Un ministre que chacun croyait incorruptible
Était au service d’un roi qui se croyait inamovible.
Ce monarque, hélas, dut un jour quitter son palais
Et le ministre sortir d’un coup de balai.

Le pauvre homme, alors, ne sachant que faire
Chercha partout un autre ministère.
Celui d’avocat lui parut son affaire.
C’est alors que des policiers ont découvert
Que pendant son mandat il faisait des affaires.
En vérité des affaires très peu claires !

Sur le compte en banque de cet homme sévère
On découvre une somme qui paraît suspecte.
Etait-ce donc l’argent caché de quelque secte ?
Ou quelque trésor venant d’une autre terre,
Qui aurait pu servir pour mener le combat
Que le roi prétendant finalement gagna ?

Somme bien rondelette, dit le policier !
Certes ! Reconnut volontiers l’avocat.
Mais d’où vient-­‐elle ? demanda le fin limier.
La vente de tableaux venant de mon papa
Et quel était le peintre ? s’enquiert l’inspecteur.
Andries Van Eertvelt, peintre de grande valeur !

La rumeur courut que c’était cher payé !
L’acheteur trop naïf s’était-il fait rouler ?
Les hommes de police poursuivant leur enquête
Découvrent d’autres sommes. Produits de quelques quêtes ?
Que nenni, dit le ministre ancien. Ce sont primes,
Gratifications que cet argent exprime !

Personne dans la rue ne croyait trop cet homme.
Il avait beau parler, justifier sur cette somme !
On ne le crut point ! Mais lui ne doutant de rien
Affirmait haut et fort être quelqu’un de bien.

Moralité

Que vous soyez manant, ministre ou bien marchand
Méfiez-vous de l’argent
Qu’il soit de Suisse ou bien d’Orient !

Jean de Mavida