les deux pasionarias et le général


article de la rubrique démocratie > le blog de Mavida
date de publication : mardi 23 avril 2013
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Après le débat sur le Mariage pour tous, Basile de Mavida s’interroge.


L’une est « bon chic bon genre ». Elle a un nom prédestiné, Bourges. Cependant elle refuse d’être considérée comme telle.
Prénom Béatrice. Elle est glaçante dans sa manière de s’exprimer, d’énoncer sa volonté d’en découdre, de falsifier la vérité, et d’afficher sur son visage, avec un sourire, sa haine qui n’est pas seulement dirigée contre les homos mais contre tous ceux qui ne sont pas catholiques. Elle est une émule du sympathique mouvement Civitas.
Elle refuse toute légitimité au pouvoir actuel. Elle se présente comme chef
d’entreprise. Elle a deux enfants mais personne ne sait si elle est, si elle a été mariée.

L’autre donne dans le genre « populo » et vulgaire.
Elle a sans doute rencontré Jean-Marie Le Pen qui a été reçu au château familial de Rillieux-la-Pape près de Lyon. Après ses études, Virginie Tellenne – elle n’avait pas encore pris le pseudo ridicule de Frigide Barjot – travaille à la communication du RPR. Elle fut l’auteur et l’interprète d’une chanson dont on goûtera toute la finesse « Fais-moi l’amour avec deux doigts ». Heureusement en allant à Lourdes, elle a, paraît-il, rencontré Jésus, et elle se dit désormais sa chargée de com.
Elle est l’épouse de Bruno Tellenne, alias Basile de Koch, qui se présente comme écrivain, journaliste et humoriste. Il fut rédacteur avec sa femme des discours de Charles Pasqua après avoir été le « nègre » de Raymond Barre.
Il est l’auteur, avec son épouse, d’une oeuvre mémorable, Le manifeste foutiste : traité de sagesse à l’usage des petits et des glands.

La Manif pour tous c’est Frigide Barjot. Le Printemps français, c’est Béatrice Bourges. Celui qui coordonne les actions, qui commande les troupes, c’est le général Dary, ancien gouverneur militaire de Paris, ancien para et ancien légionnaire.

Ainsi se trouve-t-on face à l’alliance du sabre et du goupillon ! On n’hésite pas à lancer : « Hollande veut du sang, il en aura ! ». Ces paroles me rappelle
tout à coup celles de Charles Maurras à propos de Léon Blum : « Voilà un homme à fusiller, mais dans le dos ».
Alors je m’interroge quand je vois Jean-François Copé au milieu de La Manif pour tous. Je m’interroge quand j’écoute Henri Guaino et ses propos exaltés, je m’interroge encore quand je me rappelle Nicolas Sarkozy s’attaquant de manière insidieuse à l’école laïque, prônant l’identité nationale, niant la diversité des hommes et des femmes au profit de statistiques et d’expulsions.

Je me rappelle le parcours de cet homme dont tous les actes, à chaque instant de sa vie, ont été guidés par la seule perspective du pouvoir. Il refusa d’en
déléguer la moindre part. Il fit de son premier ministre un « collaborateur ». Ses raisonnements ont toujours eu le parfum pervers de la fausse évidence. Il disait être un homme de bon sens, proche de ceux qui souffrent. Il a appris à flatter les sentiments et les réactions des « masses populaires ». Il ne néglige pas la contradiction, assuré ainsi d’avoir, en toutes circonstances, toujours raison. Il fréquente les milieux les plus aisés, car c’est là où il se sent bien, ayant un goût prononcé pour le luxe et une fascination certaine pour l’argent. Il
s’est intégré ainsi au coeur de ce que les gens de son bord considèrent comme « la classe dirigeante ». Quelques enquêtes judiciaires lui pourrissent la vie en ce moment. C’est pourquoi peut-être il faut faire vite. Faire comme son ami Berlusconi, retrouver le pouvoir le plus vite possible pour se mettre à l’abri des juges.

Est-ce que toute cette agitation, proche de l’hystérie collective, ne serait pas une tentative non pas de coup d’état, n’allons pas jusque là, mais de réappropriation du pouvoir par une mobilisation de toute la droite et l’extrême droite ? Comme par hasard les sondages concernant François Hollande n’ont jamais été aussi bas pour un président au cours de la Vème République. Comme par hasard Nicolas Sarkozy réapparaît en public et mobilise sa garde rapprochée.

La tentative d’occupation des Champs Élysées, avec la volonté d’aller jusqu’au Palais de l’Élysée, est de ce point de vue significative de cette volonté de déstabilisation d’un pouvoir qui tarde depuis maintenant trop longtemps à affirmer une nouvelle direction politique qui obtienne un large soutien populaire.

Ce n’est pas ce qui semble être privilégié. Alors ?...

Basile de Mavida


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