Algérie, l’agonie de la société civile


article de la rubrique Algérie
date de publication : vendredi 24 février 2023
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Les autorités algériennes veulent faire taire toutes les voix dissidentes. (Tribune de la FIDH 23-02-2023)


Paris-Genève, le 23 février 2023. Quatre ans après le début du mouvement populaire et pacifique du Hirak, la situation de la société civile algérienne est plus que jamais préoccupante en raison des efforts constants déployés par les autorités algériennes pour faire taire toutes les dernières voix dissidentes du pays. À l’occasion de l’anniversaire du mouvement, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, partenariat entre la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), appelle les autorités algériennes à mettre fin à la répression généralisée et au harcèlement continu des organisations de la société civile et des défenseur·es des droits humains dans le pays.

À partir du 22 février 2019, la population algérienne est descendue chaque semaine dans les rues d’Alger et d’autres villes du pays de manière spontanée et pacifique pour contester la candidature du président au pouvoir Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Malgré le retrait de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, la mobilisation n’a pas faibli et la contestation s’est muée en une revendication plus large pour un changement profond du régime dans son ensemble - un « État civil et non militaire » et une « Algérie libre et démocratique » - et a été durement réprimée par les autorités. Si la pandémie de Covid-19 a marqué un coup d’arrêt du mouvement en mars 2020, les manifestations ont repris en février 2021 avant de s’essouffler à nouveau dans les mois qui ont suivi. Mais la répression des autorités, elle, n’a jamais faibli.

Du début du soulèvement jusqu’à aujourd’hui, et malgré son caractère pacifique, le mouvement a été durement réprimé par les autorités algériennes. Des milliers de manifestant·es, et parmi eux et elles des défenseur·es des droits humains, des militant·es, des avocat·es et des journalistes couvrant les manifestations ont été arbitrairement interpelé·es, arrêté·es, détenu·es, parfois très violemment, simplement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’association, de réunion et l’expression. Beaucoup ont été poursuivi·es en justice sous des accusations fallacieuses de « publication de documents de nature à nuire à l’intérêt national », d’« atteinte à l’intégrité du territoire national », d’« incitation à attroupement non armé », d’« atteinte à corps constitués », d’« incitation à la violence » ou encore de « terrorisme ».

C’est le cas par exemple de Kaddour Chouicha, figure de proue du mouvement et président de la section d’Oran de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), tout comme son épouse Jamila Loukil, de quitter le territoire algérien en septembre 2022 (...) (LIRE :

P.-S.
L’Observatoire, partenariat de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseur·es des droits humains victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’OMCT et la FIDH sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits humains mis en œuvre par la société civile internationale.


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