voile, laïcité et ostensibilité à Bormes-les-Mimosas


article de la rubrique laïcité
date de publication : lundi 17 avril 2006
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Dernière mise à jour : le 17 avril 2006


Jacques Chirac et son épouse à la messe pascale à Bormes-les-Mimosas

BORMES-LES-MIMOSAS (Var) (AFP) - Jacques Chirac et son épouse Bernadette, en week-end pascal au Fort de Brégançon, ont assisté dimanche matin 16 avril 2006 à la messe à Bormes-les-Mimosas.

Le président et son épouse sont arrivés à 11h00 à l’église de Bormes-les-Mimosas où avait pris place une importante assistance. Le chef de l’Etat, arrivé jeudi soir sur la côté varoise, séjourne régulièrement au fort de Brégançon, résidence des présidents de la République. Il y avait notamment passé ses vacances d’été l’an dernier.

[48 heures auparavant, Bernadette avait participé au chemin de croix.]

Bormes, Pâques 2006 (@ Eric Estrade)

Août 2005, à Bormes-les-Mimosas [1]

A la une de Nice-Matin, le 8 août 2005.

Foule de paroissiens autour des époux Chirac

A Bormes, pour son premier week-end dans le Var, le président de la République s’est rendu en compagnie de son épouse en l’église Saint-Trophyme, pour assister à une messe dominicale qui s’est achevée par quarante-cinq minutes de bain de foule.

Traditionnellement attendu pour la messe du 15 août, le président de la République, Jacques Chirac, a assisté à l’office dominical à Bormes-les-Mimosas, hier, en compagnie de son épouse Bernadette.

Parti de Brégançon, où le couple séjourne depuis mercredi soir, le cortège présidentiel est arrivé à 10 h 45, quinze minutes avant le début de la messe. Entouré de trois gardes du corps, le chef de l’Etat, comme de coutume, s’est difficilement frayé un chemin au milieu d’une foule de fidèles et de vacanciers armés d’appareils photos et de caméscopes.

Les enfants n’étaient d’ailleurs pas les derniers, et Jacques Chirac a eu pour eux une attention particulière.

« Une église plus remplie »

L’office, célébré par le père Guy Casseron, s’est déroulé dans la tradition, avec « un petit mot sur ce qui se passe en ce moment dans le Var. »

Le curé de la paroisse SaintTrophyme faisait bien entendu allusion à la situation au niveau des incendies, dans le sud de la France et dans le Var, avant d’ajouter : «  Nous le recevons ici comme tout paroissien. Mais
l’église est généralement plus
remplie quand les Chirac sont en vacances à Brégançon.
 »
Il n’y avait en effet plus une place de libre dans les travées.

À la sortie, vers 11 h 55, le parvis était noir de monde. Petits et grands attendaient de serrer les mains de Jacques et Bernadette Chirac.

Plutôt discrète , la première dame de France laissait son mari s’adonner à un de ses exercices favoris : le bain de foule, avec séance de photos improvisée et bises sur le front des petites têtes blondes. Ce n’est qu’au bout de 45 minutes que le couple présidentiel a pu regagner la voiture officielle, direction le fort de Brégançon, résidence d’été du chef de l’État.

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Dominique Hasselmann - 15 août 2004

Août 2004, à Bormes-les-Mimosas

« Arrivée en toute discrétion, la première dame de France » est venue assister à la messe de l’Assomption en l’église Saint-Trophyme de Bormes. Bernadette Chirac est repartie tout aussi discrètement après l’office du Père Joseph. [2]

Bernadette Chirac à la sortie de la messe à Bormes, le 15 août 2004 (Photo Dominique Fournioux)

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Août 2001, à Bormes-les-Mimosas

J. Chirac à la sortie de la messe, à Bormes, le 12 août 01.
© E. Estrade/AFP

Embarrassé par l’affaire du règlement - en espèces - de ses pérégrinations lointaines, Jacques Chirac se sera, cet été, prudemment replié sur le fort de Brégançon (Var). Trois semaines en tête-à-tête avec son épouse et, en guise d’échappée dominicale, la messe à Bormes-les-Mimosas.
 [3]

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Pentecôte 2001, Jacques Chirac à Bormes

Photo AFP.

Jacques Chirac et son épouse Bernadette, en visite privée au Fort de Brégançon (Var), ont assisté hier à la messe de Pentecôte célébrée en l’église Saint-Trophyme, à Bormes-les-Mimosas. Le couple présidentiel a été accueilli par un groupe folklorique provençal , jouant du fifre et du tambourin, et a pris un bain de foule devenu habituel . [4]

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Pâques 2000, les Chirac à Bormes-les-Mimosas

Les Chirac, Pâques 2000. (Photo AFP)

Le président Jacques Chirac et son épouse Bernadette, en visite privée au Fort de Brégançon (Var), ont assisté , hier, à la messe de Pâques, célébrée à l’église Saint-Trophyme, à Bormes-les-Mimosas, où plusieurs centaines de curieux s’étaient massées. Arrivé vers 11h, M. Chirac s’est frayé un chemin, en serrant de nombreuses mains et en embrassant les enfants tendus par leurs parents, à travers la foule, sous un ciel couvert.

A sa sortie, une heure et demie plus tard, la foule était encore plus dense, les badauds accueillant le chef de l’Etat et son épouse d’une salve d’applaudissements et cherchant à lui serrer la main ou à lui glisser quelques mots de sympathie.

L’église Saint-Trophyme bondée n’a pu accueillir tous les fidèles. L’un d’eux a ironisé sur la "ferveur catholique" suscitée par le président. M. Chirac, qui doit séjourner au Fort de Brégançon, résidence présidentielle, jusqu’à aujourd’hui , était venu le 20 février au Corso fleuri de Bormes et avait également assisté à l’office. [5]

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D’un voile à l’autre ... Une carmélite autorisée à figurer voilée sur une photo d’identité

"Soeur Adalberta, mère supérieure polonaise de la Congrégation des soeurs carmélites de l’enfant Jésus de Bormes-les-Mimosas (Var), a obtenu de la préfecture du Var une carte de résidence avec une photo d’identité où elle figure voilée" a confirmé jeudi la préfecture du Var.

L’information avait été révélée par le Canard enchaîné [voir l’article ci-dessous]. "Le 21 février 2002, conformément à l’ordonnance de 1945 sur le séjour des étrangers, il a été délivré à l’intéressée une carte de résidente de 10 ans avec la même photo que sur les titres temporaires précédents", a indiqué la préfecture du Var dans un communiqué. La préfecture a précisé que la religieuse, Wiktoria Tanistra pour l’état civil, une Polonaise de 51 ans entrée en France en mai 1992, avait auparavant "bénéficié de cartes de séjour temporaires" avec une photo d’identité où l’intéressée figure "en habit religieux avec une coiffe comme sur son passeport polonais".

Selon le Canard enchaîné, les services de la préfecture du Var, qui souhaitaient faire appliquer la loi, en auraient été empêchés par une intervention de l’épouse du président de la République, Bernadette Chirac, le 1er novembre dernier. Interrogée sur cette éventuelle intervention, la préfecture du Var s’est refusée à tout commentaire, notant simplement qu’en novembre la mère supérieure avait déjà obtenu ses papiers. Cette autorisation contrevient aux obligations de la loi qui exige "des photographies de face, tête nue, récentes et ressemblantes" sur les cartes de résident. Ces obligations avaient été rappelées par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy le 19 avril, lors du rassemblement annuel de l’Union des organisations islamique de France (UOIF) au Bourget (Seine-Saint-Denis), relançant le débat sur le port du foulard islamique. Le ministre avait indiqué qu’il "serait ferme dans l’application de la loi de la République", ajoutant que l’obligation pour toutes les
femmes de présenter une photo d’identité "tête nue" était "respectée par les religieuses catholiques".

L’archevêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, a souligné dans un communiqué qu’il s’agissait "d’une démarche individuelle entreprise par une religieuse catholique polonaise. L’évêché n’a été ni alerté, ni sollicité, ni consulté et n’est en aucun moment intervenu". "L’église respecte les lois de la République dans tous les domaines, en particulier celui des formalités d’obtention d’une carte de résident", ajoute-t-il en reconnaissant "qu’un travail pédagogique restait à faire auprès de tous les ressortissants étrangers et des communautés religieuses accueillies en France". [6]

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Bernadette défend le voile contre Sarko

Bernadette Chirac et soeur Adalberta.

Qui est cette religieuse au bord de l’épectase [7] alors que Bernie oui-oui lui dédicace son pieux ouvrage "Conversations" ?

C’est sœur Adalberta, mère supérieure de la Congrégation des sœurs carmélites de l’Enfant Jésus de Bormes-les-Mimosas (paroisse de Brégançon). Ces religieuses polonaises ne plaisantent ni avec le dogme ni avec la tradition : outre leur robe, elles ne sortent jamais sans un double voile des plus stricts, auquel même un ayatollah ne trouverait rien à redire. Pas un cheveu ne dépasse, et les oreilles, comme la gorge, sont soustraites aux regards impurs. Y compris à ceux des services de police, qui exigent sur les cartes de résident "deux photographies de face, tête nue, de format 3,5 x 4,5 cm récentes et parfaitement ressemblantes".

Or sœur Adalberta ne veut rien entendre. Elle a exigé en octobre dernier de figurer voilée sur ses photos d’identité. Les services de la préfecture persistant dans leurs exigences impies, la nonne a fait appel à l’entremise de sainte Bernadette de l’Elysée. Le 1er novembre 2002, au sortir de la messe de la Toussaint à l’église de Bornes-les-Mimosas, la présidente, alpaguant fermement un représentant de la préfecture, l’a sommé, après lui avoir présenté la religieuse polonaise, d’exaucer sa requête. Quelques jours plus tard : miracle, les fonctionnaires acceptaient pour la protégée de Bernie les photos avec voile. Sœur Adalberta l’a d’ailleurs confessé lundi Canard : "J’ai deux jeunes sœurs qui ont accepté de poser tête nue, mais moi, à cinquante ans, me déshabiller, vous n’y pensez pas ! Je porte l’habit depuis vingt-cinq ans."

"Déshabiller" la tête de sœur Adalberta et de ses semblables, c’est pourtant ce que prêche le laïc Sarko. Et comme il l’a rappelé voilà peu sous les sifflets au congrès de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) à propos du foulard, proscrit sur les cartes d’identité : "Cette obligation est respectée par les religieuses catholiques comme par toutes les femmes vivant en France." Sauf les femmes de président de la République et leurs copines cornettes à piston. [8]

Notes

[1Article de Nice-Matin, le 8 août 2005.

[2Var-Matin, le 16 août 2004.

[3l’Express, 23 août 2001

[4Le Télégramme, 4 juin 2001

[5Le Télégramme, 24 avril 2000.

[6AFP - 10 mai 2003

[7Épectase : le mot a fait le bonheur du Canard Enchaîné depuis le décès du cardinal Daniélou le 20 mai 1974 à Paris. Les autorités catholiques, pour éviter d’expliquer que c’était chez une prostituée que le saint homme avait été retrouvé mort d’une crise cardiaque, avaient donné pour explication savante que "c’est dans l’épectase de l’apôtre qu’il est allé à la rencontre du Dieu vivant."

[8Le Canard Enchaîné, édition du 7 mai 2003


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