  • Il y a quatre ans la cour d’appel de Paris annulait la plus grande partie du dossier et par voie de conséquence sa mise en examen, mais un juge d’instruction acharné le mettait de nouveau en examen alors que le dossier était vide !
  • Albert Lévy est convoqué à la 17e chambre (chambre de la presse) du tribunal de grande instance de Paris les 9 & 10 octobre 2006.

La lenteur de la procédure contre Albert Lévy dépasse aujourd’hui les délais admis par la Cour Européenne des droits de l’homme, elle enferme Albert Lévy dans une situation insupportable au regard de la justice et brise sa carrière professionnelle.

Albert Lévy victime de son indépendance et de ses combats pour la justice

La justice condamne chaque jour avec plus de sévérité les pauvres, les exclus, les prostituées, les marginaux : c’est tout ce contre quoi s’était élevé Albert Lévy. C’est cette détermination qui lui vaut la haine de l’extrême droite, notamment judiciaire, qui cherche depuis six ans à l’éliminer par tout moyen. C’est ce que refusent tous ceux qui exigent que justice soit rendue à Albert Lévy non seulement pour les propos antisémites dont il a été victime mais aussi à cause de l’injustice du procès qui lui est intenté pour les convictions dont il a fait preuve lors de son passage au tribunal de Toulon.

Signataires :

Nello-Bernard ABRAMOVICI, Kenza AGHOUCHY, Florence AUGIER, Marie APRUZZESE, Béatrice ARDISSON, Camilo ARGIBAY, Me ATRHET, Guy AUDOUY, Ammar AYAD.
Danielle BAGARRE-NALLET, Edulia BALZANO, Anne Marie BARRAL, Bernard BARRAl, Victor BERDAH, Edith BERTHET, Mireille BERTHOT, Françoise BESNARD, Alain BIHR, Patricia BOINOT, Elie BONNAMOUR, Me Thierry BONNET, Pascale BONNIEL-CHALIER, Samira BOURAS, Paul BOUVARD, Dominique BRAULT, Me Jean-Pierre BROSSEAU, Sébastien BRUNEL, Florence BRUNET-ANCELLE, Anne BRUNNER, Gilles BUNA, Michel BUISSON.
Marylène CAHOUET, Roland CALBA, Annie CARILLO, Bruno CATELAN, Françoise CHALONS, Bruno CHARLES, Cécile CHARLES, Mireille CHEINET, Maguite CHICHEREAU-DINGUIRARD, Claude COLIN, Laurette COLIN, Marguerite COLOMBET, Jacques COMMARETt, Armand CREUS, Jean François CULAFROZ.
Alice DAZORD, Jean DAZORD, Cécile DEBARD, Yvon DESCHAMPS, Eric DECLAIS, Marie Françoise DEHARO, Xavier DELOCHE, Chrystel DERAY, Chantal DE SANTIS, Olivier DESMARIS, Cheik DIOUF, Marina DOÏTCHINOVITCH, Colette DORIN, Alain DOVILLER, Danielle DUBOIS, Michel DUBOIS, Jean DUBOSCLARD, Nicole DUBOSCLARD, Dominique DUBREUIL, Clément DUMAS, Gilbert DUMAS, Jacques DUMORTIER, Simone DUINAT, Natacha DURAFFOURG, Alain DUVILLER, Monique DONNET.
Rosario ELIA, Marie ESCHEVINS.
Blandine FARNETTI, Nazim FATES, Roger FAVRE, Jérome FAŸNEl, Julien FERRAND, Henri FILLIARD, Daniel FILLOL, Sylvie FRENILLOT, Guy FRONT.
André GACHET, Marion GACHET, Nicole GERENTES, Alain GIORDANO, Jean Marie GOBERT, Guylaine GOUZOU-TESTUD, Bruno GUICHARD, F.GUINET, Georges GUNTHER, Denis GUYON, William GOLDBERG.
Zeina HABET, Chakroun HAIFA, Gabrielle HAMELIN, Pierre HEMON, Bernard HUISSOUD.
Nora IBBARI-FÉNÉROL..
Me Michel JALLOt, Jean Marie JARRIGE, Elsa JOHNSTONE.
Jean-Jack QUEYRANNE.
Nicole KAHN, Ahmed KHENNICHE, Chantal KERLAN, Jean-Charles KOHLASS.
François Régis LACROIX, Marie LACROIX, Jean LAUVERGNAt, Gérard LERAS, Anne LIGNIER, Gérard LIGNIER, Marion LIMINANA, Gilles LUQUEt, Marie-Hélène LUTZ.
Patrick MAGNIEr, Jean MAÏTE, Laurence MARGERIT, René MARTIN, Denis MARX, Anna MATHERON, E. MERESSE, Maxime MICHAUD, Garance MICHELON, Denise MILBERGUE, Nadège MILIONI, Catherine MITIFIOT, Jean François MOINE, Marie Claude MOINE, Jeannine MONGENOT, Yves MONGENOT, Alain MOREAU, Christiane MOREL, Claude MOUCHIKHINE.
Georges NAVARRO, Lisa NAVARRO, Yamina NEHAOUA, Sylviane NGUYEN, Maryse NEUMEYER.
Hugh O’DONNELL, Patrick ODIARD, Edith OVESTA.
Georges PACCARD, Jean Claude PARCOT, Ernest PARDO, Daniel PAGE, Me Arnaud PELISSIER, Jacques PERRAT, Mélanie PERRON, Christine PEYRACHE, Jean Claude PICARD, Guy PIEGAY, Maxime PIEROT, Bernard PINO ,Michel PIRROTINA, J. PITIOT, Mireille POPELIN, Morgane POSTAIRE.
Zina RABHI, Dominique RAPHEL, Fabienne REY-ANDERSON, Yvette REVEILLES, Daniel ROMET, Brigitte ROTA, Jacqueline ROUVIERE, Andrée ROUX, Michel ROUX.
Namadie SABATIER, Blandine SALVAIRE, Philippe SATGER, Me Bertrand SAYN, Bernard SCHALSCHA, Sarah, Aline SILVESTRE, Aicha SLIMANI, Geneviève SOUDAN, Fabienne SUPPIGER-LIGNIER.
Bernard TESSIER, Nicolas THIEVON, Elisabeth THIMONIER, Etienne TISSANDIER, Pierre THIVEND, Jonathan TOBAL, Jacques TOLEDANO, Alain TOULERON, Michèle TOURNEBISE, René TROCHON, Etienne TROLLER.
Marie Christine VANNIER, Gérard VAYSSE, Jean François VALLETTE, Emmanuel VENET, Jeannette VESES, Martine VIGNATELLi, Marie-Joséph VIGNE, Vincent VILLEMAGNE, Jacqueline VOISIN, Jacques VOISIN, Pierre VOLO.
Annette WALTER, Daniel WALTER, Abdel WAHAB HANI.
Marie-Laure ZAMORA, Abbès ZOUACHE.

Notes

[1CIRDEL = Centre d’initiative et de réflexion pour la défense des libertés http://cirdel.lyon.free.fr/.

Les organisations membres du CIRDEL :
Ligue des Droits de l’Homme, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature,
MRAP, UD CFDT, FSU, G10 Solidaire, A Gauche Autrement, LCR, Les Alternatifs, Les Verts,
MJS, PS, Ras le Front, UNEF, SOS Racisme, FCPE 69, ATTAC-Rhône, Témoins, CIRC Lyon,
Cabiria, mouvement Le Nid, ARTAG.


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