la section LDH de Toulon se présente (janvier 2016)


article de la rubrique la section LDH de Toulon
date de publication : dimanche 28 février 2016
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Christine Flori, la présidente de la section toulonnaise de la Ligue de Droits de l’homme répond aux questions de La Marseillaise en compagnie des membres du bureau.


la section LDH de Toulon devant le palais de Justice, le 4 décembre 2015

Nous sommes capables de vivre ensemble

par Thierry Turpin, La Marseillaise du 19 janvier 2016


« Je suis triste et en colère. Je suis triste parce que je pense à toutes ces personnes victimes, à leurs familles aussi. A toutes ces personnes qui souffrent actuellement parce qu’elles ont perdu un des leurs au cours de ces attentats qui se perpétuent à travers le monde et contre lesquels manifestement nous ne pouvons rien faire », commence Christine Flori. La présidente de la section toulonnaise de la Ligue des Droits de l’homme répond aux questions de la rédaction de La Marseillaise devant laquelle elle a accepté de commenter l’actualité en compagnie de Soline Beatrix, Caroline Gossez et François Nadiras, les membres du bureau.

« Je suis triste aussi que l’histoire de la déchéance de la nationalité ait permis de cacher la grande souffrance des migrants actuellement maltraités qui sont reçus moins bien que des animaux », poursuit-elle.

« Je suis en colère enfin parce que depuis plusieurs années, on met en avant des oppositions entre nous, qui sommes sur le territoire français, pour motif de confession, d’appartenance religieuse... »

La militante associative dénonce l’écran de fumée qui cache les vrais problèmes : « Pourquoi inventer ce phénomène qui, dans nos pratiques, dans nos activités personnelles ou professionnelles, n’existe pas », s’insurge la présidente de la LDH.

« La manipulation qui fait voler en éclat la société fraternelle »

« Nous étions depuis plusieurs années en train de construire une société fraternelle qui, tout à coup, grâce à une grossière manipulation, est en train de voler en éclat. Celle qui fait ressortir l’émotionnel au détriment de la réflexion. Une situation qui peut nous amener à prendre des attitudes, des comportements, des dispositions qui sont tout à fait contraires à ce nous souhaitons vraiment pour la République...  »

Pour autant, l’heure n’est ni à l’abattement, ni au renoncement prévient Christine Flori : « Nous sommes en capacité de vivre ensemble, nous l’avons toujours été. Nous l’avons démontré », rappelle-t-elle. Pas question donc de céder aux sirènes alarmistes.

Concernant la déchéance de nationalité, ensuite : « Tout d’un coup, la menace serait exogène. Il y aurait une population - dont on rappelle la religion, l’origine - dont il faudrait qu’on se défie tout particulièrement ? »

Pour Christine Flori les faits eux-même invalideraient la proposition : « Tout prouve que l’intégration s’est faite. Et lorsqu’elle ne s’est pas faite, c’est dans des zones périphériques où là il s’agit plutôt d’un souci d’égalité face aux droits à la formation, au droit au travail, au droit à la justice qui en est directement responsable. Il faut arrêter de stigmatiser les populations et qu’on revienne aux vrais problèmes. »

A la question de savoir comment concilier une lutte efficace contre le terrorisme et le respect des droits fondamentaux notamment en rapports aux libertés individuelles, les militants le disent tout net : « Il n’y a pas à concilier. Il faut respecter les droits fondamentaux d’abord », précise François Nadiras. « Pour nous c’est la priorité. »

Pour mettre en évidence les dérives possibles Caroline Gossez met en avant les derniers démêlés judiciaires notamment ceux concernant des militants écologistes ou les condamnations de syndicalistes. « On ne voit pas trop la finalité de telles mesures à part de sabrer la lutte des syndicats. »

François Nadiras évoque, lui, le cas de « cet Anglais poursuivi pour avoir accompagné une petite fille de 4 ou 5 ans afin de lui faire rejoindre ses parents qui sont dans le nord de l’Angleterre ».

« Il faut continuer à militer »

Les solutions pour venir en aide plus efficacement aux migrants ?

« Il faut continuer à militer pour interpeller nos élus et les pousser à donner non seulement des réponses mais aussi à agir. Aujourd’hui, ils s’abritent derrière la responsabilité de l’État, alors que des initiatives sont possibles localement », déclare Soline Beatrix. « Ici, il n’y a aucune bonne volonté affichée. »

Christine Flori dénonce la tentation facile de trouver « des boucs émissaires pour masquer l’incapacité à accompagner la solidarité, la fraternité et l’égalité  ». « Peut-être qu’on monte en épingle des situations certes dommageables mais qui à mon sens ne valent pas tant de haine. Tant de réactions ignobles. »

Pour conclure sur une note plus enthousiaste l’équipe de la section toulonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme annonce l’arrivée chaque mois de nouveaux adhérents qui viennent renforcer l’équipe.

Sans compter les 2000 visites quotidiennes du site Internet alimenté brillamment [à l’intention des citoyens en quête d’information].

Le combat continue.


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