Lionnel Luca, Thierry Mariani ... Philippe Vitel : la droite popu en PACA


article de la rubrique extrême droite > les convergences UMP-FN
date de publication : mardi 12 juillet 2011
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La Droite populaire est un regroupement de députés UMP qui défendent sans complexe des thèses proches de celles du Front national.

Leur objectif est très simple : s’approprier les thèmes favoris de l’extrême droite en espérant récupérer les électeurs du Front national... À moins qu’ils ne finissent eux-mêmes par rejoindre le parti de Marine Le Pen – « le seul parti qui défende [leurs] idées » selon cette dernière.


Voir en ligne : Philippe Vitel dans les fanges de la droite

Un “apéritif saucisson vin rouge” ... à l’Assemblée nationale


En juin 2010, des organisations d’extrême-droite liées à des groupes anciennement classés à gauche, avaient lancé sur les réseaux sociaux des « apéros saucisson-pinard ».

L’initiative est reprise aujourd’hui par la droite de l’UMP : pour fêter le premier anniversaire de la création du collectif de la Droite populaire, les députés UMP, Philippe Meunier (Rhône), Jean-Paul Garraud (Gironde) et Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), organisent aujourd’hui 12 juillet 2011 à 18 heures, dans les locaux de l’Assemblée nationale, une conférence de presse [1]



La charte

Le 14 juillet 2010, « 35 députés de la Nation » avaient rendu publique une Charte du « collectif de la droite populaire, aux valeurs bien ancrées : « Nation, Patriotisme et République » tout d’abord, mais aussi « Sécurité, première des libertés », sans oublier : « travail, mérite »… et « famille ».

Le collectif a pour ambition de rappeler à Nicolas Sarkozy ses promesses de campagne : « Les paroles ont séduit, les actes n’ont pas suivi. Qu’en est-il [...] du “coup de Kärcher dans les banlieues” ? On attend toujours », a déclaré Lionnel Luca [2].

Voici quelques extraits de leur charte :

« Contre les tabous du « politiquement correct », nous sommes attachés au patriotisme pour redonner fierté, espoir et ambition aux Français. Fiers de notre langue et de notre histoire, nous défendons aussi les symboles de notre Nation : la Marseillaise comme le drapeau tricolore. »

« Nous défendons les valeurs de la République, tout particulièrement la laïcité contre l’intégrisme religieux.
Ceux qui choisissent de vivre en France doivent adhérer aux valeurs de notre République par une démarche volontaire. »

« Le collectif de la droite populaire croit en la liberté d’entreprendre, au travail, au mérite et à l’effort. C’est le travail fourni qui doit être le critère de la réussite. Ceux qui travaillent doivent pouvoir conserver le fruit de leurs efforts et l’utiliser pour préparer l’avenir de leur famille. »

Les 35 signataires :

Elie ABOUD (Hérault), Yves ALBARELLO (Seine-et-Marne), Brigitte BAREGE (Tarn-et-Garonne), Patrick BEAUDOUIN (Val-de-Marne), Claude BODIN (Val d’Oise), Patrice CALMEJANE (Seine-Saint-Denis), Bernard CARAYON (Tarn),
Bernard DEBRE (Paris), Jean-Pierre DECOOL (Nord), Nicolas DHUICQ (Aube), Eric DIARD (Bouches-du-Rhône), Jean-Michel FERRAND (Vaucluse), Sauveur GANDOLFI-SCHEIT (Haute-Corse), Jean-Paul GARRAUD (Gironde), Franck GILARD (Eure), Charles-Ange GINESY (Alpes-Maritimes), Maryse JOISSAINS-MASINI (Bouches-du-Rhône), Patrick LABAUNE (Drôme), Lionnel LUCA (Alpes-Maritimes), Daniel MACH (Pyrénées-Orientales), Richard MALLIE (Bouches-du-Rhône), Thierry MARIANI (Vaucluse), Henriette MARTINEZ (Hautes-Alpes),
Philippe MEUNIER (Rhône), Georges MOTHRON (Val-d’Oise), Jacques MYARD (Yvelines), Jacques REMILLER (Isère), Jean ROATTA (Bouches-du-Rhône), Jean-Marc ROUBAUD (Gard), Daniel SPAGNOU (Alpes-de-Haute-Provence),
Dominique TIAN (Bouches-du-Rhône), Christian VANNESTE (Nord), François VANNSON (Vosges), Philippe VITEL (Var), Michel VOISIN (Ain).

La nomination le 14 novembre 2010 de Thierry Mariani comme secrétaire d’État, avant d’être promu ministre, lors du remaniement du 29 juin 2011, marque la reconnaissance de la droite populaire comme courant reconnu de la majorité présidentielle.

Obsédés par l’immigration

L’initiateur du groupe, Thierry Mariani, député de Vaucluse, est l’auteur de nombreux amendements concernant l’immigration qu’il entend réguler, voire « juguler ». Parmi les plus controversés, le recours à l’ADN pour s’assurer de la réalité des filiations alléguées par les candidats au regroupement familial.

C’est bien joli, lui a-t-on dit, « mais comment faire pour les enfants adoptés ? » Eux n’ont pas de lien génétique avec leurs parents, forcément…
Réponse du député : « Dans ce cas, la législation actuelle s’appliquera. L’article 411-3 du code de séjour des étrangers prévoit qu’en l’absence d’acte de naissance, un certificat d’adoption suffit à l’élaboration du visa. Et puis pour les autres modèles de famille, je suis désolé de dire que le droit français n’est pas comme les coutumes africaines ! » [3].

Thierry Mariani a une grande indulgence envers Marine Le Pen : « De plus en plus de sympathisants me font remarquer qu’elle n’est ni raciste ni antisémite, qu’elle n’a jamais été condamnée [4], qu’elle exprime tout haut ce que les deux tiers de nos adhérents pensent tout bas et, surtout, qu’elle dit ce que disait le RPR il y a quinze ans ! » déclarait-il en juillet 2010 [5]

L’autorité de l’État

Un autre mot d’ordre de cette frange du sarkozysme : le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les banlieues. Comme l’ensemble du collectif, Lionnel Luca, membre du bureau du groupe UMP à l’Assemblée, a vivement réagi aux violences urbaines de la mi-juillet à Grenoble et Saint-Aignan. Alors que Thierry Mariani et Christian Vanneste réclamaient l’expulsion des « délinquants étrangers auteurs d’actes gravissimes » et proposaient d’étudier la question de la suppression des remises de peine, Lionnel Luca a fustigé quant à lui « l’attitude inadmissible des gens du voyage » et n’a pas hésité à demander la « militarisation de certains quartiers, devenus des zones de guerres tribales » [6]. Il veut redonner des moyens aux policiers et gendarmes, qui « n’ont même plus de quoi réparer leurs véhicules, alors que les mafias locales tirent sur les forces de l’ordre avec des armes de guerre » [7]. Il réclame la création d’un corps d’intervention « composé de militaires avec les équipements nécessaires et adaptés à la guérilla urbaine ».

Sur son blog, il affiche sa satisfaction d’avoir contribué par ses amendements à restreindre l’accès à l’Aide médicale d’État. Parmi ses autres propositions, l’instauration d’un service civique obligatoire pour tous les jeunes de 16 à 18 ans : « chaque année, ils se retrouveraient deux à trois semaines, pendant les vacances scolaires, autour du drapeau tricolore, avec des instructeurs, aussi bien militaires que civils, qui leur parleraient des devoirs de tout citoyen, des règles du "vivre ensemble" ».

Député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca soigne la frange nostalgérique de son électorat. Il a orchestré la violente campagne qui a entouré la présentation du film Hors-le-loi au festival de Cannes. Sans avoir vu le film, il avait accusé Rachid Bouchareb de « falsifier » l’histoire et de « raviver les blessures » de manière « irresponsable ».

À Toulon, c’est Philippe Vitel

Dans la famille Vitel on est Algérie française de père en fils. Cela explique sans doute la présence sur le site de Philippe Vitel d’un texte de Lionnel Luca qui plaide « pour rétablir la vérité » au sujet des événements du 8 mai 1945 à Sétif [*].

On trouve également sur le site de ce député de Toulon, qui sait tenir compte de l’importance locale du vote Front national, le communiqué de presse du 29 novembre 2010 qui exprime la satisfaction de la droite populaire devant le résultat du référendum suisse concernant l’expulsion des délinquants étrangers

C’est une vraie leçon de bon sens de nos amis Suisses administrée à leurs voisins européens confrontés aux mêmes problèmes de délinquance.

Le principe est clair ; les étrangers qui respectent les lois du pays d’accueil sont les bienvenus, ceux qui les violent doivent faire l’objet d’une procédure d’expulsion après avoir purgé leur peine.

La France devra bien, elle aussi, changer sa législation à ce sujet, si elle veut protéger plus efficacement ses ressortissants et les étrangers qu’elle souhaite accueillir.

L’application de ce principe aura également une vertu pédagogique et dissuasive à l’égard de ceux qui seraient tentés de confondre hospitalité et laxisme.

Philippe Vitel et le premier ministre.

P.-S.

Christian Vanneste ne veut pas d’ennemi à droite

Ce député du Nord, partisan de la peine de mort et collectionneur de formules homophobes, s’est distingué en se déclarant favorable, « à moyen ou long terme », à l’émergence d’une « droite large » incluant le Front national.

A une journaliste qui lui demandait s’il envisageait une alliance avec l’extrême-droite, Christian Vanneste a répondu : « Non, je précise immédiatement qu’il y a deux conditions : que l’extrême droite ne tienne plus de propos outranciers et qu’elle n’ait plus de comportement inacceptable. Cela étant dit, en Italie, Gianfranco Fini a succédé à Almirante, qui était le fondateur du Mouvement social italien et un ancien préfet de Mussolini. La situation est un peu analogue ici, si vous avez quelqu’un qui devient raisonnable pourquoi pas, c’est une sorte de voeu pieux. » [8]

Notes

[2Le Figaro, le 28 juillet 2010.

[3par L.-M. H., Le Canard enchaîné du 19 septembre 2007

[4Mais cela pourrait ne pas durer, puisque des plaintes viennent d’être déposées contre certains de ses propos. [Note de LDH-Toulon]

[6Le Figaro, 27/07/10

[7Valeurs actuelles, 18/11/2010

[*[Note du 23 juin 2012] – Ce texte a disparu du site de Philippe Vitel, mais il est toujours sur internet : suivre le lien.

[8Interview de Christian Vanneste publiée dans Marianne, le 1er octobre 2010 :
http://www.marianne2.fr/Vanneste-Pas-d-ennemi-a-droite-Oui-meme-le-Front-National_a197984.html


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