prisons, plaidoyer pour la réinsertion


article de la rubrique prisons > état des prisons
date de publication : vendredi 16 février 2018
version imprimable : imprimer


Un rapport de l’Institut Montaigne rendu public jeudi 15 février, alerte sur l’urgence de développer le travail pénitentiaire. Selon ce rapport, 75 % des détenus ont un niveau inférieur ou égal au CAP. Pire, un détenu sur 2 n’a aucun diplôme. Et très peu d’entre eux ont accès à la formation.


Le travail pénitentiaire, levier de la réinsertion des détenus ?

« Une prison qui ne réinsère pas est préjudiciable à la société tout entière », indique le rapport de l’Institut Montaigne, rédigé, notamment, par Jean-Michel Delarue. L’ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté pointe le désintérêt des prisons françaises pour le travail pénitentiaire, qui est pourtant un gage de réinsertion.

 [1]

« En 2014, seules 2 300 personnes ont bénéficié d’une formation, pourtant, investir dans les programmes de formation en prison est efficace : pour 1 € investi, le coût global de l’incarcération est réduit de 4 à 5 € dans les trois années suivant la libération  », indique l’Institut. Il préconise aux établissements de développer des formations au niveau local, en concertation avec les régions, pour que la validation des Acquis de l’Expérience (VAE) par diplôme, titre ou certification puisse être accessible aussi aux longues peines.

Mettre en place un contrat de travail :

Aujourd’hui, aucun détenu pratiquant une activité rémunérée n’a de contrat de travail. Pendant de nombreuses années, la rémunération était fixée à la tâche, les moins productifs n’ayant presque aucun revenu. Depuis 2009, une loi a fixé une rémunération horaire assez peu élevée (au maximum 3,19 €), définie par un «  acte d’engagement professionnel  » qui ne prend pas en compte les éventuels changements d’établissement. Un dispositif insuffisant, pour l’Institut Montaigne (...)

Un statut de salarié  : 

L’Institut est aussi favorable à ce que les prisonniers qui travaillent aient un statut de salarié lors de leur séjour en prison, ce qui leur permettrait de bénéficier du compte personnel de formation (CPF) et du compte personnel d’activité (CPA). Avec ce statut, ils seraient accompagnés, devraient adhérer à l’assurance-chômage et paieraient des cotisations. Ce qui leur ouvrirait le droit à un suivi encadré à leur sortie.

Le numérique, enjeu essentiel :

Autre problème pointé par les rapporteurs : la « fracture numérique entre le dedans et le dehors ». Pour l’Institut Montaigne, les prisons sont déconnectées. Pourtant, le numérique est une clé de réinsertion essentielle. D’autant plus qu’aujourd’hui, les entreprises fonctionnent essentiellement grâce au numérique. [2]

Notes

[1Photo empruntée à l’article cité

[2Extraits de l’article paru le 15/02/2018 - En savoir plus : https://www.la-croix.com/France/Securite/Le-travail-prison-cle-reinsertion-2018-02-15-1200913994


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP