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article de la rubrique discriminations > femmes
date de publication : mardi 13 septembre 2016
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En juin dernier, à Toulon, une jeune femme avait été violemment prise à partie par un groupe de cinq filles dans un bus parce qu’elle portait un short.

Un scénario apparemment semblable s’est déroulé à nouveau à Toulon, dans le quartier Sainte-Musse, dimanche 5 septembre : un groupe familial de cinq adultes et trois enfants a été, pour une raison inconnue, violemment attaqué par une bande d’une dizaine de voyous.

La Ligue des droits de l’Homme réagit à ces violences inadmissibles. Ci-dessous le communiqué du comité régional PACA de la LDH.

[Mis en ligne le 7 septembre 2015, mis à jour le 13]



Communiqué du comité régional PACA de la LDH

Toulon : leurs compagnes portent un short, trois hommes violemment agressés, dont un blessé grave.

Dimanche 4 septembre, à Toulon, une promenade familiale sur une piste cyclable se termine près d’une cité, par des insultes sexistes, de la part d’un groupe de jeunes, envers les deux femmes qui portent le short, suivies d’une violente agression contre les deux hommes et un ami roués de coups. Cela constitue un délit de coups et blessures, en bande que la justice devra punir sévèrement.

Le fait que ce délit ait été vraisemblablement commis au nom d’une orthodoxie vestimentaire, que celle-ci soit d’inspiration religieuse ou non, et qui aurait la prétention de contester aux femmes le droit de s’habiller librement, constitue pour la L.D.H. une circonstance aggravante et une atteinte grave à une liberté fondamentale.

Fait à Cannes le 7 septembre 2016

L’esssentiel des faits [1]

Deux familles toulonnaises ont été victimes dimanche 5 septembre d’une violente attaque de la part d’une bande d’une dizaine de jeunes. Les deux femmes ont subies des commentaires sexistes de la part d’une dizaine de jeunes qui cherchaient à provoquer les trois hommes. L’attaque fut brutale et sanglante.

Pendant trois jours, la presse et les réseaux sociaux ont relayé en boucle l’histoire de ces deux familles agressées à Toulon parce que les deux femmes « portaient des shorts ». Ce que certains ont rapidement lié à une expression de l’islam radical, ne tolérant pas des femmes court vêtues… Sauf qu’on apprend ce vendredi matin dans Var Matin que de shorts… il n’y avait pas.

D’ailleurs le procureur de Toulon, Bernard Marchal, qui a évoqué l’affaire mercredi n’avait pas mentionné l’existence de shorts : « Ce qui a déclenché l’affrontement, a-t-il expliqué au micro de France Bleu Provence, c’est la tenue vestimentaire, qui n’avait rien d’extraordinaire, des femmes ; un prétexte pour les insulter et provoquer l’incident. Les conséquences sont préoccupantes : un homme a été roué de coups, un autre a eu 30 jours d’interruption de travail. » Après en quête, nous avons découvert que l’une des deux femmes portait une sorte de collant un "legging" et l’autre un jogging.

A l’AFP, le même procureur a parlé d’une« provocation à caractère sexuel pour provoquer la réaction des hommes » : « Une dizaine de jeunes ont crié "pute" et "vas-y, mets-toi toute nue". Les conjoints leur ont demandé de respecter leurs femmes et cela a provoqué une rixe. Les trois hommes ont été frappés violemment au visage sous les yeux des enfants, les femmes ont été légèrement bousculées. »

Aà aucun moment le procureur n’a évoqué de motivations religieuses. Mercredi, il déclarait sur France 3 Provence : « La cause de ces faits est-elle religieuse ? Ou est-ce des propos sexistes ? L’enquête ne peut pas encore le déterminer. »

Notes

[1D’après l’article de Cédric Mathiot dans Libération, le 9 septembre 2016


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