avril 2004 : 47 députés demandent l’abolition de l’abolition de la peine de mort


article de la rubrique peine de mort > en France
date de publication : mercredi 5 mai 2004
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47 députés, dont 11 élus en PACA, ont signé une proposition de loi tendant à rétablir la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme.


Voici la liste des 47 députés signataires de la proposition de loi du 8 avril 2004 visant au rétablissement de la peine de mort. Vous remarquerez les onze de la région PACA (deux du département du Var).

Richard DELL’AGNOLA, Olivier DASSAULT, René ANDRÉ, Jean AUCLAIR, Patrick BEAUDOUIN, Marc BERNIER, Michel BOUVARD, Ghislain BRAY, Bernard BROCHAND (06), Bernard CARAYON, Antoine CARRÉ, Roland CHASSAIN (13), Charles COVA, Jean-Claude DECAGNY, Bernard DEPIERRE, Jean-Michel FERRAND (84), Jean-Michel FOURGOUS, Franck GILARD, Bruno GILLES (13), Georges GINESTA (83), François GUILLAUME, Joël HART, Denis JACQUAT, Maryse JOISSAINS-MASINI (13), Jacques KOSSOWSKI, Patrick LABAUNE, Jean-Christophe LAGARDE, Pierre LANG, Lionnel LUCA (06), Richard MALLIÉ (13), Alain MARLEIX, Franck MARLIN, Jean MARSAUDON, Jacques MASDEU-ARUS, Georges MOTHRON, Etienne MOURRUT, Alain MOYNE-BRESSAND, Jacques MYARD, Béatrice PAVY, Josette PONS (83), Xavier DE ROUX, Francis SAINT-LÉGER, André SAMITIER, Frédéric SOULIER, Guy TEISSIER (13), Léon VACHET (13) et Christian VANNESTE.

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Un article de Var-Matin, paru le 4 mai 2004, signé L.R. :

Onze députés de PACA pour le rétablissement de la peine de mort

Quarante-sept parlementaires ont signé une proposition de loi visant à rétablir la peine capitale pour les terroristes dont les Varois Josette Pons et Georges Ginesta et les Azuréens, Bernard Brochand et Lionnel Luca.

Sujet récurrent dans la société française, et qui traverse même à intervalles réguliers les bancs de l’hémicycle, le débat sur la peine de mort est revenu en scène ces derniers jours. Tout d’abord passée inaperçue, une proposition de loi signée par 47 députés appelle au " rétablissement de la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme ". Des textes similaires avaient déjà tenté de soulever une exception pour les crimes perpétrés contre des enfants et des agents de la force publique.

Fait singulier, sur les 47 signataires, 11 sont des élus UMP de la région PACA. "Il y a peut-être un particularisme local, celui d’être plus prêt du bon sens qu’un parisianisme de salon" assène Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes, signataire de la proposition de loi avec, entre autres, Bernard Brochand, les Varois Josette Pons et Georges Ginesta, les députés marseillais Guy Teisser, Bruno Gilles ou le maire d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains.

Aussi, sans ambages, le député des Alpes-Maritimes assume être, " par principe, favorable à la peine de mort pour tout assassinat délibéré. Donner la mort avec des règles ne me choque pas ". Il rappelle d’ailleurs " avoir été le dernier à en parler à l’assemblée, en 97, lorsque Mme Guigou présentait un texte sur la récidive sexuelle ".

Argument récurrent

De même, son confrère des Bouches-du-Rhône, Léon Vachet souhaite de " tout (son) creur le rétablissement de la peine de mort ", un peu plus de vingt ans après son abolition. " Ceux qui veulent faire bien dans le Landerneau auraieni sans doute notre position si on enlevait ou tuait leurs enfants " justifie-t-il, argument récurrent des partisans de la peine capitale. " Il est vrai que pour rentrer dans l’Europe, il faut avoir aboli, mais on peut produire une prise de conscience à partir de la France " ambitionne le député.

Josette Pons reconnaît un autre bémol, puisque " lorsqu’on met le doigt dans une exception, on peut en trouver d’autres ". Pour autant, la députée varoise a signé cette proposition de loi. " Par réaction après les attentats de Madrid " dit-elle, considérant qu’il peut s’agir " d’un moyen de lutter contre le terrorisme. En France, on ne punit plus le crime par le crime, mais il y a quand même un classement dans l’horreur ".

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Le Canard enchaîné du mercredi 5 mai 2004 :

Kamikaze-toi !

On avait cru le remarquer : les terroristes d’aujourd’hui ont une fâcheuse propension à jouer les kamikazes. A New York comme à Madrid, à Bali comme à Bagdad. La mort ? Ils adorent ! La peine de mort ? C’est leur truc. Les 47 députés UMP qui ont déposé, le 8 avril denier, une proposition de loi "tendant à rétablir la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme" ne lisent donc sans doute pas la presse. Ou alors ils s’ennuyaient, ce jour-là. Ou alors ils adorent déconner en bande. Menacer de la peine de mort un kamikaze : c’est très fin !

Certes, parmi ces députés, il y a Xavier de Roux, qui s’était déjà fait plaisir en proposant de baptiser le RPR du nom de RRRR : " Ça ferait donner un frisson. Pour résumer on dirait R4 ou 4R. " Un vrai marrant !

Il y a aussi Olivier Dassault, fils de l’avionneur, connu pour avoir composé " Viva Vulcania ", l’hymne volcanique proposé aux visiteurs du parc de Giscard. Un poète. Tous ces élus adorent se faire remarquer, en fait. Frédéric Soulier, député de Corrèze, s’est fait récemment flasher à 192 km/h sur l’autoroute. Joël Hart, maire UMP d’Abbeville, a expliqué ainsi son refus du mariage homo : " Je ne marie que des gens propres ! " Maryse Joissains-Masini, maire d’Aixen-Provence, a essayé d’équiper ses habitants de bracelets de sécurité pour qu’ils contactent la police municipale en cas d’agression. Le publicitaire Bernard Brochand, maire de Cannes, rêve de faire de sa ville un nouveau Miami, bourré de salles de jeux et de casinos. Jacques Myard s’est récemment opposé à la discrimination positive : " si on entre dans les quotas, je vais demander un quota pour les petits et les teigneux, je fais 1,60m."

Et puis il y a bien sûr la ribambelle de réacs dûment estampillés. Le confit en dévotion François Guillaume. Le député de Carpentras, Jean-Michel Ferrand, qui s’était montré prêt à copiner au conseil général avec le lepéniste Jacques Bompard. Bernard Carayon, le député-maire de Lavaur, qui s’était fait connaître par son refus de signer les attestations d’hébergement pour les étrangers. Que des amis de la matraque et des bonnes moeurs !

Il n’y a pas à dire : la peine de mort est en bonne compagnie.

dessin de Philippe Carrese.

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Hubert Falco, dans le passé ...

- En octobre 1993, Hubert Falco, jeune député UDF, s’était montré au rétablissement de la peine capitale. Il figure parmi les 137 députés qui ont signé une proposition de loi déposée par Roland Nungesser (RPR, Val-de-Marne), en faveur du rétablissement de la peine de mort dans les cas de meurtre d’enfant, de récidive de crime de sang, d’assassinat " précédé de sévices ou de tortures " ou de meurtre commis sur agent de la force publique ou de l’administration pénitentiaire.

" Dans notre conscience d’hommes imprégnés de la pensée chrétienne et humaniste, nous sommes attachés, avant tout, au respect de la vie humaine " écrivaient ces députés. C’est encore l’imprégnation de " la pensée chrétienne et humaniste " qui les incitait à rechercher " un mode d’exécution moins anachronique et moins sanguinaire que la répugnante guillotine " et à évoquer des méthodes " chimiques, médicales ou autres ".

- Le 15 juin 2001, Hubert Falco fraîchement élu maire de Toulon, recevait à la mairie d’honneur deux officiels russes Anatoly PRISTAVKINE (président de la Commission des grâces publiques), et Robert TZIVILEV (chef de la Direction des grâces auprès du Président de la Fédération de Russie), accompagnés de militants de la section de Toulon de la LDH..

A cette occasion il devait déclarer qu’il était plutôt favorable ... au rétablissement de la peine de mort en France ... dans certains cas ...


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