François Nadiras, l’exigence de vérité


article de la rubrique la section LDH de Toulon
date de publication : dimanche 17 septembre 2017
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"Entre François Nadiras et Gérard Tronel, morts à quelques jours d’intervalle, beaucoup de ressemblances. Ces deux mathématiciens et pédagogues étaient attachés à la connaissance du colonialisme et de ses séquelles. Leur œuvre reste à poursuivre."


Sous le titre "Mathématiques et vérités à dire" Gilles Manceron rend hommage à deux hommes qui nous ont quittés fin août 2017 et dont la lutte incessante contre les discriminations coloniales et les injustices de ce monde restera dans nos mémoires. (Ci-dessous, des extraits de l’article de Gilles Manceron [1])

"Le hasard a voulu que le même jour, dans le Carnet du Monde daté du 2 septembre 2017, à côté de l’avis de décès de François Nadiras — l’animateur du site ldh-toulon.net connu au-delà des frontières pour être un espace d’information exceptionnel sur l’histoire coloniale et ses séquelles — est paru celui de Gérard Tronel, cofondateur du prix Maurice Audin, qui n’a cessé de se battre pour que soit enfin reconnu comment, durant la Bataille d’Alger, en 1957, ce jeune chercheur de 25 ans était mort des mains de militaires français.
(...)
"Outre l’affaire Audin, François Nadiras comme Gérard Tronel étaient tous deux attachés à d’autres combats emblématiques comme ceux pour la reconnaissance par la France des massacres occultés du 8 mai 1945 dans le Nord-Constantinois et de la répression sanglante en plein Paris du 17 octobre 1961.

Ils ont participé à plusieurs rassemblements commémoratifs du 17 octobre au Pont Saint-Michel. On reconnaît, par exemple, Gérard Tronel dans un petit film tourné lors de celui de 2010."

"Disparus en même temps, ces deux hommes étaient discrets, modestes, mais ils n’ont pas hésité à prendre eux-mêmes, assez seuls dans un premier temps, les initiatives qu’ils jugeaient nécessaires. Leur engagement ne les a pas conduits, ni à l’époque de la guerre d’Algérie, ni par la suite, à adhérer à un parti politique.

Mais, au fil de leur vie, ils ont été tous deux de plus en plus habités par une exigence de vérités à dire, par un besoin civique d’informer leur société sur son passé colonial et de demander aux autorités de faire œuvre de vérité à son sujet.

Avec opiniâtreté, ils ont mis en œuvre des moyens pour aller vers ces objectifs.

S’ils n’ont pas pu poursuivre plus longtemps leur combat, il revient à d’autres de le continuer."

P.-S.

L’article de Gilles MANCERON : [2]


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