“plutôt le FN que le PS”


article de la rubrique extrême droite > les convergences UMP-FN
date de publication : dimanche 4 janvier 2009
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A Toulon les relations entre la droite et l’extrême droite sont une tradition qui remonte loin ...


A Toulon, les libéraux entretiennent depuis vingt ans des relations étroites avec l’extrême droite

[Le Monde du 2 mai 2002]


A Toulon, aucun élu de droite ne figurait au nombre des 12 000 manifestants qui, ce 1er Mai, ont marqué leur opposition au Front national (FN). Dans cette ville gérée, de 1995 à 2001, par le parti frontiste, arrivé au pouvoir dans un climat lié aux affaires politico-mafieuses, ce choix, critiqué dans le cortège, reflète une porosité ancienne entre la droite locale et l’extrême droite.

Dès 1973, lors d’une séance extraordinaire, le conseil municipal de Toulon adopte une motion estimant que "les travailleurs étrangers ont tendance à se regrouper dans certains secteurs et posent des problèmes graves de sécurité pour les Français qui y habitent". Il conclut que "Toulon veut rester Toulon", un slogan que reprendra fréquemment le maire d’alors, Maurice Arreckx (UDF).

A cette époque, il affirme que le nombre d’immigrés dans les cités ne doit pas dépasser le "seuil tolérable des 10 %". "Si c’est être raciste que de veiller à la sécurité des administrés, alors je le suis", ajoute-t-il. Au journal suédois Dagens Nyheter, qui l’interroge sur sa politique, il répond : "Le racisme n’a rien à voir avec la politique, on l’a dans les tripes ! D’ailleurs, les Arabes sont différents de nous. Ils aiment habiter comme ils habitent. Ils veulent vivre à 7 ou 8 par chambre. Et ils ont d’autres habitudes."

"PLUTÔT LE FN QUE LE PS"

Lors des législatives de 1984, c’est le nouveau maire (UDF) François Trucy qui appelle les électeurs de la 3e circonscription du Var à faire barrage aux socialistes en votant pour le FN. Le 26 mars 1986, au cours d’une conférence de presse, M. Trucy estime que "le chômage, la surpopulation maghrébine et les clochards" sont les causes essentielles de l’insécurité. Il estime que "la surdélinquance est d’abord maghrébine", mais il refuse d’être qualifié de "xénophobe". "C’est l’inverse de ma démarche, dit-il. Il y a en ce moment une race qui chasse une race qui en chasse une autre ; c’est comme les fourmis rouges d’Argentine qui ont chassé les fourmis noires de Provence. Je suis simplement pour le retour des Toulonnais dans Toulon."

Le 2 juin 1988, lors des élections législatives, Maurice Arreckx, alors sénateur et président du conseil général du Var, prend clairement position sur le second tour, dans la 3e circonscription : si la députée sortante, Yann Piat (FN), arrive en tête du premier tour, les candidats de droite doivent se retirer. Et de marteler : "Plutôt le FN que le PS." Mme Piat l’emportera et sera "accueillie" quelques mois plus tard à l’UDF.

Aujourd’hui, Toulon s’honore de posséder le seul monument de France "à la mémoire des martyrs de l’Algérie française", inauguré en 1980. La ville a également un carrefour Raoul-Salan - l’un des conjurés du "putsch des généraux" d’avril 1961 et chef de OAS -, inauguré par la municipalité frontiste en décembre 2000. Le nouveau maire (Démocratie libérale), Hubert Falco, ne paraît pas pressé de le débaptiser, malgré une pétition de la Ligue des droits de l’homme signée par 1 000 personnes. Pour lui, "cette question n’est pas la priorité des priorités".


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